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La sortie en salles cette semaine des Femmes au balcon de Noémie Merlant dans lequel trois co-locatrices sont intriguées par un étrange voisin, nous a donné envie de parler de voisinage dans Blow up.
Ces quarante dernières années, les géants de l'alimentation ont déployé des trésors d'ingéniosité – et de cynisme – pour accroître les ventes de leurs produits au mépris du coût pour notre santé. Ce documentaire propose une analyse poussée des stratégies mises en oeuvre de ces grands groupes de l'alimentation qui s'en mettent plein les poches.
En 2025, un Européen sur deux est en surpoids. À qui la faute ? Dès 2009, le docteur Carlos Monteiro, directeur du Centre d’études épidémiologiques en santé et nutrition à l’université de São Paulo, inquiet de la baisse des achats de sel, de sucre et d’huile dans son pays, avait tiré la sonnette d’alarme dans une relative indifférence. Abandonnant la cuisine, les consommateurs privilégiaient l’afflux massif, en provenance des grands groupes alimentaires mondiaux, d’un nouveau genre de produits : les aliments qu’il baptisera "ultratransformés". De la nourriture conçue à partir de processus industriels employant entre autres des ingrédients qu’on ne trouve pas traditionnellement dans une cuisine, et intentionnellement bourrée de sel, de gras et de sucre pour décupler le plaisir ressenti par les consommateurs. Depuis la fin des années 1970, la stratégie des grands groupes se concentre sur cet unique défi : attirer les appétits vers leurs produits plutôt que ceux de la concurrence, au mépris de toute considération pour la santé. Pourquoi mâcher quand on peut avaler ? Quel est le plus haut taux de sucre qu’on puisse intégrer dans un produit sans dégoûter le consommateur ? Comment activer les circuits neuronaux de la récompense, maximiser ceux du plaisir, bloquer ceux de la satiété ? Des techniques marketing issues du cerveau de neuroscientifiques : une stratégie identique à celle de l’industrie du tabac, pionnière dans les années 1950 et 1960 dans sa fidélisation d’un public toujours plus nombreux et plus jeune, et qui a bataillé à coups de milliards avant d’être forcée à reconnaître la toxicité mortelle de ses produits.
Une cuillère pour les grands groupes...
Diabète de type 2, maladies cardiovasculaires, cancer, obésité, troubles dépressifs, hypertension, maladie de Crohn, démence… Tandis que les scientifiques travaillent à prouver le lien entre les aliments ultratransformés et la cohorte de maux qui s'abattent sur leurs consommateurs (comme l’Inserm, qui mène depuis quinze ans une étude auprès de 176 000 personnes pour établir cette causalité), les grands groupes, assurés d'avoir toujours une longueur d'avance, s'enrichissent indéfiniment. La contre-attaque ne pourra venir que de la sphère politique, pour l’instant bien peu encline à s’emparer de la catastrophe sanitaire en cours. De Paris à la Colombie, avec le concours de scientifiques, de nutritionnistes, et le témoignage de pontes du marketing (repentis pour certains, ou au contraire bien loin de ressentir la moindre gêne au sujet de leurs activités), le documentariste Stuart Elliott livre une analyse poussée, instructive et glaçante des stratégies mortifères déployées par ces géants de l'alimentaire en toute impunité...
Le plus célèbre drame judiciaire hollywoodien, un chef-d'oeuvre de Sidney Lumet avec Henry Fonda.
Un adolescent est accusé du meurtre de son père. Comme il risque la peine capitale, la loi américaine exige l'unanimité du jury pour que cette sentence soit prononcée. Au premier tour de délibération, un seul juré sur douze vote "non coupable". Cet homme, un architecte symboliquement vêtu de blanc, est un juste. Par son éloquence et la rigueur de sa démonstration, il va persuader chacun des autres jurés que l'accusation présente des failles et que le bénéfice du doute doit profiter au jeune prévenu.
Compte à rebours
Pour son premier film, adapté d'une pièce de Reginald Rose, Sidney Lumet réussit magistralement à éviter la pesanteur du "théâtre filmé". Tout au contraire, le suspense se maintient de bout en bout, et l'action ne cesse de rebondir. L'architecte, brillamment interprété par Henry Fonda, doit convaincre les onze jurés l'un après l'autre. Cette nécessité permet une montée en puissance de l'action, une fois déclenché le compte à rebours de l'innocence. La partie s'avère difficile, puisque Fonda est seul pour disculper l'accusé. Mais, grâce à la mise en scène de Sidney Lumet, à ses mouvements de caméra, à la virtuosité des dialogues et à la diversité des types humains réunis dans le jury, le suspense se révèle exaltant.
Elles tentent en vain de communiquer tandis que les déchets de l'humanité commencent à tomber du ciel et menacent de tout ensevelir…
En décembre 2024, l’implosion de la coalition gouvernementale tripartite puis la défaite du chancelier Olaf Scholz lors du vote de confiance, soumis le 16 décembre aux 630 députés, ont conduit le président Frank-Walter Steinmeier à dissoudre le Bundestag, l’assemblée parlementaire allemande. Alors qu’au sein de l’alliance le SPD et les Verts ne parviennent plus à s’accorder avec les libéraux, notamment en matière de politique économique et de niveau des dépenses publiques, la parole est redonnée aux citoyens, qui se rendront aux urnes le 23 février pour des législatives anticipées, organisées dans une atmosphère électrique. Car si elle a longtemps été considérée comme l’un des piliers de l’Union européenne, l’Allemagne s’enfonce désormais dans la crise, entre désindustrialisation, récession et montée des extrêmes. À la veille de ces élections cruciales, Dietrich Duppel et Thomas Schuhbauer ont sillonné le pays, ainsi que la France et la Pologne frontalières, pour interroger des hommes et des femmes sur leurs attentes et leurs craintes pour l’avenir politique de l’Allemagne. Quel gouvernement émergera des urnes ?
Pour justifier l’invasion de l’Ukraine, le président russe Vladimir Poutine n’a cessé d’invoquer le grand-prince de Kiev Vladimir Ier, dont la conversion, en 988, mena à la christianisation de la Russie. Il a aussi rappelé l’existence de la "Rus' de Kiev", une principauté médiévale qui constitue la plus ancienne entité politique de la région ayant réuni les deux peuples. Alors qu’il qualifie également de "dénazification" son entreprise de conquête, son attitude montre combien l’instrumentalisation des récits historiques constitue un enjeu crucial de la guerre. Ce conflit entre deux visions radicalement opposées est vieux de plusieurs siècles. Des Vikings fondateurs de la Rus’ de Kiev aux "terres de sang" ravagées par la Seconde Guerre mondiale (la vaste zone de la Pologne centrale à la Russie occidentale qui a vu s’affronter la Wehrmacht et l’Armée rouge) en passant par le règne de la tsarine Catherine II, "impératrice de toutes les Russies", l’historiographie ukrainienne voit dans les événements du passé les effets de la longue oppression russe, et tente de se réapproprier l’histoire nationale.
Avec notamment l’historienne et blogueuse russe dissidente Tamara Eidelman, aujourd’hui en exil et dont les vidéos totalisent des centaines de milliers de vues sur Youtube, le cinéaste ukrainien Sergueï Loznitsa et sa compatriote philosophe Oksana Zaboujko, le documentariste Dirk Schneider (Zelensky, l’homme de Kiev) analyse la guerre qui fait rage à la lumière de l’histoire et de l’idéologie. Un éclairage passionnant sur ce conflit meurtrier, qui engage l’avenir de l’Europe.
Alors posons-nous une nouvelle fois la question : quels films ont auparavant obtenu l'ours d'or à Berlin ? Réponse en un Recut tout en images (et en musiques)...
Elles étaient respectivement députée, ministre et journaliste ; depuis leur exil elles observent, impuissantes, les talibans anéantir deux décennies de progrès et priver les femmes de leur droit à l'éducation, leur interdire de travailler ou même de mener une vie sociale. Elles n'occupent plus de postes influents, mais sont contraintes de se réinventer pour attirer l'attention de la communauté internationale, afin de poursuivre la lutte pour l’établissement d’un Afghanistan plus libre et juste.
Pourtant, ses défenseurs sont plus virulents que jamais. La série VIRIL explore avec humour et recul les enjeux historiques, esthétiques, sociologiques - et passionnants - posés par la virilité et ses impasses.
Épisode 1- Aux racines du mal
Et s'il était épuisant de vouloir à tout prix être un homme fort, puissant, invulnérable ? Depuis ses grands principes nés dans l’Antiquité jusqu’à la révolution féministe des années 70, l'histoire d'une virilité non seulement illusoire mais meurtrière pour les hommes.
La rencontre amusée et touchante de deux visions de l’art et du monde.
"Mon souvenir le plus ancien, c’est dans une exposition", confie Clara, jeune citadine habituée depuis l’enfance à fréquenter les musées. Tout l’inverse de son oncle, Michel, agriculteur retraité à Moisy, dans la campagne orléanaise. Animée par l’envie d’identifier l’idée du "beau" hors des métropoles, la jeune femme est allée à sa rencontre munie de sa caméra. "On nous dit que la Beauce est moche, mais regarde !", lance l'oncle à sa nièce. Embarqués dans son utilitaire C15 – son Jolly Jumper à lui –, ils sillonnent les chemins de terre entre les champs de colza et de lavande, glanant la beauté du quotidien. Au passage, ils donnent la parole aux habitants du cru qui exposent fièrement leur objet favori : un savon de 1945, une lampe à pétrole ou une ancienne mesure à grains…
Road-trip poétique
Belles ou moches, ces impressionnantes éoliennes qui bordent les champs ? À la naïveté de la nièce “cultivée” s’oppose le bon sens paysan de l’oncle, loin de se pâmer devant les mauvaises herbes qui dépassent sur la chaussée. Clara Beaudoux le filme dans un drôle de bureau champêtre, équipé d’une table de camping pliable et d’une chaise, où tous deux dialoguent de l’art et de l’esthétique. Road-trip poétique et parfois burlesque, ce documentaire buissonnier pose un regard sensible sur une campagne à deux pas de la capitale. Le film noue le dialogue entre deux mondes, celui du paysan et celui de la citadine, du vieil homme et de la jeune femme, sur ce qui les unit plutôt que sur ce qui les sépare, en évitant l'écueil de la nostalgie.
Malgré sa taille minuscule, le Vatican s'impose comme un acteur essentiel dans les affaires mondiales. Un petit État, mais un géant de la diplomatie et du "soft power" catholique.
Le Vatican, c'est avant tout la Basilique Saint-Pierre, chef-d'œuvre de la Renaissance, et la résidence du pape. À travers les siècles, de Pépin le Bref à Mussolini, le Vatican a su préserver son indépendance et son rôle, bien au-delà des enjeux religieux. Aujourd'hui, sous le pontificat de François, l'Église catholique redéfinit son influence, de la défense des chrétiens d'Orient à l'engagement pour la paix et contre le réchauffement climatique.
Un miroir aussi hilarant que dévastateur tendu à l'humanité.
"Quelle machine extraordinaire que la caméra, s'exclama joyeusement, paraît-il, le roi Édouard VII en découvrant en 1902 la reconstitution filmée de son couronnement commandée au Français Georges Méliès. Elle permet même d'enregistrer des aspects de la cérémonie qui n'ont jamais eu lieu !" Bien avant, en 1828, Nicéphore Niepce avait inventé le moyen de "dessiner avec la lumière" (l'étymologie du mot "photographie") grâce à une chambre noire. Près de deux cents ans plus tard, dans le premier quart du XXIe siècle, des livestreamers boostent leur audience en dormant devant une caméra allumée, tandis que 500 heures de vidéo, capturées par quelque 45 milliards d'appareils de prise de vue dans le monde, sont publiées en ligne à chaque minute. Entretemps, au tout début de ce siècle, Patrick Le Lay, encore un Français inventif, aura formulé la théorie dite du "temps de cerveau humain disponible" (et rentable). Peu après, une chute malencontreuse à domicile faisait de Paige Reynolds, chanteuse amateur américaine, la réalisatrice et l'héroïne de la première vidéo virale de l'histoire du Net. Quelle humanité ces deux siècles d'images, et surtout, ces vingt ans de fuite en avant numérique, sont-ils en train de façonner ? Il semble que le génie sorti de la camera obscura nous entraîne surtout vers le pire, de la course au scoop (terrifiant contre-champ des téléobjectifs braqués sur le cadavre d'une adolescente haïtienne tuée dans le séisme de 2010) à l'accélération vertigineuse et incontrôlée de flux d'images émises, manipulées, partagées par des sources innombrables. Il s’agit désormais de remporter la mise dans une "économie de l'attention" carburant à la dopamine.
Pêcheurs de perles
Pour Axel Danielson et Maximilien Van Aertryck, la dépendance collective indiscriminée engendrée par "l'extraordinaire machine" menace aujourd'hui directement la survie des libertés démocratiques. Mais les réalisateurs préfèrent laisser les spectateurs tirer leurs propres conclusions en les faisant rire. Ce duo réputé pour la drôlerie de ses documentaires anthropologiques pêche depuis des années des petites perles dans la marée incessante d'images déversée sur les écrans du monde. Assemblées dans ce cocktail aussi dévastateur que jubilatoire - dont on retrouve parmi les producteurs le cinéaste Ruben Östlund (Sans filtre, The Square, Snow Therapy...) –, elles tissent le beau et le monstrueux, le burlesque et le tragique, l'incroyable et le jamais-vu pour susciter d’un même mouvement la réflexion et le plaisir.