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En 1816, Mary Shelley a 19 ans lorsqu'elle cherche à relever le défi lancé par son mari, le poète Percy Shelley, et leur ami Lord Byron : écrire un conte gothique, genre en vogue à cette époque. Elle imagine l'histoire d'un étudiant en médecine suisse, Victor Frankenstein, désireux de protéger l'homme de la maladie et de la souffrance.
Mais son projet bienfaisant laisse place à la folie créatrice, et la créature à laquelle le jeune docteur donne vie connaîtra les pires tourments. Publié début 1818, Frankenstein ou le Prométhée moderne va ouvrir le champ de la science-fiction, avant de ne cesser d'irriguer cinéma, littérature et pop culture. Mythe et modernité En cette année bicentenaire de la publication du roman, Le funeste destin du docteur Frankenstein se regarde comme une très probante somme télévisuelle, relatant autant la genèse du chef-d'œuvre qu'elle n'en dénoue les thématiques philosophiques et littéraires. De la biographie de Mary Shelley, fille d'intellectuels marquée par de nombreux décès, jusqu'aux déclinaisons du roman sur tous les modes (cinéma, théâtre, jeux vidéo, BD, etc.), ce documentaire revient avec clairvoyance sur la puissance et l'universalité du mythe, occasion aussi de mettre notre époque en perspective. L'œuvre visionnaire de Mary Shelley s'y prête, qui interroge la science face à Dieu et les hommes face au progrès. Dans Frankenstein, la science est devenue folle, osant toutes les manipulations pour sa quête de l'immortalité. Aujourd'hui, les savants démiurgiques n'apparaissent plus comme des personnages d'anticipation littéraire… Mary Shelley, elle, a réussi son coup : sa créature de papier est devenue éternelle.
À toutes les époques, les sculptrices ont bravé les interdits pour conquérir leur place. Une réflexion passionnante, jalonnée d'oeuvres sublimes et souvent méconnues.
Dès l'Antiquité grecque, le mythe de Pygmalion a cristallisé une répartition des rôles entre le sculpteur et la muse. Car Pygmalion incarne cet artiste amoureux de Galatée, la statue qu'il a sculptée, corps de femme qui prend vie sous ses yeux, comme voué à exaucer ses désirs. Le message est clair : l'homme est le créateur, la femme, la muse.
Pourtant, depuis toujours, les femmes sculptent, taillent, fondent et frappent. Oubliées, engagées, affranchies, elles connaissent un destin qui relève du parcours du combattant. De Properzia de' Rossi, pionnière de la Renaissance, à Niki de Saint-Phalle et ses monumentales "Nanas", en passant par Camille Claudel et son art tourmenté, Marcello et sa Pythie sensuelle et furieuse, la radicale Jane Poupelet ou encore Germaine Richier, toutes produisent des œuvres dont la puissance ne cesse de surprendre.
Au travers de sublimes images invitant à la contemplation, ce passionnant documentaire fait jaillir des chefs-d'œuvre, parfois oubliés, de l'histoire de l'art. Du XVIe siècle à nos jours, il révèle l'apport considérable des femmes dans la sculpture.
Au-delà de son intérêt historique, la réflexion d'Émilie Valentin et Tristan Benoit porte aussi sur la réappropriation du corps – longtemps façonné par l'imaginaire des hommes – par les femmes. Au fil du temps, elles dessinent des lignes inédites et s'emparent de nouveaux matériaux. Au XIXe siècle, ces artistes comprennent notamment que le nu – qui leur était interdit – constitue un terrain de revendication à conquérir.
Souvent éclipsée par Camille Claudel, Hélène Bertaux, qui a permis l'ouverture de l'École des beaux-arts aux femmes en 1897 puis l'accès au prix de Rome en 1903, s'empare avec virtuosité de ce sujet. Gracieux, énigmatique, androgyne, Psyché sous l'empire du mystère, son nu en bronze, saisit par son extrême beauté.
Françoise Hardy n’en finit plus d’être en vogue. Propulsée idole des jeunes en un seul tube, "Tous les garçons et les filles", "la discrète", comme la surnommait Jean Gabin, conserve avec classe, un demi-siècle plus tard, son statut d’icône de la pop, dont la mélancolie a su charmer l'Europe entière. "Anomalie" dans le paysage musical hexagonal, élue autrefois "femme idéale" par Mick Jagger, objet d'un poème de Bob Dylan, couverte d'or par Paco Rabanne, Françoise Hardy tient de la référence absolue, tant en matière de style que de musique. Comment, avec un tel départ dans la vie, est-elle parvenue à se renouveler, à durer sans se faner ? Mystère À travers le témoignage de la chanteuse, mais aussi de ceux qu'elle a influencés, sans oublier une savoureuse séquence de prise de bec par interviews interposées avec Jacques Dutronc, son compagnon de toujours, ce film dresse un portrait sensible de la femme et de son mystère. Musiciens, producteurs, couturiers, chanteurs : partout en Europe, des artistes qu'elle a côtoyés et inspirés, comme Élodie Frégé, La Grande Sophie, ou encore l'écrivain Pierre Mikaïloff, nous livrent leur vision de Françoise Hardy, de son apport à la musique, de sa singularité. Un hommage d'une élégance rêveuse à une grande artiste, qui comme tout ce qui la touche, lui va comme un gant.