A quoi peuvent bien penser un arbre les pieds dans sa grille, un chien la patte en l'air, un pavé usé par mille pas ? Extrait du recueil "Le chien à la mandoline".
Fait le point sur l'état de la poésie française à l'aube du troisième millénaire. La première partie rend hommage à quelques aînés (Luc Bérimont, Jean Malrieu, André Frédérique...), la deuxième présente la génération née entre 1920 et 1950, et la troisième donne la parole à une cinquantaine de poètes nés après 1950.
Oeuvres poétiques de L. Aragon, né à Paris en 1897 qui fut romancier, essayiste, poète, critique d'art, polémiste et cofondateur des Lettres françaises.
Ce poème s'appelle "Roman" : c'est qu'il est un roman, au sens ancien du mot, au sens des romans médiévaux ; et surtout parce que, malgré le caractère autobiographique, ce poème est plus que le récit - journal ou mémoires - de la vie de l'auteur, un roman qui en est tiré. Il faut le lire dans le contexte de l'oeuvre d'Aragon. Il s'agissait ici d'éviter les redites : on n'y trouvera pas le côté politique des Yeux et la Mémoire ou les heures de la Résistance de La Diane française ou du Musée Grévin. Le domaine privé, cette fois, l'emporte sur le domaine public. Même si nous traversons deux guerres, et le surréalisme, et bien des pays étrangers. Poème au sens des Yeux et la Mémoire, ce Roman inachevé ne pouvait être achevé justement en raison de ces redites que cela eût comporté pour l'auteur. Peut-être la nouveauté de ce livre tient-elle d'abord à la diversité des formes poétiques employées. Diversité des mètres employés qui viendra contredire une idée courante qu'on se fait de la poésie d'Aragon. Il semble que, plus que le pas donné à telle ou telle méthode d'écriture, Aragon ait voulu marquer que la poésie est d'abord langage, et que le langage, sous toutes ses formes, a droit de cité dans ce royaume sans frontières qu'on appelle la poésie. Plus que jamais, ici, l'amour tient la première place.
Une mélancolie d'arrière-saison imprègne ce livre mais s'y mêle à une ferveur encore plus profonde, engendrant avec elle une sorte de vibrante sérénité. Elle agit sur nous comme fait en automne l'odeur des pommes, auxquelles Jean Grosjean consacre ici des pages à la saveur inépuisable d'Eden. Les poèmes se promènent sans canne et sans chapeau dans la campagne, d'un pas mesuré qui s'accommode souplement des racines, des mottes, des ornières où le soir aligne ses petits feux de bivouac. Des oiseaux passent, et l'on sent battre sans cesse entre eux l'aile invisible du temps. Sans elle l'étendue serait moins vaste, et l'on serait moins chez soi, entre l'âtre éteint et la haie éclaircie, de passage, à comprendre ce qu'on ne comprend pas, sous le ciel rayé de gris et de jaune pâle comme la pèlerine d'un dieu.
Les Recueils de Paul Eluard parus de 1945 à 1953 ; Oeuvres de jeunesse ; Poèmes retrouvés ; Préfaces ; Prières d'insérer ; Dédicaces ; Documents surréalistes.