Aux confins de l'Empire russe, dans la Polésie de la fin du dix-neuvième siècle, les hommes des shtetls abandonnent parfois leurs femmes pour se fondre dans la foule des grandes villes. Lorsque Mendé Speisman, désespérée par le départ de son époux, se jette dans la rivière Yasselda, sa sœur Fanny Keizman prend les choses en main : elle ira elle-même retrouver son beau-frère, quoi qu'il en coûte. Celle que l'on surnomme die wilde Khayeh, la bête sauvage, s'éclipse au milieu de la nuit avec l'aide de Žižek, le taiseux passeur du fleuve, laissant derrière elle mari et enfants. Le duo s'engage dans une aventure qui, très vite, les dépasse. En route pour Minsk, ils seront rejoints malgré eux par deux compagnons peu recommandables : un chantre errant juif au grain de voix strident et un ancien camarade d'armée de Žižek, tenant désormais une auberge aux allures de bordel. Pris en embuscade, poussés au meurtre, poursuivis par la police secrète du régime tsariste, sortiront-ils indemnes de cette virée rocambolesque ? Avec humour et panache, Yaniv Iczkovits place au cœur de son roman une héroïne inoubliable, capable de manier le couteau comme personne, et signe une fable décapante, véritable ode au courage féminin.