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Retour, avec ses protagonistes, sur la genèse de Grâce à Dieu de François Ozon, chronique puissante et sensible d’un scandale réel de pédophilie dans l’Église, dont l’écho fut retentissant.
Il voulait "filmer un homme qui pleure". "Un peu par hasard", François Ozon tombe alors sur les témoignages de membres de La Parole libérée, une association lyonnaise regroupant d’anciens scouts victimes du prêtre pédocriminel Bernard Preynat de 1970 à 1991. Le prolifique réalisateur, qui s’est frotté à tous les styles, rencontre plusieurs hommes auxquels il envisage d’abord de consacrer un documentaire. Parmi eux se trouvent Alexandre Hezez, le premier à avoir porté plainte en 2015, après des mois d’échanges infructueux avec le cardinal Barbarin pour obtenir la destitution de son agresseur, toujours en activité à l’époque, et François Devaux, le cofondateur de l’association, qui a mené l’offensive médiatique. Face à leurs réticences à s’exposer à nouveau, le cinéaste s’oriente vers la fiction. Au plus près de la réalité, son scénario embrasse le combat collectif de La Parole libérée pour faire reconnaître la responsabilité de l’Église dans ce scandale, tout en capturant les répercussions intimes du traumatisme sur ces trois hommes – incarnés par Melvil Poupaud, Denis Ménochet et Swann Arlaud – et leur entourage.
Utilité publique
Ours d’argent à la Berlinale 2019, le dix-huitième long métrage de François Ozon – qui doit son titre à une déclaration publique de Mgr Barbarin ("La majorité des faits, grâce à Dieu, sont prescrits") –, tourné en secret dans la capitale des Gaules, subit deux tentatives d’obstruction à sa sortie, attaqué à la fois par la psychologue du diocèse de Lyon et les avocats de Bernard Preynat – qui sera condamné à cinq ans de prison ferme en 2020. Claire Duguet retrace la fabrication de cette œuvre "d’utilité publique", qui a attiré plus d’un million de spectateurs en salle et suscité de nombreux débats, en combinant extraits du film et de reportages, images du tournage et entretiens avec les protagonistes : François Ozon, ses acteurs (Melvil Poupaud, Swann Arlaud, Josiane Balasko), le producteur Éric Altmayer. Couplé au regard d’Alexandre Hezez et de François Devaux, le témoignage de Jean-Marc Sauvé, auteur d’un rapport sur les abus sexuels dans l'Église, souligne quant à lui la justesse de Grâce à Dieu et son impact sur l’attitude de l’institution catholique vis-à-vis de ce fléau.
Six ans après leur rencontre, RJ et Chris, deux missionnaires mormons dont l'amour homosexuel est considéré comme un péché par leur religion, tentent coûte que coûte de vivre enfin leur amour interdit. Le dernier volet de Confessions, la trilogie de Jon Garcia.