"Il commanda deux cafe´s et puis de quoi manger. Il fuma surtout. Une seule chose le tracassait vraiment : e´tait-il encore quelqu'un ? E´tait-il d'aucune fac¸on de´terminant dans la ge´opolitique du monde actuel ? Lui, Sigmund Oropa, ce chevalier insignifiant, parque´ dans son placard de l'Office des fraudes de l'Union, a` re´diger des rapports non contraignants sur de suppose´s de´tourne- ments de fonds communautaires ? Il contempla la cime des arbres. Le ciel, les oisillons qui voltigeaient. Les acacias, les orangers, tout embaumait. En un sens, la situation n'e´tait pas si de´sespe´re´e. Il sentait qu'il avait eu raison de tenir te^te a` Ange`le." Avec un humour de´licat, Aram Kebabdjian dresse ici le portrait d'un fonctionnaire international, tiraille´ entre ses vieux de´mons et son ide´al de justice. Un conte philosophique et une plonge´e radieuse dans le cynisme de notre e´poque.