L’album "Soutak" l'avait révélée, ce nouvel album "Abbar el Hamada" confirme le talent et la grâce d'Aziza Brahim, artiste et militante sahraouie, réfugiée dans un camp en Algérie, exilée à Cuba et aujourd'hui barcelonaise. Il y a de tout ça dans sa musique, dans cette voix mélodieuse où la légèreté laisse rapidement place à la fragilité et l'émotion. La musique d’Aziza Brahim trace un chemin entre le désert, où elle est née, et l’Espagne, où elle s’est établie. Ce folk nourri de blues sahraoui, parfois relevé d’un rythme de rumba gitane, est tout entier au service d’une voix aux accents traînants, qui ne s’égare jamais dans d’interminables mélismes ou ornementations alambiquées. Une justesse d’interprétation inaltérable qui permet de maintenir l’intérêt, même quand les compositions paraissent trop semblables les unes aux autres. Elle n’est jamais mieux perceptible que lorsque le tempo est lent et la peine trop lourde à porter, ainsi dans El canto de la Arena ou le poignant Mani