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« Elle existerait près de moi, sur du papier, sous cette forme-là. Je m'en contenterais, me rappelant que cela tenait du miracle plus que tout autre écrit réussi. » Très vite après la disparition brutale de sa mère, à Sofia, en Bulgarie, où elle était née et avait vécu, Denitza Bantcheva commence à retracer son parcours, persuadée que si sa fille unique n'écrivait rien sur Annie, « sa vie n'aurait en définitive aucun sens ». Elle en vient alors à confronter diverses visions d'elle — sous des angles qu'elle découvre parfois — qui composent le portrait d'un être rare, dont le destin témoigne cependant des épreuves les plus communes qu'on pouvait subir sous un régime totalitaire, comme au cours des années qui suivirent la chute du Mur de Berlin. L'histoire familiale, l'histoire tout court et la réflexion sur le sens d'une existence s'entrelacent dans cet émouvant récit issu du deuil, et de l'amour d'une fille pour sa mère. .
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Pendant des années Ota Pavel s'est intéressé à ce que des athlètes ont dû accomplir, endurer, réaliser — mais aussi supporter et oublier. Leurs victoires, leurs défaites, leurs drames intérieurs, leurs tragédies personnelles. Il a ensuite mis tout son art d'écrivain à convertir ces observations en récit, réussissant en quelques pages à transformer un destin individuel en un drame puissant, à tirer d'une histoire personnelle des leçons universelles. Avec un regard toujours tendre, un style et un ton si caractéristiques, l'auteur de "Comment j'ai rencontré les poissons" (prix Mémorable 2017) parvient à évoquer la saveur de la gloire, mais aussi le goût amer des obstacles, de l'ingratitude et de l'oubli. Sa vision ample et profonde dépasse ainsi largement le seul univers du sport et des sportifs.
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Au nom du père met en scène un vieil homme aigri, égocentrique, irresponsable, qui réfléchit sur sa vie, triste, banale et solitaire. Incapable de voir en lui la cause de ses échecs, il cherche quelqu'un d'autre à blâmer pour sa relation ratée avec ses parents, ses deux fils adultes qui ne l'aiment pas, la rupture de son mariage et, selon lui, la chute de sa femme dans la folie. Son récit est motivé par la vente de la maison où il a vécu avec sa famille, maison construite par un frère mystérieux. Pourtant, même si ce narrateur insupportable essaie d'aliéner le lecteur par son nihilisme et son auto-analyse névrotique, il ne parvient pas à le repousser parce que l'écriture de Balla est intense, entêtante, perturbante. Elle parvient, dans cette drôle de quête existentielle, à donner un sens à cette vie qui en manque absurdement et à transformer Au nom du père en une tragicomédie.
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