Qu’est-ce qu’un empereur romain ? A quoi est due la fin de l’art antique ? Pourquoi des protestataires manifestaient-ils contre les dieux en cas de malheur ? Autant de questions que Paul Veyne développe dans ce qu’il avait, à l’origine, conçu comme une simple suite à La Société romaine. C’est devenu un livre autonome, où il donne une vision d’ensemble de ce qu’il appelle "l’Empire gréco-romain". Car l’Empire dit romain fut en réalité gréco-romain à au moins trois titres. D’abord, la langue véhiculaire qu’on pratiquait dans sa moitié occidentale était le latin, mais c’était le grec autour de la Méditerranée orientale et au Proche-Orient. Ensuite, la culture de Rome est issue de l'assimilation de la civilisation hellénique qui était la culture "mondiale" du temps. Enfin, la culture y était hellénique et le pouvoir romain. Paul Veyne part du principe que ce qui se passait de l'Ecosse à l’Euphrate a autant d’intérêt pour comprendre "Rome" que ce qui se passait chez les Romains de Rome, et il suggére une vision d’ensemble de l’Empire gréco-romain qui montre que la "mondialisation" actuelle devrait être appelée la "seconde mondialisation", puisque la première est celle qui a produit cet Empire qui a dominé, pendant plus de 400 ans, une surface partagée aujourd’hui entre trente nations.