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La Route bleue est un livre plein d'Indiens, d'Esquimaux, de baleines, au long d'un itinéraire qui va de Montréal à la baie d'Ungava, et si nous voyageons ici sur une route pleine de personnages et de sensations, nous y explorons aussi l'imaginaire de Kenneth White, qui s'efforce de réaliser la "vraie vie" dans une âme et un corps et de créer cette expérience poétique du monde dont parlent les philosophes et les poètes existentiels, ses compagnons.

De son poste de vigie, le poète accumule une série d'archives écrites soit à la première personne, soit derrière le masque d'un navigateur, d'un découvreur, d'un errant anonyme. Il suit ainsi les lignes du monde, de l'Ecosse à l'Alaska en passant par la Bretagne ou le Japon, pour se référer à une musique lointaine.

Recueil de poésies qui explore un espace en dehors des lieux communs et des codes tout en s'affranchissant des illusions que l'humanité s'est inventées pour s'assurer d'un au-delà : la mythologie, la religion, la métaphysique, voire le sens de l'histoire.

Au printemps de 1689, le poète Matsuo Basho quitta Edo pour le Nord. C'est de ce "pèlerinage vers des lieux lointains" qu'est né son plus beau livre. Quand, trois siècles plus tard, Kenneth White quitte Tokyo pour Hokkaïdo, il a le voyage de Basho en tête. Ce livre est un hommage au poète japonais. A mesure que progresse le livre, White sort des cadres littéraires qui ont longtemps défini notre culture.