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Tome :
1
Peu d'événements ont été étudiés d'aussi près que la Révolution russe, mais l'ouvrage d'Orlando Figes se distingue comme une contribution fondamentale. Dès sa parution, il s'impose du fait qu'il s'agit de la première histoire sociale, non idéologique et post-soviétique de ce cataclysme historique majeur. De la grande famine de 1891 à la mort de Lénine en 1924, Figes détaille le long processus de mutation et de maturation d'une société au bord de l'effondrement. Surtout, il redonne sa place au grand absent : le peuple russe lui-même. Principal moteur des événements, principale victime aussi, le peuple trouve ici, enfin narrée et expliquée, l'histoire de sa tragédie.
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Liouba, 14 ans, d'origine française, est pensionnaire à l'Ecole du ballet impérial de Saint-Pétersbourg. La guerre contre les Prussiens ne change rien à son projet de devenir danseuse. Attendant la victoire du tsar Nicolas II, elle rêve de Georgy. Mais l'assassinat de Raspoutine va tout bouleverser. La jeune fille rencontre Youri, un étudiant, qui lui ouvre les yeux sur la situation du pays.
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Se fondant sur des archives russes inédites, l'auteur retrace les origines et le déroulement de la révolution d'Octobre en pénétrant l'intimité de ses principaux acteurs, notamment L. Trotsky et V. Lénine.
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Une galerie de portraits de femmes (dont se détachent Sofia Perovskaia, Vera Figner ou Maria Spiridonova) ayant joué un rôle important dans la rupture historique de 1905-1917 en Russie. L'auteur pointe l'interdépendance qui existe entre combat politique et émancipation des femmes. L'intervention des femmes accompagne un changement législatif et social radical.
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Lénine aurait lancé l'insurrection d'octobre 1917 et aurait ainsi contribué à changer la face du monde. Ca ne s'est pas vraiment passé comme ça. En suivant pas à pas l'incroyable révolution russe de 1917, c'est même une toute autre histoire qui apparaît. Celle d'un Lénine balloté par la force des événements, sans autorité sur ses troupes et le plus souvent absent. Un Lénine bien loin de celui que la légende a momifié.
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Nouveauté

La traversée d'une décennie prodigieuse qui vit de jeunes pionniers nommés Kolechov, Vertov ou Eisenstein réinventer le cinéma à la faveur de la révolution.

 

La scène, tournée par un jeune cinéaste de 27 ans pour commémorer le vingtième anniversaire de la révolution de 1905, est familière même à ceux qui n'ont pas vu Le cuirassé Potemkine : en lançant un landau dans les escaliers du port d'Odessa sous les tirs de la garde impériale, Sergueï M. Eisenstein entre par la grande porte au panthéon du septième art et devient, pour un temps, l'un des artistes officiels les plus en vue de la jeune Union soviétique. Mais si "l'effet Kolechov", ou le "ciné-vérité" documentaire du franc-tireur Dziga Vertov sont également restés dans les annales cinéphiles, le prodigieux foisonnement qui présida à leur éclosion, au lendemain de la révolution, est moins connu.
Un drame expressionniste de et avec Vladimir Maïakovski (La demoiselle et le voyou, 1918), un étonnant western urbain tourné par le jeune Koulechov (Les aventures extraordinaires de Mr West au pays des bolcheviks, 1924), la curiosité SF constructiviste Aelita (1924)par son aîné Protazanov, l'insolent Trois dans un sous-sol (1927) d'Abram Room, l'exquise comédie de Boris Barnet La jeune fille au carton à chapeau (1927)… : à l’improbable croisement entre codes venus d'Hollywood et réalité quotidienne de l’URSS, les réalisateurs multiplient les films avec peu de moyens mais avec une stupéfiante liberté, s'emparant passionnément de cet art neuf pour refléter un monde en train de naître. En 1929, alors que s'ouvre une nouvelle ère grâce à la technique du parlant, le pouvoir stalinien charge le commissaire Boris Choumiatski de mettre au pas les cinéastes.

 

Modernité et liberté
Contée par Ada Voitsik, une jeune actrice née avec le siècle, qui a interprété son premier grand rôle en 1927, cette traversée du jeune cinéma soviétique, muet pour l'essentiel, repose d'abord sur les éblouissantes images tournées alors. Emmanuel Hamon les accompagne d'un commentaire spirituel et fluide, qui mêle les réflexions fictives d'Ada et les témoignages laissés par Maïakovski, Koulechov ou Vertov. Que l'on connaisse ou pas les œuvres qu'il fait ainsi revivre, leur effet de surprise reste intact : la modernité, la liberté et la créativité de cette "utopie des images", portée par la foi et le talent d'une génération, disent avec force la réalité du monde et de l’histoire, retraçant de façon poignante toutes les étapes d'une révolution confisquée.

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Nouveauté

Le 23 février 1917 (8 mars dans le calendrier grégorien), à Petrograd, capitale de l'Empire russe, c'est une manifestation féminine qui amorce la chute du régime. Au lendemain de grandes grèves ouvrières, l'annonce de rationnements supplémentaires dus à la guerre, mais aussi à l'incurie des autorités, jette dans la rue les femmes des faubourgs, qui, au terme d'une marche de six kilomètres, fusionnent avec un convoi de suffragettes réclamant le droit de vote dans une atmosphère de "jour de fête". Le lendemain, 24 février, des masses d'ouvriers en grève chantant "la Marseillaise" envahissent le centre-ville en passant sur la Neva gelée. C'est le début d'une insurrection populaire qui prend de court tous les militants révolutionnaires russes et qui, en quelques jours, la garnison de la capitale se joignant aux insurgés, fait tomber la dynastie tricentenaire des Romanov.

 

Le 2 mars 1917, à la demande de son état-major, Nicolas II abdique en faveur de son frère Michel, qui refuse le trône. Avec à sa tête le prince Gueorgui Lvov et le très populaire député socialiste Alexandre Kerenski, un gouvernement provisoire est chargé de gérer, en concertation avec le Soviet de Petrograd, les incertitudes d'une révolution qui se répand comme une traînée de poudre et la guerre qui se poursuit contre l'Allemagne. À Zurich, Vladimir Ilitch Oulianov, alias Lénine, le dirigeant exilé des Bolcheviks, un groupuscule marginal au sein du Parti ouvrier social-démocrate, ne prend pas la mesure de ce qui se passe dans son pays…

 

 

Déchaînement

Des prémices de la révolution de février à l'insurrection d'octobre, décidée et menée avec succès par un Lénine qui, à rebours de sa légende, a longtemps été ballotté, comme tout le monde, par la puissance des événements, Cédric Tourbe, avec l'historien Marc Ferro et le politologue Michel Dobry, restitue pas à pas l'extraordinaire enchaînement des faits, ou plutôt leur déchaînement.

 

Remarquablement limpide, leur récit commente de formidables archives, qui permettent au sens propre de voir vivre la Russie de 1917 et advenir la révolution. Porté également par les voix de deux témoins éloquents, le socialiste révolutionnaire Nicolas Soukhanov et la journaliste française Marilye Markovitch, le film montre ainsi en détail comment Lénine parvient in extremis à remporter la mise. Il réussit aussi à faire partager l'énergie bouillonnante, euphorique, explosive, de ce moment où le peuple le plus nombreux et le plus opprimé du monde occidental ne remet pas seulement en cause l'autocratie, mais toute forme d'autorité.

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