« J'ai rencontré Albert Camus dans les pages de L'Étranger. Cette rencontre, littéraire, est de celles qui ont forgé mon devenir d'artiste, de musicien, d'écrivain. Elle est de celles qui ont déterminé le chemin qu'a pris ma création. Et ce lien, je crois, je ne suis pas le seul à le ressentir : c'est également celui de tous ces Français, jeunes (et moins jeunes), de tous milieux, convaincus que la culture et l'éducation demeurent les principales armes pour lutter contre les formes nouvelles de déterminisme social.C'est la puissance de cette figure que j'ai essayé de restituer dans ce livre, qui me semble aujourd'hui plus que nécessaire. Dans une France où une figure internationale, médiatique, cohérente, courageuse cherchant sans relâche un consensus pertinent et incarnant la grandeur des idéaux intellectuels et humanistes est totalement absente, voici mon frère, voici notre héros : Albert Camus. »Abd Al MalikAbd Al Malik est musicien, écrivain, réalisateur et metteur en scène. Il est notamment l'auteur de La guerre des banlieues n'aura pas lieu (Le Cherche midi, 2010). Depuis toujours, il multiplie les supports pour exprimer ses engagements.Préface inédite
Comment se comporter dans une civilisation qui menace de s'effondrer ? En lisant les Romains dont la philosophie s'appuie sur des exemples à suivre et non sur des théories fumeuses.Sagesse est un genre de péplum philosophique dans lequel on assiste à la mort de Pline l'Ancien et à des combats de gladiatrices, à des suicides grandioses et à des banquets de philosophes ridicules, à des amitiés sublimes et à des assassinats qui changent le cours de l'histoire. On y croise des personnages hauts en couleur : Mucius Scaevola et son charbon ardent, Regulus et ses paupières cousues, Cincinnatus et sa charrue, Lucrèce et son poignard. Mais aussi Sénèque et Cicéron, Épictète et Marc Aurèle.Ce livre répond à des questions très concrètes : quel usage faire de son temps ? Comment être ferme dans la douleur ? Est-il possible de bien vieillir ? De quelle façon apprivoiser la mort ? Doit-on faire des enfants ? Qu'est-ce que tenir parole ? Qu'est-ce qu'aimer d'amour ou d'amitié ? Peut-on posséder sans être possédé ? Faut-il s'occuper de politique ? Que nous apprend la nature ? À quoi ressemble une morale de l'honneur ?Dans l'attente de la catastrophe, on peut toujours vivre en Romain : c'est-à-dire droit et debout. Michel Onfray a publié plus d'une centaine de livres et est traduit dans 25 pays. Il est le fondateur en 2002 de l'Université populaire de Caen et a lancé en 2016 sa webtv : michelonfray.comSagesse est le troisième volet de la Brève encyclopédie du monde, après Cosmos et Décadence.
Ce livre explore l'influence du Japon sur les arts français à travers les collections du musée des Arts décoratifs, de la seconde moitié du XIXe siècle à nos jours, dans les domaines de l'objet (céramiques, verres, bronzes, laques, papiers peints, bijoux, mobilier…), de l'estampe, de la photographie, du jouet, des textiles, de la mode ou encore du design graphique. Il rassemble à la fois de grandes figures de la scène japonaise, tels Hiroshige, le graphiste Ikko Tanaka, le créateur de mode Issey Miyake, et de grands noms de l'art décoratif français, d'Émile Gallé aux frères Bouroullec, en passant par Charlotte Perriand.
Les premières colonies américaines furent fondées par des Puritains anglais férus de la Bible hébraïque qui se proposaient de créer outre-Atlantique une nouvelle Terre promise. Dans ce nouvel Israël, ils respectent strictement les règles du Sabbat et leurs enfants portent des prénoms hébraïques. Mais c'est la révolution à la fin du XVIIIe siècle qui va illustrer toute l'importance de ce texte dans la société américaine : les héros bibliques deviennent alors une puissante source d'inspiration dans la guerre contre les forces britanniques et la libération des Hébreux de l'esclavage en Égypte imprègne de son esprit la lutte pour l'indépendance américaine ; ainsi, George Washington sera fréquemment surnommé le Moïse américain. À travers cette fresque qui va du Mayflower jusqu'à la naissance des États-Unis d'Amérique, Lionel Ifrah nous fait découvrir un aspect méconnu de la psyché américaine, à l'heure où la question religieuse y occupe plus que jamais une place prépondérante.
L'hégémonie américaine est-elle sur le déclin, ou son emprise va-t-elle s'accroître ? Quelle place dans le monde de demain pour l'Europe, la Russie, la Chine, le monde musulman ? Quelles mutations vont connaître les grandes religions ? Le monde sera-t-il englouti par l'islam radical ? La plupart de nos contemporains se posent ces questions. Certains se demandent à quoi ressemblera le monde dans cent, cinq cent, mille ans ? Philippe Fabry tente de répondre. Avec audace, mais non sans méthode : par une comparaison systématique de l'histoire des plus grandes civilisations antiques et modernes, il a cherché à découvrir des cycles historiques de très longue durée. Dans la lignée des grands théoriciens de l'Histoire tel Arnold Joseph Toynbee, l'auteur, voyageant jusqu'aux temps bibliques et héroïques grecs, établit un parallèle entre la Grèce antique des cités rivales puis de la Ligue achéenne et l'Europe moderne des nations ennemies puis de l'Union Européenne. Il compare la fulgurante ascension de la République romaine puis sa mutation impériale et le destin de l'Amérique ; la difficile coexistence du judaïsme mosaïque avec les sociétés païennes hellénistiques, et celle de l'islam avec le multiculturalisme occidental. Il montre ainsi l'existence de schémas historiques spécifiques articulés entre eux pour former non seulement le tableau de notre passé, mais aussi, pour qui sait les interpréter, dessiner la carte de notre futur. Et c'est armé de ces embryonnaires mais prometteuses lois de l'Histoire> que Philippe Fabry décrypte l'état du monde actuel et dégage les lignes de forces de l'histoire du siècle à venir.
C'est une histoire interdite. Le récit d'une guerre secrète qui n'aurait pas dû avoir lieu. Un après qui n'aurait pas dû exister. Le 7 janvier 2015, Charlie Hebdo a failli disparaître tout entier sous les balles des frères Kouachi. Mais le journal dévasté est devenu riche à millions, d'euros et de lecteurs, puis s'est retrouvé happé par le vertige de l'exemplarité. Charlie érigé en symbole planétaire de la liberté.Mais les hommes restent des hommes. Une pluie d'argent qui agit comme un poison, une responsabilité politique qui les dépasse. La rédaction implose de l'intérieur. Deux camps également submergés par la souffrance, mais irréconciliables, déchirés par une lutte implacable de pouvoir et d'influence.Marie Bordet, journaliste au Point et Laurent Telo, journaliste au Monde, livrent un récit passionnant, bouleversant et surprenant.
Octobre 1936. Samuel Beckett a trente ans. Il entreprend un étonnant voyage en Allemagne nazie afin de s'y confronter à l'art au moment même où le régime évacue des collections publiques les oeuvres dites dégénérées. Le 14 février 1937 à Dresde, il note laconiquement dans un carnet sa prédilection pour un petit tableau de Caspar David Friedrich, Deux hommes contemplant la lune, dont il dira plus tard qu'il est la source d'inspiration d'En attendant Godot. À partir de cet énigmatique et unique repère, Stéphane Lambert, comme dans ses précédents livres sur Nicolas de Staël ou Mark Rothko, creuse la relation qui peut s'établir entre deux créateurs de disciplines différentes, et nous dit comment un artiste parvient à éclairer sa voie grâce à ce que l'oeuvre d'un autre lui révèle. Au-delà de la création (qui n'est jamais qu'une métaphore de la vie), Stéphane Lambert explore la place déterminante de l'autre dans notre propre cheminement, et voit dans la rencontre la source d'une force qui nous permet d'outrepasser la paralysie du doute, et d'avancer. Son approche érudite, sensible, visionnaire est une réflexion sur la manière dont on devient soi grâce à l'autre.
Revisitant les étapes majeures de la construction de la "cause de l'enfant", l'auteure, sociologue, montre comment nombre de psychanalystes de l'enfant (en particulier Françoise Dolto) ont investi massivement le champ de l'éducation : le destin des femmes passerait désormais par le bien-être de l'enfant tel que le définissent ces experts.
Une centaine de vétérans de l'Empire, pour l'essentiel des Français mais aussi des Italiens, des Polonais ou des Espagnols, ont trouvé refuge en Amérique après la défaite de Napoléon et le retour des Bourbonso sur le trône. Ils décident de se lancer dans un pari fou : celui de fonder une colonie dans l'est du Texas.
Traite des philosophes : Simon, Basilide, Valentin, Carpocrate, Epiphane, Cérinthe, Marc, Nicolas, Amaury de Bène, Cornelisz d'Anvers, Bentivenga de Gubbio, Walter de Hollande, Jean de Brno, Heilwige de Bratislava, Willem Van Hildervissem, Eloi de Pruynstinck, Lorenzo Valla, Marsile Ficin, Erasme, Michel de Montaigne, Marie de Gournay
50 illustrations mettant en scène M. Hulot associées à des témoignages de personnalités d'horizons divers sur leur rapport avec les films de Jacques Tati et le personnage de M. Hulot.
La crise est omniprésente. Pourtant, ses conséquences idéologiques sont largement ignorées. Depuis près de quarante ans, toutes sortes de mouvements idéologiques et politiques ont vu le jour, ayant en commun de penser, dans des dimensions variables, que l'Occident vit un « déclin » et qu'il est menacé dans son existence même. Une idéologie -L'occidentalisme- s'est ainsi peu à peu imposée comme l'idéologie de la crise. De la crise de la social-démocratie à l'émergence du néoconservatisme, de la flambée des nouvelles droites populistes à l'apparition de l'hédonisme sécuritaire, de l'évolution des mouvements gays ou féministes au détournement de la laïcité, cette idéologie est devenue culturellement hégémonique sans que l'on s'en rende compte. Parsemée de contradictions, se nourrissant des paniques morales des populations de l'Occident face à l'immigration et voyant dans l'islam un danger imminent pour le mode de vie des pays d'Europe notamment, l'idéologie de la crise ne cesse de déterminer nos débats de société et escamote les problèmes politiques et économiques. Dans cet univers du doute et de la peur, les gauches sont menacées de disparition. Elles assistent, impuissantes, au développement du spontanéisme droitier... Leur vieux fonds idéologique n'a plus guère de prise, elles sont au pied du mur, elles doivent se réinventer, en appliquant la leçon de Gramsci, car la guerre culturelle aura bien lieu. GAËL BRUSTIER est chercheur en science politique. Il a publié en 2011 aux éditions Mille et une nuits Voyage au bout de la droite : des paniques morales à la contestation droitière, avec Jean-Philippe Huelin.
A partir de l'étude des sociétés papoues des Highlands de Nouvelle-Guinée et d'autres sociétés de petite taille à travers le monde, analyse les spécificités des sociétés traditionnelles en matière de rapports des individus à la société et à leur environnement, d'éducation des enfants, de multilinguisme, etc.
Cet ouvrage se compose de deux parties. Dans la première, Norman C. Abramovic se penche sur les premières découvertes de l'" art nègre ". Des voyageurs, des ethnologues et des collectionneurs ont recueilli en Afrique et en Océanie des sculptures et des masques choisis pour leurs qualités esthétiques. L'auteur fait le récit de cette quête, l'illustrant largement au moyen de documents de l'époque. Il évoque les peintres fixés à Paris tels que Maurice de Vlaminck, André Derain, Pablo Picasso ou Juan Gris, qui vont se passionner pour les solutions plastiques inventées par les sculpteurs africains. Dans la seconde partie, Fabrice Hergott fait revivre l'histoire du ballet "La Création du monde", fondé sur de pseudo-mythes africains inventés par Blaise Cendrars. Cette aventure réunit Rolf de Maré, directeur des ballets suédois installés au théâtre des Champs-Elysées, le compositeur Darius Milhaud, le chorégraphe et danseur Jean Börlin et, bien sûr, Fernand Léger, qui créa les décors et les costumes.