Samia rencontre F. à 25 ans. Il commence à changer lorsqu'elle lui apprend qu'elle attend un enfant. D'abord des insultes, des gifles. Elle quitte alors la France mais il lui fait du chantage au sujet de leur fille de quatre ans. Elle est obligée de rentrer, l'enfer commence. Il la frappe, Samia perd confiance en elle, enchaîne les dépressions. Un soir de décembre 2010, elle lui annonce qu'elle le quitte, il devient fou, la roue de coups et l'entraîne dans la chambre. « Le lit était collé à la fenêtre, je regardais le ciel, pendant que je l'ai finalement laissé faire ce qu'il voulait faire. J'ai abandonné parce que je voulais qu'il me laisse tranquille, je n'en pouvais plus des coups. » Si son compagnon reconnaît les violences, il conteste les accusations de viol. Selon lui, les rapports sexuels étaient consentis, même si c'était peut-être un peu à « contrecoeur ». Le lendemain de cette nuit de violence, la jeune femme est abordée par des policiers sur le quai du RER à Villeneuve-Saint-Georges. Les agents ont remarqué ses bleus au visage et son « état de choc ». Ce sont eux qui la poussent à porter plainte, malgré ses craintes et doutes. Après trois ans et demi de procédure son ex-compagnon a été condamné à 5 ans de prison dont deux avec sursis en novembre 2013. Aujourd'hui, Samia a décidé de faire entendre sa voix dans un livre et de se battre pour toutes celles qui ont traversé les mêmes épreuves. Elle s'est peu à peu reconstruite grâce à la méditation, au chant lyrique, au piano et à l'association qu'elle a créée, A la reconquête de soi », pour venir en aide aux femmes victimes de violences conjugales.