En essayant de grimper plus haut que Radiohead sur les cimes de la pop épique et aérienne, Travis avait fini par ne plus faire que des ballades. Jolies, profilées, légères comme les brises d'été, la pop de Travis s'était, en route, vidée de son énergie. Plus raisonnables - et moins influençables surtout, les Ecossais ont cette fois-ci pris soin de mieux équilibrer envies esthétiques et nécessité rythmique. Toujours aussi soyeuses et bucoliques, les chansons de Travis gardent les pieds sur terre et alternent avantageusement les ballades avec les titres enlevés. Moins beau mais aussi moins ennuyeux que son prédécesseur, "The Invisible Band" ouvre une voie royale à Travis dans un registre maintenant délaissé par Mercury Rev et Radiohead, les deux principales références du genre à la fin des années 90