On ne se souvient généralement pas que la pédophilie a été considérée comme une cause défendable voici seulement une cinquantaine d'années. Au nom du processus de libération des moeurs, de grands intellectuels, de grands éditeurs, de grands journaux, à gauche mais aussi à droite, homosexuels comme hétérosexuels, l'ont défendue de façon passionnée. Certes, une telle position faisait débat. Mais certains étaient résolument convaincus que la lutte en faveur de la pédophilie était un combat politique qui valait la peine d'être mené.Ce livre se replonge dans les controverses de l'époque et passe à la loupe les arguments des différents protagonistes. L'auteur observe ensuite comment ces controverses s'arrêtent, la défense de la pédophilie devenant peu à peu impossible. Mais c'est en 2020, avec la publication du Consentement de Vanessa Springora, que la question pédophile subit sa dernière métamorphose. Dans le sillage du mouvement #metoo, le livre connaît un retentissement mondial et paraît faire passer la France à une ère nouvelle : celle où l'on sait prendre la parole des victimes au sérieux.Cet ouvrage reprend les thèmes explorés dans L'enfant interdit et se veut un condensé de ce texte rendu accessible pour le grand public
L'économiste Nicolas Bouzou défend avec force les nouvelles formes de relations amoureuses et de procréation qui, loin de tuer la famille, en font la valeur sûre de demain. Le capitalisme de l'hyperchoix fait de nous des enfants gâtés ne supportant plus la frustration ; des consommateurs, des employés, des électeurs structurellement infidèles. D'où notre difficulté à vivre en couple — cette institution qui encadre notre liberté et gêne notre individualisme — et le succès des applications de rencontres. Sommes-nous pour autant condamnés à l'infidélité et au divorce ? Faut-il être célibataire pour être heureux ? La PMA, la GPA et surtout l'extraordinaire progrès des biotechnologies modifient également notre rapport aux enfants et la façon dont nous procréons. Existe-t-il pour autant un risque d'« enfants sur commande » ? Ou au contraire une peur de procréer et un déclin démographique ? Mêlant économie, démographie et philosophie, Nicolas Bouzou démontre que la liberté sexuelle, l'extension de la PMA et la génétique nous offrent de nouvelles opportunités pour construire des familles basées sur l'amour. Dans cette période de destruction-créatrice inédite par son ampleur et sa vitesse, le couple et la famille sont peut-être même la « maison » la plus solide et la plus rassurante qui soit. Les conservateurs inquiets peuvent être rassurés : la famille résiste à tous les assauts. La modernité ne la tue pas, elle la renforce. Le XXIe siècle pourrait être celui de l'« amour augmenté ». C'est entre nos mains.
"Vous devriez voir quelqu'un..." Qui n'a pas reçu, ou donné, ce conseil ? Appelé à la rescousse pour le trop plein d'activité d'un bambin, une crise d'ado, un recrutement ou un licenciement, une rupture amoureuse, une libido en berne, une retraite annoncée, le "décodage" d'un homme politique, d'un people ou d'un délinquant, le psy est devenu la figure tutélaire de notre quotidien. Transformé en coach, nounou ou gourou, il nous accompagne de notre naissance à notre dernier souffle et édicte bien souvent les règles du bien-vivre individuel et collectif.
Sans remettre en cause l'apport thérapeutique des psys, ce livre est le coup de gueule d'une ancienne "addict" contre les excès de la psy-mania, la psychologisation à outrance de nos vies et celle d'une société toute entière. [Decitre]
Combien de fois avez-vous été sollicités pour attribuer une note ? Pensez à vos derniers achats en ligne, aux étoiles qu'on attribue à un chauffeur ou un livreur... on ne les voit même plus. Cette mode est aussi silencieuse qu'irrésistible : hôpitaux, services publics, tous ont vocation à être comparés, classés. Mais, comme dans le privé, le système porte en germe de graves dérives.Des collèges jésuites du XVIe siècle où elle est née jusqu'aujourd'hui, la notation pose un ensemble de questions auxquelles il devenait urgent de répondre. Vincent Coquaz et Ismaël Halissat ont enquêté : de TripAdvisor à Amazon, en passant par Uber, jusqu'aux notes citoyennes expérimentées en Chine, ils se sont plongés dans les méandres des avis clients, où une bonne étoile peut faire ou défaire une réputation et mettre en péril un emploi.Inventé par un gourou américain du marketing, le questionnaire de satisfaction moderne est devenu dans le meilleur des cas une fin en soi absurde. Dans le pire, il impose un stress infernal aux employés. Dans certaines entreprises, les salariés se notent même entre eux. Et, comme à l'école, la tentation de tricher pour améliorer sa note est souvent grande…Pire, une partie des notes qui nous sont attribuées sont totalement invisibles. En tant que consommateurs, travailleurs, et demain peut-être en tant que citoyens, nous sommes pour l'instant totalement désarmés devant cette nouvelle guerre des étoiles. Vincent Coquaz est journaliste à la rubrique CheckNews de Libération et formateur en école de journalisme. Il a précédemment travaillé pour Arrêt sur Images. Ismaël Halissat est journaliste au service police/justice de Libération. Il a enquêté récemment sur les armes du maintien de l'ordre et sur plusieurs faits de violences policières.
Enquêtant en Europe et au Québec auprès des patients, des médecins, de la famille et des aidants, l'auteur met en avant l'importance du lien avec le malade d'Alzheimer et les difficultés rencontrées par les personnes concernées. Il souligne la souffrance psychologique créée par le regard de l'autre et la dégradation de l'image de soi.
Les fondatrices de Gras politique, collectif de défense des personnes en surpoids, décrivent les difficultés et comportements hostiles auxquels elles font face au quotidien dans les transports, au travail, dans la rue ou dans l'accès aux soins.
Impression 3D, reconnaissance faciale, e-santé, assistants vocaux… Les progrès de l'intelligence artificielle nous font entrer dans une nouvelle ère : celle de l'Internet des objets. Dotée d'une intelligence propre, chaque pièce de mobilier communique avec l'objet voisin. Dans la maison connectée, la porte d'entrée lance l'éclairage du salon et met de la musique pour vous accueillir. Le frigo commande les denrées avant qu'elles viennent à manquer ou préconise des menus en fonction de votre régime, tandis que le pot de fleurs connecté prodigue à la plante les soins appropriés… Le monde du travail lui-me^me est bouleversé. Les médecins sont aidés par des IA pour leur diagnostic. Sur les routes, les véhicules gagnent en autonomie. De nouveaux métiers apparaissent : pilotes de dro^nes, dresseurs de robots, développeurs… Tout change autour de nous et de plus en plus vite. Ce livre est le mode d'emploi pour profiter de cette révolution, sans se laisser emporter.
L'auteure montre comment les entreprises du numérique, telles que Google, Amazon ou Uber, arrivent à s'extraire du droit commun, à verrouiller la concurrence et à définir leurs propres règles. Elle se demande s'il est encore possible de lutter contre ces empires plébiscités par les consommateur et exhorte la société à reprendre l'initiative afin de créer des sociétés au service du bien commun.
Au terme d’une investigation ambitieuse menée dans une dizaine d’États (Uruguay, Mexique, Californie, Michigan, Colorado, Canada, France, Pays-Bas, Suisse…), Xavier Deleu et Stéphanie Loridon dressent un panorama critique des différents modèles de légalisation à travers le monde. Ils montrent comment la marijuana est devenue une des industries à la plus forte croissance, dominée par quelques multinationales cotées en Bourse. Ce nouveau marché légal est évalué à plusieurs dizaines de milliards de dollars par an. Le cannabis est entré de plain-pied dans l’économie de marché et rattrape, en quelques années, un siècle de retard.
Le football est le premier véritable empire d'un monde globalisé sur les frontières duquel le soleil ne se couche jamais.Fait exceptionnel, il s'est bâti avec l'enthousiasme des peuples conquis. Dans ce sport, la puissance suscite l'admiration et non le rejet. Sport de l'élite blanche, il est devenu celui du peuple autant qu'un antidote au racisme. Symbole du machisme, il se féminise chaque jour davantage.Coupe du monde en Russie, investissements du Qatar, volonté chinoise de devenir une grande puissance également footballistique, influence du FC Barcelone dans les débats sur l'indépendance de la Catalogne… Nul ne peut désormais nier le rôle géopolitique du football.Pascal Boniface, pionnier de la « géopolitique du sport », décrit pourquoi et comment le football est devenu un fait social international total. Il analyse risques et succès qui pèsent sur son empire tout en dynamitant joyeusement quelques idées reçues.
Essai consacré à la question de la nature de l'homosexualité, visant à déterminer la part des facteurs biologiques, psychologiques et culturels. L'auteur examine les théories psychanalytiques et socioculturelles dominantes en France, et explique celle du déterminisme biologique.
Fin août 2016, le joueur de football américain Colin Kaepernick pose un genou à terre au moment de l'hymne national pour protester contre les violences policières racistes, ce qui lui vaut des éloges pour son courage, mais aussi de violentes critiques, notamment de la part de Donald Trump. On s'est beaucoup étonné qu'un athlète professionnel plonge ainsi le monde du divertissement dans la tourmente politique. Pourtant, l'histoire des États-Unis regorge d'athlètes hors norme qui ont eu le courage d'affronter les injustices et les préjugés de leur époque. C'est la vie et les exploits de ces héros, parfois méconnus, souvent adulés, que raconte Une histoire populaire du sport aux États-Unis. De Moses Fleetwood Walker, baseballeur afro-américain qui, dans les années 1880, a dû affronter supporters et coéquipiers racistes pour pouvoir jouer dans la première ligue, à Alice Coachman, première femme noire à gagner une médaille d'or aux Jeux olympiques en 1948, en passant par Joe Louis, Jesse Owens, Jackie Robinson et Muhammad Ali, Zirin raconte l'histoire de ces athlètes qui ont su à la fois galvaniser les foules et transformer la société en profondeur.
Oeuvriers, il y a dans ce mot, énigmatique, aux multiples sens, une intuition, l'intuition d'une urgence et de la nécessité de révolutionner la relation au travail, à la vie. Il faut en finir avec le "travail en miettes" qui transforme chacun de nos métiers en chaîne de production standardisée, fabriquant des objets et des services sans saveurs ni originalité, et un monde glacial et désenchanté. L'oeuvre n'est pas incompatible avec le travail, le travail bien fait dans l'amitié et le goût. On peut gagner sa vie mais aussi la partager avec les autres en produisant des objets et des services de qualité. Il faut pour cela restituer aux conditions sociales des métiers leurs dimensions artisanales et artistiques, faire oeuvre. C'est une urgence. Urgence démocratique autant que subjective. Ce sont des oeuvriers qui vous le disent, artiste, journaliste et chercheur. Oeuvriers, manifestez-vous !