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"Je ferme les yeux, /j'écoute sous mon crâne/le pas du sang, /j'écoute/passer le temps par mes tempes./Je suis vivant encore./La chambre s'est ensablée de lune./Femme :/fontaine dans la nuit./Je m'accorde à son cours paisible."
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Dans ce livre d'un genre inconnu, l'auteur nous invite à une re´flexion sur la poe´sie par une me´ditation sur la traduction & vice versa. À partir d'un poème de quatre vers vieux de 1200 ans, il nous initie au chinois classique via l'anglais, le franc¸ais et l'espagnol. Par une lecture minutieuse de 19 traductions diffe´rentes (du poète américain Kenneth Rexroth au mexicain Octavio Paz, en passant par Franc¸ois Cheng) d'un même poème chinois — e´crit au VIIe siècle par Wang Wei, le grand poète et calligraphe bouddhiste de l'e´poque de la dynastie Tang — Eliot Weinberger pose la question essentielle suivante : « Que se passe-t-il lorsqu'un poème, autrefois chinois et qui est toujours chinois, devient un poème anglais, espagnol, franc¸ais ? » Avec finesse et humour, érudition et ironie, il soulève un grand nombre de questions au sujet des difficultés (plus ou moins présumées) de la traduction de la poésie, en de´masquant les tics et les lapsus des traducteurs, et surtout en montrant la nouveauté perpétuellement changeante de tout poème.
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