Auteur d'une œuvre considérable, dont le fameux Pain noir, Georges-Emmanuel Clancier se penche dans "Le temps d'apprendre à vivre" sur sa vie de jeune homme. Quatrième tome de ses livres autobiographiques, après "L'Enfant double", "L'Ecolier des rêves" et "Un jeune homme au secret", celui-ci couvre la période 1935-1947.Avec la guerre pour toile de fond, dont il nous donne d'ailleurs une vision très personnelle, nous le suivons en compagnie de sa bande d'amis et de sa future femme, au gré de leurs rencontres, de leurs espoirs, de leur intense force de vie. Joe Bousquet, Louis Aragon, Raymond Queneau, Michel Leiris, Claude Roy, Pierre Seghers, Pierre Emmanuel, Max-Pol Fouchet, et tant d'autres encore, membres ou non de la revue résistante "Fontaine", sont autant d'acteurs d'une génération dont il écrit qu'elle lui apparaissait soumise à deux forces contraires. Celle de « l'enthousiasme d'une jeunesse qui attestait que la poésie, comme le voulait Rimbaud, vînt changer la vie » ; celle de la « chute de l'Europe dans la criminalité mortelle, représentée par les nations totalitaires : l'Allemagne d'Hitler, l'Italie de Mussolini, l'Espagne de Franco. »