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Portrait intime de la plus célèbre reine de France, à travers la restauration du hameau du domaine de Trianon, havre de paix imaginé par Marie-Antoinette pour fuir l'effervescence du château de Versailles.
"Ici, je ne suis pas reine, je suis moi-même." Niché au bout du domaine de Trianon, au château de Versailles, le hameau de Marie-Antoinette, comme sorti d'un conte de Grimm, est l'aboutissement d'un rêve pour la reine : celui d'échapper aux contraintes d'une cour qu'elle juge poussiéreuse. Dès son arrivée au palais en 1770, la jeune fille, alors âgée de 14 ans, ne cesse d'échapper au protocole, refusant notamment de porter "le grand corps", un corset rigide à la mode chez les courtisanes. À la mort de Louis XV, en 1774, elle accède au trône et hérite du Petit Trianon où elle se réfugie. Avec son goût affûté pour les modes de l'époque, elle y façonne un sublime paysage romantique de style anglo-chinois. Ordonnatrice de cette construction titanesque, qui s'étale sur plusieurs années, l'Autrichienne finit par ruiner les finances royales, ce qui attisera la colère du peuple. Son désir d'intimité grandissant, elle entame en 1783 la construction d'un village dont elle confie la réalisation à l'architecte Richard Mique. Maisons à colombages, étang, potager, laiterie : dans ce décor de théâtre, Marie-Antoinette éduque ses enfants et vit ses amours à l'abri des regards.
Reine bâtisseuse
Deux cent trente ans après sa construction, le hameau de Marie-Antoinette, abandonné depuis son occupation par l'impératrice Marie-Louise jusqu'à la fin du XIXe siècle, retrouve son faste grâce aux travaux de restauration des artisans, que l'on suit sur ce chantier d'exception démarré en 2015. Riche d'archives et d'interventions, de l'architecte en chef des Monuments historiques au jardinier en chef du Trianon, ce superbe documentaire-fiction met en lumière une facette méconnue de la reine : celle d'une incroyable maîtresse d'œuvre, qui a orchestré la transformation romantique d'un lieu au charme pastoral.
S’appuyant sur les dernières avancées technologiques et scientifiques, ce documentaire explore le passé architectural du château pour ressusciter le Versailles disparu de Louis XIV.
Dans les années 1660, le jeune Louis XIV, désormais seul aux commandes du royaume, prend l’habitude d’investir les jardins du domaine de Versailles pour y donner des fêtes somptueuses. Au fil de son ascension, le monarque va métamorphoser le château bâti par son père, modeste gentilhommière difficile d’accès, en palais éblouissant, devenu résidence permanente de la cour à partir de 1682. Chantier ininterrompu au cours de son règne, Versailles n’a ensuite cessé d’être remodelé par ses occupants successifs. Plus de trois siècles après le crépuscule du Roi-Soleil, les chercheurs recomposent peu à peu la genèse du château et ressuscitent les espaces disparus, en s’appuyant sur la numérisation des plans de l’époque, de récentes découvertes archéologiques et de minutieuses modélisations en 3D.
Instrument de domination
En suivant dans leurs recherches les meilleurs spécialistes, Marc Jampolsky (Mont-Saint-Michel – Le labyrinthe de l’archange) propose une exploration inédite de Versailles tel que l’a conçu Louis XIV. Matérialisations symboliques de son pouvoir absolu et de ses rêves, le fabuleux bosquet du labyrinthe, agencé par André Le Nôtre autour des fables de Charles Perrault, la grotte artificielle de Téthys, animée par la féerie des jets d’eau, les luxueux appartements des courtisans ou encore la galerie Mignard, le musée privé de Sa Majesté, reprennent ainsi vie sous nos yeux fascinés. Entrelaçant témoignages d’experts, séquences de fiction et reconstitutions en 3D, ce documentaire plonge dans le passé architectural du château et éclaire les visées politiques qui ont préludé aux différentes étapes de sa construction.
Créée il y a dix ans par Bartabas au château de Versailles, l’Académie du spectacle équestre est à la fois un lieu de création, d’apprentissage, de travail et de vie. Les écuyers, principalement des femmes, y apprennent l’art équestre et l’associent à d’autres disciplines artistiques comme le chant, la danse, l’escrime et le tir à l’arc japonais. La réalisatrice a passé une année avec ces pensionnaires hors du commun, qui ont le privilège de chevaucher dans les allées désertes du parc au petit matin, et perfectionnent leur art en sublimant une relation homme-animal qui mûrit avec les années.
École de la sensation
Le documentaire nous fait découvrir le quotidien d’une petite communauté qui vit et travaille ensemble six jours sur sept, à travers, notamment, les yeux brillants d'enthousiasme de Maïlys Fourgneux, nouvelle venue dont on suit l'installation dans un joli mobil-home à proximité du château, les premiers pas, une audition avec Bartabas… Ici, chaque pensionnaire est salarié et met la main à la pâte en passant de longs moments à s'occuper des chevaux. Des interviews de Bartabas, de Laure Guillaume, écuyère titulaire, et de nombreux autres pensionnaires, novices ou confirmés, donnent un aperçu complet de la philosophie des lieux, une école de la sensation, où l'on apprend en faisant. "Ça ne sert à rien d'expliquer les choses, il faut que les gens les ressentent et les vivent", explique Bartabas. Une occasion unique de découvrir l’intimité de ce corps de ballet, dans le superbe décor du château de Versailles, poétiquement rendu par la caméra.
Entre avril et juillet 1994, plus de 800 000 Rwandais, en majorité Tutsi, ont perdu la vie au cours de ce qui reste "le plus rapide" génocide de l’histoire. Pendant cette même période, les viols ont été érigés en armes de destruction massive. Quelque vingt ans après, six femmes rescapées témoignent face caméra du calvaire qu’elles ont vécu. Six récits d’une insoutenable précision en même temps que d’une implacable dignité. Au fil de longs monologues, l’une après l’autre, elles racontent la fuite, la capture, les viols et les tortures, à peine sorties de l’adolescence, et "l’infection de l’intérieur", l’une d’elles ayant appris qu’elle a été contaminée par le sida.
Condamnées à vivre
Toutes ces femmes sont devenues mères d’un enfant de génocidaire. Elles disent alors l’incapacité à assumer cette maternité : "Je pensais que c’était un monstre." Hantées par le cauchemar, elles doivent encore affronter la solitude comme le rejet familial et social... Condamnées à vivre, "parce que les violeurs ne voulaient pas qu’on vive", dit l’une d’elles, elles trouvent pourtant la force de lutter pour se libérer et se reconstruire. Prises en charge par l’ONG Sevota*, elles apprivoisent peu à peu la douleur pour commencer, enfin, à aimer ces fils et filles nés, et victimes eux aussi, de l’horreur. Des enfants élevés dans le chaos qui, sur la fin du film, viennent joindre leurs voix, leurs silences et leurs souffrances à celles de leur mère en un déchirant contrepoint. Un film d’une intensité bouleversante, primé au Fipa.
*Solidarité pour l'épanouissement des veuves et des orphelins visant le travail et l'autopromotion