Jardins et Routes succède à Feu et Sang. Le héros de la Grande Guerre achève de rédiger Sur les falaises de marbre, parabole sur le triomphe de la barbarie, puis il part pour la « drôle de guerre », où les deux adversaires se figent dans une étonnante immobilité. Lui-même ne s'illustrera qu'en sauvant un blessé. Dans sa hutte de roseaux, de l'autre côté du Rhin, il observe les lignes françaises par un hiver glacial et s'immerge dans les grands rythmes de la nature, en attendant le déclenchement de l'Apocalypse. Ce sera l'offensive foudroyante de juin 1940 ; cheminant à marches forcées derrière les blindés victorieux, il n'en verra rien, sinon les images sinistres qui jalonnent la déroute française. Secourable aux prisonniers encore sous le choc, il s'interroge sur l'esprit du paysage et sur ceux qui lui ont donné forme, ces anciens vainqueurs qu'a balayés « l'étrange défaite ».