Depuis quelques années, un flot d'expositions, colloques, recherches scientifiques et événements remettent enfin les femmes sur le devant de la scène. Vers 1800, de plus en plus de femmes participent à la vie artistique française et tiennent un rôle en dehors de leur sphère privée. Malgré l'action de certaines personnalités politiques, tels que le marquis de Condorcet ou Olympe de Gouges, la Révolution ne donne pas de droits civiques à la femme, elle n'est l'égale des hommes ni devant la loi, ni devant la société. Pourtant, à la fin du XVIIIe siècle, Élisabeth Vigée-Le Brun ou Adélaïde Labille-Guiard avaient réussi à entrer dans certaines académies de peinture et avaient acquis une indépendance et une certaine gloire. Formées pour la plupart par de grands noms tels David, Regnault ou Prud'hon, certaines artistes parviennent à se faire un nom en peinture. Mais la peinture d'histoire, la plus noble, reste réservée aux hommes et leur est encore défendue : une femme ne peut représenter un nu héroïque. De ce fait, elles se trouvent cantonnées aux genres dits mineurs, natures mortes et scènes anecdotiques. L'exposition met en lumière cette période clé, entre 1780 et 1830, où les femmes peuvent accéder au statut d'artiste. Beaux Arts Éditions revient sur les conditions de formation, de statut, de production et d'exposition qui furent les leurs alors, et dresse le portrait des plus célèbres d'entre elles.