Au nom du père met en scène un vieil homme aigri, égocentrique, irresponsable, qui réfléchit sur sa vie, triste, banale et solitaire. Incapable de voir en lui la cause de ses échecs, il cherche quelqu'un d'autre à blâmer pour sa relation ratée avec ses parents, ses deux fils adultes qui ne l'aiment pas, la rupture de son mariage et, selon lui, la chute de sa femme dans la folie. Son récit est motivé par la vente de la maison où il a vécu avec sa famille, maison construite par un frère mystérieux. Pourtant, même si ce narrateur insupportable essaie d'aliéner le lecteur par son nihilisme et son auto-analyse névrotique, il ne parvient pas à le repousser parce que l'écriture de Balla est intense, entêtante, perturbante. Elle parvient, dans cette drôle de quête existentielle, à donner un sens à cette vie qui en manque absurdement et à transformer Au nom du père en une tragicomédie.