Quand les écrivains se font lexicographes, la définition froide et rigoureuse cède sa place à l'évocation poétique, à l'image qui claque, à l'humour subtil. Aragon décrit l'apprenti coiffeur prêt à dénouer sa vie durant les chevelures légères des femmes, désignées par ce néologisme amusant et moderniste : les « cheveux-vapeur ». Quelle est la madeleine de Philip Roth ? Le «rugelach», une pâtisserie dont le romancier aimerait qu'elle ait les mêmes vertus que le gâteau proustien. Romain Gary affirme que «les mots ont des oreilles». Hugo note que dans l'obscurité «on éprouve quelque chose de hideux comme si l'âme s'amalgamait à l'ombre». Et Balzac parle de la loterie comme de «l'opium de la misère»... Une promenade pleine d'esprit en littérature.