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Le circuit de spoliation nazie des œuvres d’art était proprement industriel. Alfred Rosenberg, conseiller artistique d'Hitler, dirigeait un service spécialement créé pour la circonstance, l'ERR. Celui-ci avait pour mission de coordonner les milliers de pillages perpétrés en Europe puis de faire convoyer le butin à Berlin. Les œuvres maîtresses rejoignaient les bureaux et habitations des dirigeants de haut rang alors que le reste était stocké dans différents lieux.
À la fin de la guerre, malgré la diligence d’organismes dévolus à leur restitution, des dizaines de milliers d’œuvres ont disparu. Au fil des décennies, certaines d'entre elles ont ressurgi dans l’espace public, donnant lieu à des batailles en paternité. L'homme, la femme et le soleil Ce documentaire retrace l’incroyable parcours de trois œuvres majeures ayant appartenu à des collectionneurs juifs, depuis leur spoliation par les nazis jusqu'à leur restitution : L'homme à la guitare de Georges Braque (collection Alphonse Kann), Soleil d’automne d’Egon Schiele (collection Karl Grünwald) et Femme assise d’Henri Matisse (collection Paul Rosenberg).
Chine, 1936. Ip Man, maître légendaire de Wing Chun (un des divers styles de kung-fu) et futur mentor de Bruce Lee, mène une vie prospère à Foshan où il partage son temps entre sa famille et les arts-martiaux. C’est à ce moment que le Grand Maître Baosen, à la tête de l’Ordre des Arts Martiaux Chinois, cherche son successeur. Pour sa cérémonie d’adieux, il se rend à Foshan, avec sa fille Gong Er, elle-même maître du style Ba Gua et la seule à connaître la figure mortelle des 64 mains. Lors de cette cérémonie, Ip Man affronte les grands maîtres du Sud et fait alors la connaissance de Gong Er en qui il trouve son égal. Très vite, l’admiration laisse place au désir et dévoile une histoire d’amour impossible.
C'est l'illustration d'un fléau qui prospère. Selon l'ONU, plus de 200 000 Cambodgiens ont été vendus comme esclaves dans plusieurs pays d'Asie du Sud-Est, tels que la Thaïlande ou la Malaisie. Aya est l'une d'entre elles. Horrifiant, son parcours constitue le fil rouge du documentaire. Jeune paysanne, elle a été réduite en esclavage à 16 ans après avoir été vendue à une agence malaisienne pour être femme de ménage. Pendant deux ans, elle a connu l'enfer. Battue, exploitée, privée de passeport par son patron, la jeune fille s'est enfuie mais, peu après, elle a été violée et séquestrée durant de longues semaines avant d'être libérée puis emprisonnée car sans papier. Aya est parvenue à s'extirper de ce cauchemar et à rentrer chez elle, avec un jeune enfant né de son viol, ce qui lui vaut d'être méprisée par sa mère et les gens de son village. "Ils n'ont aucune pitié" Outre le témoignage bouleversant d'Aya, la force de ce film est de donner la parole à ces trafiquants d'êtres humains.
Jamais inquiété par les autorités, ce Cambodgien de 50 ans achète des jeunes femmes qu'il revend à des agences étrangères. L'homme s'appuie pour cela sur un réseau de rabatteurs qui arpentent les villages reculés du pays et promettent monts et merveilles aux familles pauvres – les "demeurés", comme Pou Houy aime les qualifier. Des familles souvent naïves et sensibles aux sommes d'argent promises. "Certains migrants meurent à l'étranger, d'autres reviennent mutilés", résume une villageoise restée sur place. Parfois, des villages entiers tombent dans le panneau et partent en quête d'un avenir prétendument meilleur. Face à la caméra de Guillaume Suon, l'absence de scrupules des trafiquants est stupéfiante. "Ils n'ont aucune pitié et n'aiment que l'argent", raconte Aya. Les Cambodgiens les appellent les Mey Kechol : ceux qui amènent la tempête.
Approximativement, car les statistiques dites "ethniques" sont proscrites, les Français à la peau noire seraient 3,3 millions. Lointains descendants des esclaves des Antilles ou des "indigènes" de l'empire colonial français d'Afrique, ils constituent une minorité souvent discriminée. Métisse élevée dans les beaux quartiers parisiens, fille d'une femme politique ivoirienne et petite-fille d'Alphonse Boni, un Noir devenu magistrat de la République française dans les années 1930, Isabelle Boni-Claverie se penche sur ce qui bloque l'ascension sociale des Français à la peau noire et la reconnaissance à part entière de leur citoyenneté.
Clichés
Partant de ses souvenirs personnels, la réalisatrice fouille dans son histoire familiale. Elle fait parler ses cousins blancs sur la manière dont sa famille maternelle, originaire du Tarn, a vécu le mariage de sa grand-mère avec un Ivoirien. Pour voir ce qui a pu évoluer depuis qu'elle en a été diplômée, elle pousse à nouveau la porte de la Fémis, prestigieuse école de cinéma où elle se souvient avoir été la seule élève noire. Plaçant des jeunes hommes et femmes face caméra, elle les interroge sur leur ressenti. Enrichi par les éclairages qu'apportent sociologues et historiens, son film exhume aussi, de pubs en sketchs comiques, d'extraits de JT en polémiques racistes, des clichés qui renvoient l'image d'une France au passé colonial toujours vivace. Et, malgré de généreux discours, pas davantage qu'hier ouverte à la diversité des origines, des cultures et des trajectoires individuelles.
Ce qui devait être un coup d'éclat de l'Empire britannique tournera en hécatombe. En 1845, alors que les guerres de territoires se gagnent via l'exploration scientifique, la Royal Navy envoie deux navires, commandés par sir John Franklin, en terres arctiques.
La Couronne ambitionne de dresser la carte de l'impénétrable passage du Nord-Ouest, zone inconnue censée relier l'Atlantique au Pacifique par le nord du Canada. Malgré l'équipement moderne des navires, la glace emprisonne le convoi, contraignant les marins à passer deux hivers sur place. Les hommes y périssent les uns après les autres. Le 22 avril 1848, 105 survivants partent en quête de secours. Affamés, ils finissent par dévorer leurs morts. Aucun d'entre eux ne survivra. Les deux bateaux sont engloutis par les glaces.
Énigme maritime
En septembre 2014, après des années de recherche, des équipes d'archéologues de Parcs Canada, assistées par des navires de la garde côtière canadienne, sont finalement parvenus à découvrir l'un des deux navires, l'Erebus, reposant à onze mètres de fond dans le golfe de la Reine-Maud. Des images de synthèse, générées à partir de sonars, ont permis de créer une simulation en 3D de l’épave, jusque dans ses détails les plus étonnants. Le documentaire nous entraîne dans ce fascinant périple et montre en parallèle le destin atroce des marins et les recherches complexes des équipes actuelles. Combinant iconographie, témoignages d'historiens, reconstitutions historiques autour du fil rouge de la quête de l'épave, ce film captivant livre la clef d'une énigme maritime vieille de plus d'un siècle.
"Adjustment and Work" s'attache à la formation des adultes sourds, aveugles et malvoyants dans le Centre de Formation E.H. Gentry. Par le travail effectué dans quinze secteurs différents, les apprenants gèrent peu à peu leur handicap. Frederick Wiseman se concentre, dans un second temps de son documentaire, au deuxième plus grand employeur de personnes aveugles, l’Alabama Industries for the Blind.
Réputée au 19ème siècle pour ses mines d’argent, la ville d'Aspen est devenue une station de ski huppée. Frederick Wiseman y plante sa caméra et filme le quotidien des vacanciers qui dépensent leur argent comme celui des travailleurs qui le gagnent.
"Blind" saisit le quotidien et le fonctionnement pédagogique de l'Alabama School, qui accueille des élèves aveugles. Les programmes s'étendent de la maternelle à la terminale, et l'objectif est de permettre aux enfants de devenir totalement autonome. Avec ce film, Frédérick Wiseman poursuit son exploration dans le monde de l'handicap. Il réalisera ensuite "Deaf", sur le monde de la surdité.
"Deaf" montre les méthodes de communication élaborées par l’Ecole pour les Sourds d’Alabama. Après "Blind", Frederick Wiseman continue de documenter les éducations et aides à l'handicap, et s’attache à filmer l’ensemble des moyens mis en place pour amener les enfants vers l'autonomie.
Tourné à l'hôpital Beth Israel de Boston, "Near Death" s’intéresse à la manière dont les gens affrontent la mort. Le film présente les relations complexes entre les patients, leurs familles, le personnel médical ou encore les conseillers religieux. Au coeur de ces échanges règne une question importante, celle de décider d’administrer ou non des soins pour maintenir en vie certains patients mourants.
"The Store" s’intéresse au grand magasin Neiman-Marcus et à son siège social à Dallas. Entre réunions commerciales, stratégies publicitaires et formations du personnel, les rouages de cette vaste entreprise, qui assume la vente de beaucoup de produits de consommation pour les Américains, se révèlent peu à peu.
Frederick Wiseman visite le zoo de Miami, en Floride. Il suit le travail des soignants et des chercheurs en biologie et s'intéresse aux problématiques humaines, financières et éthiques soulevées par l'activité foisonnante du lieu. .
La représentation du paradis occupe une place centrale dans l'art en Occident. De l'école italienne à l'école flamande, différentes représentations ont symbolisé des tournants majeurs dans l'histoire de l'art. C'est, par exemple, en imaginant le paradis que les peintres ont introduit la nature dans leurs tableaux. Au XVIIe siècle, la parfaite maîtrise de la perspective et du trompe-l'œil a produit l'illusion d'un mouvement de la Terre vers le ciel, comme le font les voûtes vertigineuses des églises de San Gesù et San Ignacio, à Rome.
Au-delà de la vision artistique, les différentes représentations du paradis laissent aussi apercevoir l'évolution sociale ou politique des peintres, des mécènes et des époques. En 1630, la voûte du palais Barberini, peinte par Pietro da Cortona, sert avant tout à vanter le pouvoir de la famille florentine à l'origine de la commande. Enquête artistique Pour comprendre comment les artistes ont représenté le paradis terrestre ou céleste, la réalisatrice Florence Mauro nous emmène en voyage, sous la forme d'un documentaire à la fois historique et géographique, véritable enquête artistique, qui évoque sous un jour nouveau des tournants de l'histoire de l'art.
Son éternel cigare à la bouche, Churchill (1874 -1965) est resté dans les mémoires comme l'une des grandes figures du XXe siècle. La vie entière de l'indéboulonnable animal politique - lorsqu'il est nommé Premier ministre en 1940, il a déjà quarante ans de carrière derrière lui - relève du roman picaresque. Artisan victorieux de la longue bataille d'Angleterre, le premier échec infligé aux nazis, il incarne l'indomptable résistance anglaise. Persuadé à juste titre que l'entrée des États-Unis dans le conflit serait décisive, il usera de toute sa persuasion politique pour convaincre Roosevelt de le rejoindre. Mais au-delà de son rôle capital dans la Seconde Guerre mondiale, Winston Churchill aura bataillé sur tous les fronts, dans une quête sans trêve de notoriété et de reconnaissance. Sa seule peur : l'inaction et l'oubli qui, lors d'échecs politiques, aboutissent invariablement à la dépression (qu'il appelait son "chien noir"), soignée à grand renfort d'alcool, de peinture et d'écriture.
Légende
Nourri d’archives visuelles et sonores minutieusement retravaillées, cette biographie documentaire se déguste comme une fiction, avec suspense et bande-son épique. L'hommage à Winston Churchill et à son engagement ne fait pas l'impasse sur les revers et les mauvaises décisions qui, plus d'une fois, ont terni son aura. En mettant en avant les failles de l'homme d'État, le réalisateur rend sa part d'humanité à la légende - celle que Churchill, orateur hors pair et formidable metteur en scène de lui-même, a largement contribué à façonner. Une approche inédite et captivante de l'homme, de son rapport au pouvoir et de sa vision paradoxale de la vie.
Ils partirent à 151 et arrivèrent à 15… Qui connaît la véritable histoire du Radeau de La Méduse ?
Peint en 1819, le chef-d'œuvre romantique de Théodore Géricault a atteint une telle renommée qu'il a depuis occulté le fait divers réel qui l'a inspiré. En juin 1816, un navire français, La Méduse, quitte le port de Rochefort en direction du Sénégal. Son équipage, composé de civils, fonctionnaires, marins et soldats doit s'installer dans cette ancienne colonie restituée par l'Angleterre. Mais par la faute de la cartographie aléatoire de l'époque et de l'imprévoyance de son commandant, La Méduse s'échoue sur un banc de sable, au large de la Mauritanie. Les canots de sauvetage se révélant en nombre insuffisant, 151 passagers sont sommés de prendre place sur un radeau de fortune de 20 mètres sur 12, avec cinq tonneaux de vin en guise de vivres. Seuls 15 d'entre eux survivront, secourus par un autre navire français, L'Argus, après treize jours de dérive. Quels terribles événements expliquent ce décompte macabre ?
Plus fort que la mort
Le documentaire fiction d'Herlé Jouon raconte l'histoire d'une métamorphose : celle d'un des faits divers les plus dramatiques de la marine militaire en un des chefs-d'œuvre les plus percutants de la peinture française. Pour remonter le cours de ce fascinant processus et tirer toute la richesse de son potentiel narratif, le film tisse en simultané trois temporalités : une enquête rétrospective éclairant les angles morts du quotidien hallucinant du radeau, des séquences fictionnelles suivant pas à pas la conception du tableau par le génial Géricault, et le projet tout aussi fou de l'équipe du musée de la marine de Rochefort aujourd'hui de reconstruire l'embarcation à l'identique. Trois épopées complémentaires, qui s'imbriquent harmonieusement pour donner au film toute son ampleur documentaire. La véritable histoire du radeau de La Méduse devient alors un hommage très incarné à l'instinct de survie des naufragés allés jusqu'au bout de leur humanité – voire au-delà –, à la rage de créer chez Géricault et à la volonté indéfectible de comprendre de la part des chercheurs contemporains. Un récit émouvant qui sonde la mort, l'art et la mémoire.