États-Unis, fin XIXe. La guerre commerciale pour le contrôle du marché de l'énergie fait rage. Parmi les belligérants, deux géants pionniers de l'industrie électrique : Thomas A. Edison, partisan de l'utilisation du courant continu et George Westinghouse, qui comme Nikola Tesla, défend l'utilisation du courant alternatif. Au terme de cette lutte sans merci, un seul système électrique persistera et alimentera le monde moderne.
Par une ordonnance du roi Charles X du 17 avril 1825, la France reconnaît l'indépendance de sa colonie de Saint-Domingue. Cette reconnaissance est soumise au paiement, par la république d'Haïti, d'une somme de 150 millions de francs-or destinée à indemniser les colons français qui ont perdu les propriétés qu'ils détenaient dans la colonie. En juillet 1825, accompagné d'une escadre, le baron de Mackau est chargé de remettre cette ordonnance au président d'Haïti, Jean-Pierre Boyer. A son retour de mission, il rédige un rapport : c'est ce document exceptionnel, largement inédit, qui est au cœur de l'ouvrage. Cette publication apporte un éclairage de première importance sur la « dette de l'indépendance » imposée à Haïti par l'ancienne métropole. Les chaînes qui l'accompagnent sont ici abordées dans une mise en perspective de longue durée, grâce à un appareil critique et aux articles que signent les quatre coauteurs.
Un album illustré qui invite à la double lecture de deux aventures : celle de la guerre antique, avec le siège de la ville par les Grecs et l'histoire de tous ses héros historiques ou de légende, s'appuyant sur les textes d'Homère et de Virgile et celle de la découverte archéologique avec l'histoire de Heinrich Schliemann à qui on doit l'exploration du site de la cité, au nord-ouest de la Turquie.
Analyse les mécanismes de la traite négrière du XVIIe au XIXe siècle qui déporta et mis en esclavage plus de 15 millions d'Africains pendant 400 ans. Retrace les routes des navires négriers et celles de la liberté lorsque des réseaux de solidarité se mirent en place. L'ouvrage est illustré d'iconographies issues des archives de l'Unesco.
Auguste, après avoir été apprenti menuisier dans l'atelier de son père, décide de quitter son village natal de la cité de Caunes, dans le Minervois, pour effectuer son tour de France et devenir compagnon du Devoir de Liberté. Il découvre de nombreuses villes et perfectionne ses connaissances. Il est finalement intronisé sous le nom de Languedoc Noble Coeur. Récit pédagogique sur le compagnonnage.
A Thèbes, Giambattista Belzoni retrouve son ancien commanditaire Salt et son éternel rival Drovetti qui se sont répartis les moindres terrains de fouille. Il parvient pourtant à mettre à jour une statue d'Aménophis III et des statues de Sekhmet, dans une zone déjà explorée par ses rivaux. Pendant ce temps, Sarah entre dans le temple de Salomon, interdit aux femmes et aux chrétiens. Plutôt que de la rejoindre à Jérusalem, Giambattista traverse le désert, vers la mer Rouge, à la recherche de l'antique Bérénice, un port enfoui décrit par le français Cailliaud. Cette expédition risquée sera un succès historique mais un échec financier, que Giambattista espère compenser en acceptant un nouveau défi : rapatrier à Londres l'obélisque dont il s'était emparé à Philae. Suite des aventures de Giambattista Belzoni et de sa femme Sarah, adaptation à six mains de leurs récits de voyages à quatre pieds. Lucie Castel dessine, mêlant son trait dynamique au crayon à des gravures d'époque, tandis que Grégory Jarry scénarise le journal de Giambattista, et Nicole Augereau celui de Sarah.
1859. Henry Drax est un harponneur brutal et sanguinaire résidant sur les banquises de l'Arctique. Patrick Sumner, un ex chirurgien militaire en disgrâce, s'engage comme médecin dans une expédition de chasse à la baleine, dans l'espoir d'échapper aux horreurs de son passé. Sumner se retrouve alors à bord du même navire que Drax. Il va devoir lutter pour sa survie...
Si les révoltes d'esclaves sont connues, le rôle qu'y ont joué les femmes a souvent été invisibilisé. Petite-fille d'esclaves, juriste et historienne, Rebecca Hall dévoile la trajectoire oubliée de ces femmes qui ont pris la tête de révoltes à bord des bateaux négriers, mais également sur le territoire américain, au XVIIIe siècle. Menant un travail de recherche approfondi dans des archives aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, elle a étudié d'anciens dossiers judiciaires, des journaux de bord de capitaines ou encore nombre de correspondances. Entre ces histoires mises en lumière est intercalée la trajectoire personnelle de Rebecca Hall, celle d'une vie vécue dans le sillage de l'esclavage, et le récit des difficultés qu'elle a rencontrées pour enquêter sur le sujet. Illustré avec puissance et éloquence, Wake explore les pans occultés d'un héritage douloureux et souligne à quel point le passé, bien que lointain, ne cesse de résonner, jusqu'à aujourd'hui.
100 photographies exceptionnelles, réalisées entre 1984 et 1917, nous racontent les Indiens d'Amérique et témoignent de l'histoire d'un peuple, d'une culture, d'une identité farouchement défendus.
« Henry Salt se montre très excité à l'idée que je puisse envoyer le buste du jeune Memnon au British Museum. Réussir là où les troupes napoléoniennes avaient échoué, on se souviendrait longtemps de ce pied de nez à la France. Il rédige pour moi une lettre de mission et je lui fais remarquer que ce n'est pas avec un bout de papier que je ferai bouger une statue de deux tonnes. » Lorsqu'il débarque en Égypte, Giambattista Belzoni (1778–1823), saltimbanque de deux mètres de haut, ne s'attend pas à devenir un des pionniers de l'égyptologie, encore moins à devoir négocier avec une foule de cacheffs, agas, caïmakans, paysans, bateliers, sans oublier le consul de France, Bernardino Drovetti, qui fera tout pour le mettre en échec.
Far West, dans les années 1860-1870. Hanté par le meurtre de sa famille huit ans plus tôt, Django continue de chercher sa fille, s'accrochant à l'espoir qu'elle ait pu survivre au massacre. Il est abasourdi de la retrouver à New Babylon, sur le point d'épouser John. Convaincu que la ville est menacée, Django est inflexible : il ne prendra pas le risque de perdre sa fille une nouvelle fois.
La collection Deborah Neff rassemble 150 poupées noires en tissu, bois ou cuir fabriquées par des Afro-Américaines entre 1840 et 1940, à destination de leurs enfants ou de ceux qu'elles gardaient. Cette exposition revient sur la dimension à la fois intime et politique de ces objets. Ils sont mis en perspective avec d'autres oeuvres, comme des portraits du Fayoum ou les marionnettes de P. Klee.
Entre 1780 et 1830, les artistes femmes accèdent en France à une visibilité inédite. Transformé par la Révolution française, l'espace de production artistique s'ouvre de manière inédite aux femmes. Sont ici présentées les œuvres d'Élisabeth Vigée Le Brun, Adélaïde Labille-Guiard, Marguerite Gérard, Marie-Guillemine Benoist ou Constance Mayer, aux côtés de nombreuses autres plasticiennes célébrées en leur temps : Angélique Mongez, Henriette Lorimier, Pauline Auzou, Hortense Haudebourt-Lescot Adèle Romany, Joséphine Sarazin de Belmont etc. Les conditions de la pratique artistique pour les peintres femmes à cette époque, leur accès à la formation, leur insertion dans le milieu professionnel grâce aux réseaux de sociabilité, la réception critique et publique de leur présence aux Salons méritent d'être redécouverts pour que soit enfin réévalué le rôle, actif et déterminant qu'en tant qu'artistes elles ont tenu dans l'histoire de l'art de la Révolution à la Restauration. N'est-il pas temps de les voir en peintres puisque tel fut leur choix ?
Les frères Goncourt ont laissé à la postérité deux monuments, qui ont quelque peu éclipsé leurs romans : le prix littéraire qui porte leur nom, et leur Journal. Celui-ci commence le 2 décembre 1851, jour du coup d'État de Napoléon III, et s'achève à la mort d'Edmond, en 1896. C'est une inestimable mine d'informations sur la vie littéraire, artistique et politique du XIXe siècle. Habités par un idéal de vérité et de transparence, ils s'y montrent d'une lucidité sans concession, jusqu'à en être fielleux. Ils ne cessent d'exposer leurs contemporains, révélant les secrets, moquant les ridicules. Leur Journal est comme un réseau social avant l'heure. Brouillant la frontière du dicible et de l'indicible, ils racontent le sexe, la mort, la violence du temps. Secrétaires de leurs perceptions, sensations, humeurs – et de celles des autres –, ils redéfinissent la notion d'intimité. Ce tombeau littéraire que les deux frères, hantés par la mort, ont édifié pour leur gloire est aussi le mémorial de leurs contemporains. Il est temps de redécouvrir ces témoins capitaux que furent les Goncourt.
« Une drôle de bonne femme » pour Gauguin, son petit-fils ; « la cousine de Marx et la grand-mère du MLF » pour ses admirateurs de 68 ; une héroïne romantique pour André Breton : tout au long de sa courte vie, Flora Tristan (1803-1844) n'a cessé de brouiller les représentations convenues. Elle qui se voyait comme « un être à part » anticipe les sensibilités de notre époque. Née aux marges de la société, elle refuse très jeune de confiner son existence ; de cette marginalité même elle fera un étendard : la Paria, une « indignée » avant l'heure. Cette biographie recompose l'itinéraire d'une femme intempestive qui bouscule ses contemporains en se risquant dans cette chasse gardée masculine qu'est l'espace public. Constituer la classe ouvrière, proclamer l'égalité des sexes, redéfinir le code amoureux en consacrant le principe du consentement explicite des femmes : voilà la mission qu'elle se donne. Inlassablement, elle prend la plume, s'aventure sur le terrain pour affronter le spectacle de la misère, au Pérou, en Angleterre et à travers la France, à la rencontre des prolétaires – compagnons du Tour de France, associations ouvrières, vétérans des insurrections de canuts... Flora Tristan, enfant du siècle des prophètes et des mages romantiques, transfère sur le peuple une sacralité créée par la Révolution. L'originalité de celle qui se voyait en apôtre de l'égalité est d'avoir placé l'identité sexuelle au cœur de la question sociale, avec une netteté et une radicalité inédites. Elle se sentait appelée à « faire sonner le 89 des femmes » pour enfin pouvoir réaliser le 89 des ouvriers, et ainsi l'émancipation du genre humain.
La nuit de noces est un événement à la fois banal et singulier pour les femmes et les hommes de la France du XIXe et du premier XXe siècle : si le rite s'impose alors à presque tous, il constitue une expérience personnelle décisive pour chacun. La norme exige que les jeunes mariés attendent la première nuit suivant la cérémonie pour consommer sexuellement leur union, mais aussi qu'ils n'en retardent pas davantage le moment. Bien que ces quelques heures inaugurales de leur vie conjugale se passent portes closes et que la bienséance commande d'en conserver le secret, de puissants attendus familiaux, religieux et sociaux pèsent sur leur bon déroulement. Pour dévoiler l'imaginaire et les réalités de la nuit de noces, cet ouvrage s'appuie sur des sources étonnantes et des archives exceptionnelles. Des procédures judiciaires engagées par des couples souhaitant se séparer donnent en particulier accès aux témoignages des époux eux-mêmes : le récit des paroles échangées, des gestes effectués, des émotions ressenties offre un éclairage unique sur les pratiques nuptiales, habituellement tues, et sur l'ignorance dans laquelle sont maintenues les jeunes filles jusqu'au soir du mariage. Le " viol légal " que certaines dénoncent apporte une profondeur historique aux réflexions actuelles sur le consentement. Aïcha Limbada montre que la nuit de noces est vécue par les époux comme une véritable épreuve, au cours de laquelle les femmes doivent attester de leur virginité et les hommes de leur virilité, mais qu'elle est aussi appréhendée par les penseurs et les médecins comme un problème sanitaire et social majeur. De sa réussite dépendent le bonheur du couple et la perpétuation de la société, dont l'ordre repose sur une domination masculine que l'initiation féminine participe à instituer.