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Regroupe six films. "Chronique d'une banlieue ordinaire" (1992, 56') : quelques mois avant la démolition de quatre tours au Val Fourré, à Mantes-la-Jolie, Dominique Cabrera propose à d'anciens habitants de revenir sur leurs pas. Is racontent et se racontent ; "Une poste à la Courneuve" (1994, 54') : au bureau de poste de la cité des 4 000 à La Courneuve, les jeunes postiers reçoivent de plein fouet le choc de la pauvreté de l'autre. Le jour des allocs, les habitants jouent une partition pleine de cocasserie, de révolte et d'humanité. On mesure ce qui unit et ce qui sépare les pauvres, précaires, sans emplois, des salariés ordinaires, tâchant d'assumer leur rôle de représentants d'un ƒtat qui se désengage ; "J'ai droit à la parole" (1981, 30') : à Colombes, dans une cité de transit pratiquant la gestion personnalisée, l'amicale des locataires participe à l'élaboration et au suivi du chantier de rénovation des espaces extérieurs ; "Un balcon au val Fourré" (1990, 43') : dans la pénombre, des visages écoutent... Des voix, des cris, une femme pleure, un homme se souvient. Une tour vide se dresse, c'est la scène du spectacle "La tour" d'Ahmed Madani" ; "Réjane dans la tour" (1993, 15') : Réjane fait le ménage dans une tour du Val Fourré. Au fil des étages, elle confie sa détresse intime et la solitude qui se profile. Elle sourit pourtant, légère malgré tout ; "Rêves de ville" (1993, 26') : le jour de la destruction des tours au Val Fourré. La réalisatrice mêle les discours officiels, le spectacle de la démolition, l'émotion des habitants et les commentaires d'un jeune vidéaste cherchant à capter l'instant de la chute.
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Corniche Kennedy. Dans le bleu de la Méditerranée, au pied des luxueuses villas, les minots de Marseille défient les lois de la gravité. Marco, Mehdi, Franck, Mélissa, Hamza, Mama, Julie : filles et garçons plongent, s'envolent, prennent des risques pour vivre plus fort. Suzanne les dévore des yeux depuis sa villa chic. Leurs corps libres, leurs excès. Elle veut en être. Elle va en être.
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"Dans la pénombre d'une salle de spectacle, des visages écoutent... Qu'est-ce qu'on entend ? Des voix, des cris, une femme pleure, un homme se souvient. Quelques lumières s'allument... Une femme chante un air d'opéra. Une tour se dresse devant nous, vide, désossée. Un chapiteau est monté jusqu'au troisième étage, il y a un mur de scène de douze mètres, une vraie rue, des appartements éclairés, mille vies possibles. Comme les personnages fous de notre horloge sociale déréglée, les héros de la pièce qui se joue devant nous apparaissent et disparaissent. Pour quelques jours, des acteurs et un texte sont aux prises avec ce lieu géant, avec la question sociale qu'il pose." D. Cabrera.
D'après La Tour, spectacle écrit et mis en scène par Ahmed Madani – Big Bang Banlieue - Nov.1989.

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Le 26 septembre 1992, quatre tours du quartier du Val Fourré à Mantes-la-Jolie ont été détruites. Quelques mois auparavant, Dominique Cabrera avait proposé à plusieurs des anciens habitants de ces tours de revenir sur leurs pas : ils racontent et se racontent… A travers leurs récits, c’est toute la vie d’une H.L.M. qui resurgit et non point violente et misérabiliste comme les reportages d’actualité se plaisent à la décrire mais au contraire conviviale et pour tout dire heureuse. En effet, pour ces familles modestes l’obtention d’un logement “moderne” représentait un progrès social important, un bonheur savouré. Le regard attentif et chaleureux de la cinéaste permet de rétablir une vérité historique oubliée et fait justice à des clichés rebattus.

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Septembre 1992. Mantes-la-Jolie. Dans la foule et le bruit, les quatre tours de l’entrée du Val Fourré tombent. De la poussière, des journalistes, des ministres. Et les habitants du quartier. On tourne une page. On veut croire que demain sera meilleur. C’est un symbole qui saute. On annonce de grands projets. Quelques mois plus tard, on retrouve ceux qui disaient leur émotion du moment. En regardant ce qui est arrivé, en écoutant les mots qui viennent, se dessine le visage d’aujourd’hui.

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À la poste, les habitants des 4000 à La Courneuve attendent leurs allocations. L’argent circule, l’argent manque. Les jeunes postiers, salariés ordinaires, reçoivent de plein fouet le choc de la pauvreté de l’autre.

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Réjane fait le ménage dans une tour au Val Fourré. En l’écoutant, en regardant ses gestes et en suivant ses pas, on voit ce que c’est qu’être aujourd’hui une femme de quarante-cinq ans sur un fil ! Équilibriste fragile entre sa folie et le charme profondément présent de sa personnalité, entre l’exclusion de la pauvreté et du chômage et la fierté ouvrière du travail bien fait et de l’appartenance à une communauté sociale. Film d’aujourd’hui où Réjane, presque perdue, sourit et s’éloigne en dansant« Y a pas de problèmes ! » Et notre cœur se serre d’être aussi proche et loin d’elle.

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