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Des cassettes vidéo anonymes sont déposées au domicile de Fred, saxophoniste, et de sa compagne, Renee. Ce sont des images de leur maison prises pendant leur sommeil. La folie, sous la forme d’hallucinations paranoïaques et de jalousie obsessionnelle, gagne Fred. Quand sa compagne est retrouvée morte, il est accusé et incarcéré. S'évade-t-il ? Est-il le sujet d’une substitution ? À sa place, les gardiens trouvent un autre homme, Pete, mécanicien porté disparu par ses parents. Libéré mais frappé d’amnésie, celui-ci est assailli par des souvenirs qui s’expriment sous forme de visions effrayantes, identiques à celles qui persécutaient Fred. Et quand il tombe amoureux, c’est d’une femme qui est le sosie, en blond, de Renee…
Depuis Eraser Head, son premier long métrage (1976), David Lynch manipule les images oniriques, rêves ou plutôt cauchemars éveillés, à la frontière de la démence. Dans Lost Highway, cette folie s’exprime par un scénario éclaté, des souvenirs confus et des personnages qui se dédoublent, dans des décors étrangement dépouillés. Patricia Arquette, qui incarne à la fois Renee et Alice, joue sur le contraste fantasmatique entre douceur et perversité, ce qui provoque une angoisse très spécifique au cinéma de David Lynch. L'intrigue de Lost Highway fascine et dérange. Elle donne des clefs pour être comprise tout en annonçant déjà qu’elle ne se livrera jamais totalement. Du grand art, qui prolonge et amplifie le vertige magistralement suscité par Mulholland Drive.
Carlos Saura nous fait découvrir une danse traditionnelle, très connue en Espagne : la Jota. Semblable au fandango, elle date du XIIe siècle. Après "Sevillanas", "Flamenco" et "Fados", consacrés au flamenco, le cinéaste espagnol explore la culture de sa région natale, Aragon, avec des artistes comme le compositeur Manuel de Falla, le joueur de gaïta Carlos Nunez et la danseuse flamenca Sara Baras.
Sa position sur la route de la soie attire les commerçants portugais, qui y prennent brièvement pied avant d'en être chassés par les Hollandais. La vorace Compagnie néerlandaise des Indes orientales fait main basse sur ses ressources naturelles. En 1822, le prince musulman Diponegoro tente pour la première fois de soulever l'aristocratie javanaise contre les colonisateurs, et son exil fait émerger un sentiment national inédit. Au début du XXe siècle, les mouvements indépendantistes sont férocement réprimés et, lorsqu'ils occupent l'archipel en 1941, les Japonais sont considérés comme des libérateurs. En août 1945, la capitulation nippone s'accompagne de la naissance de la République d'Indonésie. Dirigée d'abord par Sukarno, puis, en 1967, par Suharto, le pays va traverser cinq décennies difficiles, marquées par la répression, le népotisme et la corruption.
Alors qu'une chape de plomb s'est abattue sur le pays, la fin de la guerre froide pousse des intellectuels musulmans à exiger la démocratisation du régime. La crise financière asiatique de 1997 – qui fait plonger l'économie nationale –, conjuguée aux pressions exercées par "l'ami américain" et aux manifestations populaires soutenues par le sultan de Yogyakarta (son père, un demi-siècle plus tôt, avait déjà apporté son soutien à la guerre d'indépendance), scellent la chute, en 1998, du régime corrompu du général Suharto. Mais d'autres conflits internes menacent l'union fragile de la jeune république, notamment au Timor, à Aceh ou aux Moluques. En 2002, un attentat perpétré à Bali fait craindre une montée incontrôlable de l'islamisme radical…
Elevé au sein d'une famille bourgeoise, Benny communique très peu avec ses parents trop souvent absents. Plongé dans l'univers de la vidéo, il voit son sens des réalités et des valeurs se déformer peu à peu. Sa rencontre avec une jeune fille dont il est amoureux va dériver vers l'horreur...
Avec "Le Septième continent" et "71 fragments d'une chronologie du hasard", "Benny's video" forme la trilogie dite de «la glaciation émotionnelle» (ou de «la guerre civile») qui vise à dépeindre l'horreur telle qu'elle existe dans notre société moderne.
Une belle leçon de vie portée par la grâce de Charlotte Gainsbourg et Morgana Davies.
Adaptation du best-seller de Judy Pascoe "l'arbre du père".
En Australie, Dawn et Peter vivent heureux avec leurs quatre enfants à l'ombre de leur gigantesque figuier. Lorsque Peter meurt brutalement, chacun, pour continuer à vivre, réagit à sa manière. Simone, la petite fille de 8 ans, croit que son père vit à présent dans l'arbre. Un jour elle initie Dawn à son sercret... Peu à peu Dawn retrouve des forces, un travail. Peut-être un nouvel amour ? La vie reprend mais l'arbre devient envahissant : ses branches, ses racines et même son peuple de grenouilles et de chauves-souris se lancent à l'assaut de la maison et menacent ses fondations ! Dawn n'a plus le choix : elle doit le faire abattre...
Au cours de la guerre de Syrie, tous les groupes armés ont recruté massivement des enfants-soldats, enrôlés de gré ou de force. Mais pour l'organisation de l'État islamique, il s'agit d'une politique planifiée et mise en œuvre à grande échelle dans les territoires conquis. Dès 4 ans, et jusqu'à 16 ans, ceux que ses membres appellent ashbal ou "lionceaux du califat" s'entraînent dans des camps spéciaux où, soumis à une propagande intense et confrontés à des exécutions, ils apprennent le maniement des armes avant de partir au combat. Thomas Dandois et Francois-Xavier Tregan (Daech, paroles de déserteurs) ont retrouvé en Turquie et en Grèce certains de ces enfants perdus, livrés à eux-mêmes après s'être enfuis. En écho à leur désarroi, des adultes (un combattant de l'Armée syrienne libre, un déserteur de Daech, deux enseignants, dont l'un a été enrôlé par le groupe terroriste, un jeune réfugié impuissant devant l'endoctrinement de ses deux petits frères) racontent comment une génération d'enfants endoctrinés baigne nuit et jour, depuis quatre ans, dans le culte de l'ultraviolence et la haine du "mécréant". Presque personne ne témoigne à visage découvert.
À Athènes, Kasswara, 16 ans, hanté par deux années passées en tant qu'"agent secret" volontaire, à dénoncer, voire à égorger les "ennemis" de l'organisation, semble seul face à ses remords et à son traumatisme. Ayant déserté après avoir été violé par un émir de Daech qu'il n'a pas osé dénoncer, il se souvient : "Je n'avais de pitié pour personne. Le cœur est mort, il est devenu noir, comme on dit." À Sanliufra, en Turquie, Moussa et Youssef, deux frères de 12 et 9 ans, dessinent plus qu'ils ne décrivent ce qu'ils ont vécu. Quant à Mohammed, 15 ans, choisi comme "chanteur" pour la beauté de sa voix, il semble regretter de n'avoir pu combattre. Des récits exceptionnels, qui lèvent le voile sur la fabrique de petits tueurs mise sur pied par Daech. Que deviendront-ils ?
Theodore se sent seul. Il se remet mal de son divorce et sa belle plume ne sert qu'à pallier les défauts de communication de ses contemporains. Écrivain public numérique, il rédige à la demande des messages enamourés ou des souhaits émus d'anniversaire de mariage. Abruti par sa vie divisée entre travail, jeux vidéo et sexe froid, il découvre, au cours d'une mise à jour, que tous ses appareils high-tech disposent d'un nouveau système d'exploitation, qui prend la voix délicatement éraillée de Scarlett Johansson. Conçue pour s'adapter et évoluer, cette intelligence artificielle le trouble : elle perçoit les sentiments humains avec précision et subtilité, comprend l’art, la beauté, l’humour, la tristesse, la nuance et, surtout, l’amour. Theodore s'engage dans une relation qui le dépasse…
Fondé sur un scénario éblouissant, Her est un conte philosophique mâtiné de science-fiction. Remarquablement interprété par un Joaquin Phoenix bouleversant, accroché à la voix sensuelle de Scarlett Johansson, le film réussit à rendre crédible cette histoire d'amour déroutante. Dialogues percutants, bande originale séduisante, plans travaillés : la mise en scène, brillante, fait évoluer les personnages dans un environnement hipster et impersonnel, délavé par un filtre sépia qui renforce la confusion entre réel et virtuel. Un film à la fois lucide, tendre et cruel, dont on ne sait s’il s’agit d’une audacieuse utopie ou d’une chimère tristement réaliste, située dans un futur proche.
Non loin du centre prospère de Bruxelles, Molenbeek, deuxième commune la plus pauvre de Belgique, avec un taux de chômage qui atteint 45 % pour les moins de 25 ans, a vu grandir ou passer nombre des auteurs d'attentats islamistes qui ont marqué l'actualité depuis trente ans. Mais c'est au lendemain des attaques du 13 novembre 2015, dont quatre des responsables étaient des enfants du quartier, que celui-ci est devenu mondialement célèbre comme un berceau du djihadisme européen. Le tournage de ce documentaire a commencé peu après, et ses auteurs étaient sur place quand Salah Abdeslam a été arrêté, le 18 mars 2016, et, quatre jours plus tard, quand de nouveaux attentats ont ensanglanté Bruxelles. À la rencontre d'habitants et de travailleurs sociaux, ils tentent de comprendre pourquoi Molenbeek a ainsi nourri le djihadisme, mais aussi comment leurs interlocuteurs vivent les événements et s'organisent pour y faire face. Jeunes et vieux, parents meurtris et écoliers, imam ou curé, travailleurs sociaux et artistes, sans oublier un slameur en herbe, ils composent un portrait de groupe sensible, riche de visages et de questions, et rappellent combien la stigmatisation collective induite par des médias avides de simplification relève de l'absurde.
C’est la plus grande bataille autour d’un musée d’art de toute l’histoire des États-Unis, sinon du monde. Le Detroit Institute of Arts (DIA) recèle l’une des plus riches collections du pays, dont des chefs-d’œuvre de Van Gogh, Titien, Van Eyck ou Bruegel. Mais en 2013, la ville, qui fut si prospère, est déclarée en faillite. Un administrateur judiciaire menace notamment de couper les retraites et les régimes de santé de milliers d’employés municipaux. Dans ces conditions, Detroit ne devrait-elle pas vendre les œuvres de son musée pour dégager des fonds ? Ce documentaire retrace l’histoire de cette lutte et, ce faisant, explore le rôle universel de l’art dans la vie des hommes.
Ils sont nés aux alentours de 1997, année où le Royaume-Uni a rétrocédé Hong Kong à la Chine. Depuis cette date et jusqu’en 2047, la République populaire s’est engagée à maintenir les systèmes économique et législatif ainsi que le mode de vie propres à l’île, à travers la politique "un pays, deux systèmes", qui s’applique dans la région administrative spéciale de Hong Kong. Dans ce paysage, une génération de jeunes gens politisés se fait connaître et dénonce l’autoritarisme croissant de Pékin, qui se manifeste, par exemple, par le refus d’accorder le suffrage universel aux Hongkongais, le fait que les candidats au pouvoir exécutif doivent être adoubés – autrement dit, choisis – par le parti communiste chinois ou encore la tentative d’imposer des cours "d’éducation patriotique" aux enfants.
En dressant le portrait des leaders locaux, le documentaire d’Alain Lewkowicz prend le pouls d’une jeunesse qui n’a pas connu la vie sous souveraineté britannique : ni Anglais ni Chinois, ils représentent une génération de culture hongkongaise, prête à se battre pour imposer la démocratie face à ce qui est ressenti comme la volonté de domination d’une nouvelle puissance occupante.
À Must Farm, dans la région de Cambridge en Angleterre, un chantier de fouilles archéologiques est en train d'exhumer un village entier, comme figé dans le temps. Le marais sur lequel il était installé a contribué à le préserver de l'incendie qui s'y était déclaré. De plus, ses boues ont conservé intactes les nombreuses possessions de ses lointains habitants. Cette découverte exceptionnelle, qui révèle dans le détail à quoi pouvait ressembler le quotidien de nos ancêtres il y a trois mille ans, vaut à Must Farm d'être comparé par les archéologues au site de Pompéi. Car l’engloutissement du village par le marais l'a privé du contact de l’oxygène, le protégeant des agressions du temps. Sur place, on trouve par exemple la plus ancienne roue découverte sur le sol britannique, mais aussi des restes de repas, des épées ou des outils pour fabriquer des vêtements... Autant d'éléments qui aident les archéologues à préciser les liens qu’entretenaient entre elles les populations européennes à l’âge du bronze. Ils ont ainsi pu mettre en évidence que les villageois de Must Farm pratiquaient une agriculture florissante à grande échelle, et qu'ils commerçaient avec d’autres peuples européens.
Pour reconstituer cet incroyable pan du passé, le documentaire fait intervenir de nombreux spécialistes : archéologue judiciaire, xylologue de la préhistoire, maîtres d’armes, historien médico-légal… Leur expertise pluridisciplinaire permet de faire "parler" le moindre vestige retrouvé, qu'il s'agisse d'un morceau de bois brûlé ou des restes d'un os de cochon. Analysés scientifiquement, tous les aspects de la vie quotidienne de nos ancêtres deviennent ainsi étonnamment vivants.
À ses débuts, c'est une fille malingre, mal balancée, qui n'a rien pour susciter le désir. Ce n'est ni Ava Gardner ni Rita Hayworth. Pourtant, tous sont foudroyés par ce qui se loge dans ce petit corps frêle : l'essence même de l'amour. Même si l'on n'aime pas la chanson, on sait qui est Piaf, de même que l'on connaît la Callas ou Picasso même si on ne s'intéresse pas à l'opéra ou à la peinture. Personne n'a incarné la chanson populaire comme Piaf. Il faut regarder attentivement les visages des spectateurs qui l'écoutent : ils sont bouleversés. Dans chaque chanson, ils entendent l'histoire de leur propre vie, des amours et des peines qu'ils ont eues ou qu'ils n'ont pas su vivre. Enchanteresse de l'âme plus que du corps, Piaf hurle l'amour. Son blues très personnel, sa grâce violente et sa voix déchirée rejoignent les expressions les plus universelles de la passion amoureuse. Portrait de cette immense interprète à travers des images d'archives et de nombreux extraits de chansons.