Nouveauté
Dominique Dalcan, ou l'électron libre de la scène française s'est distingué durant l'âge d'or de la French Touch avec son projet Snooze puis Temperance, qui lui a valu de remporter une Victoire de la musique en 2018. Il présente aujourd'hui son nouvel album : "Last Night a Woman Saved My Life", une oeuvre multimedia qui a commencé avec une installation du même nom au Centquatre en 2020. On y entend des femmes libanaises raconter leur quotidien, leurs rêves et leurs espoirs, sur un terreau sonore oriental composé par l'artiste. Cet album en est la continuation. Il fait le pont entre électronique et organique, occidental et oriental, minimalisme et lyrisme. "Ni hi-fi, ni lo-fi. Contemporain", résume son auteur, qui a cherché à détourner le contexte habituel des musiques orientales pour ces onze morceaux d'une irrésistible audace pop. Il a façonné la texture d'un disque qui ne ménage pas ses doutes, mais où se distinguent des instruments hypnotiques tel l'oud et le qanun. Il exprime ainsi son "folklore personnel", ses racines libanaises, puisque c'est à Beyrouth qu'il a vu le jour en 1967, avant d'être adopté. Comme à la recherche d'une mère inconnue, l'artiste invite alors à ce paysage sonore des voix et musiciennes féminines puissantes : la franco-algérienne Souad Massi, la jazz girl syrienne Lynn Adib, Rezvan Zahedi & Parisa ou l'incarnation du chant persan, Dina El Wedidi, star en ses terres égyptiennes, la cithariste et vocaliste tunisienne Hend Zouari, la jeune promesse soudanaise Sulafa Elyas, la brillante flûtiste franco-syrienne Naïssam Jalal, l'une des plus belles voix marocaines, Meryem Aboulouafa, sans oublier une compatriote de Dominique Yara Lapidus ou encore Yasmine Morkos, qui cultive une musique arabo-andalouse made in Liban.