À l'image des alpinistes sur les glaciers, l'étoile de l'électro française Thylacine fait partie de ceux qui cherchent continuellement à tracer de nouvelles voies. Son nouveau disque, Timeless, le voit escalader certains des plus grands sommets de la musique issus des répertoires de Mozart, Beethoven, Schubert ou encore Satie, en s'appropriant et revisitant des partitions comme on explore de nouveaux territoires : loin des sentiers battus. Après avoir enregistré à bord du Transsibérien, sur les routes argentines et aux Îles Féroé, le musicien nous offre cette fois-ci un voyage dans le temps et un plongeon dans son panthéon d'oeuvres classiques. Créant de nouveaux paysages sonores comme l'on développerait l'architecture de monuments afin d'en tirer des perspectives inédites, Timeless conjuguent les notes du passé avec les sons du futurs pour faire naître un présent immémorial ; curieusement familier et exotique. Si parfois, Thylacine se contente de sampler un thème ; d'autres fois, c'est à de véritables relectures qu'il se livre, avec toujours cette volonté de ne pas en faire trop. Les conditions d'enregistrement s'y prêtent : "J'étais dans un chalet de haute montagne en Suisse quand le confinement a été annoncé. Je n'avais pas prévu d'y rester un mois, donc je n'avais que mon ordi, un clavier et une carte son. Ce minimalisme a été salvateur : il m'a permis d'éviter de surcharger des mélodies déjà extrêmement riches. "Thylacine a donc abordé Timeless avec la certitude de pouvoir procurer ici le même dépaysement et la même envie d'altitude que sur ses précédents projets. "On retrouve chez Satie ou Allegri des principes d'écritures très présents dans la musique actuelle, que ce soit dans ces sonorités répétitives ou ces progressions mélodiques", dit-il, comme pour rappeler que, oui, ces symphonies et l'électronica puissante de Thylacine étaient faites pour se rencontrer