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De 1950 aux années 2000, la révolution sexuelle a d’abord été perçue comme une révolution libertaire et sociale portée par les féministes et les gays avant de devenir le symbole d'une révolution sociétale profonde redéfinissant les rapports hommes/femmes et le rapport à autrui. Ce documentaire de 2x52’ retrace pour la première fois le phénomène dans son ensemble raconté par ceux qui l'ont vécu.
Épisode 1 : Le droit au plaisir
Épisode 2 : Réinventer l'amour
Retour sur un mouvement fondateur de la lutte pour les droits des homosexuels en 1969 : trois jours d'émeutes en réponse à une énième rafle policière au Stonewall Inn, un bar gay de New York. Les protagonistes évoquent l'enfermement, le désespoir et la honte dont les a libérés ce "moment Rosa Parks", où, pour la première fois, ils ont été des centaines à dire "non".
Dans les petites heures de l'aube, le 28 juin 1969, la police de New York effectue ce qui relève d'une énième rafle de routine au Stonewall Inn, un bar de Greenwich Village et l'un des très rares espaces publics de rencontre pour la communauté gay. Proscrite et passible d'enfermement, y compris dans des lieux de détention psychiatrique où certains traitements relèvent de la torture, comme dans le très redouté hôpital d'Atascadero, en Californie, l'homosexualité ne se vit, partout ailleurs, que clandestinement. Même si un timide mouvement de résistance commence à se manifester, la répression sociale et policière est écrasante. Mais cette nuit-là, après l'arrestation musclée d'une femme, jetée dans un fourgon faute d'avoir pu justifier son identité, la foule se rebelle et parvient à mettre en déroute les policiers, qui se réfugient à l'intérieur du bar. C'est le point de départ d'un soulèvement qui va durer trois jours, fondateur de la lutte pour les droits et la liberté de la communauté LGBTQ+, et d'une "marche des fiertés" qui va essaimer partout dans le monde.
"Moment Rosa Parks"
Tissant les très rares archives existant de l'événement, complétées par de sobres scènes de reconstitution, avec les témoignages de celles et ceux qui y ont participé, policiers compris, ce documentaire en explore toutes les facettes pour montrer combien ce retournement inattendu ("Nous vivions dans la peur constante de la police et là, c'est elle qui a eu peur de nous") a constitué pour ceux qui l'ont vécu un point de non-retour. Les protagonistes, hommes et femmes, évoquent aussi l'enfermement intérieur, le désespoir et la honte dont les a libérés ce "moment Rosa Parks", où, pour la première fois, ils ont été des centaines à dire "non".
En 1928, sous l'impulsion réformatrice de Mustafa Kemal, le gouvernement turc renonce à l'alphabet arabe pour adopter l'alphabet latin. Ce changement se fit très rapidement. La loi est adoptée le 1 novembre 1928 et entre en vigueur dans toutes les écoles. Les inscriptions arabes disparaissent des rues en quelques jours. Derrière l’éclat lumineux de cette réforme, autoritaire et progressiste, quelles sont les zones d’ombre ? Quelle est la part de violence symbolique d’une telle révolution ? Conçu comme une enquête expérimentale et poétique, "La Révolution de l’alphabet" croise les souvenirs oubliés, voire refoulés, d’un épisode historique constitutif de l’identité de la nation turque et les événements récents du printemps 2013 à Istanbul.
Alors que les agriculteurs indiens ont à nouveau défié le gouvernement de Narendra Modi en février dernier, Nishtha Jain et Akash Basumatari ont suivi, jour après jour, l’immense mouvement de protestation qui avait bloqué New Dehli en 2021. Une bouleversante plongée au cœur d’une révolte paysanne.
"Longue vie à l’unité des paysans !" C’est une immense marée humaine, avec des files interminables de camions, de tracteurs et de remorques, puis une cité nomade de tentes à perte de vue. Pendant plus d’un an, à partir de septembre 2020, un demi-million de paysans, venus des quatre principaux États agraires du pays – Pendjab, Uttar Pradesh, Rajasthan et Haryana –, marchent sur New Dehli pour protester contre des lois qui visent à réduire leurs droits et à déréguler le marché de l’agriculture par la suppression de l’encadrement des prix. Imposée par le gouvernement de Narendra Modi sans consultation préalable, cette réforme tend à détruire, pour le plus grand profit des géants de l’agroalimentaire, le système qui protégeait jusque-là les paysans indiens depuis la révolution verte des années 1960. Juché sur son tracteur, Gurbaaz Sangha, 26 ans, songeait à émigrer au Canada, mais il décide de quitter à son tour son Pendjab natal pour rejoindre le mouvement. Dans un extraordinaire élan de solidarité porté par l’union de quelque quarante syndicats et une impressionnante organisation, hommes et femmes luttent au coude-à-coude, toutes religions, castes et générations confondues, installant durablement des campements aux points d'entrée névralgiques de la capitale. Avec l’appui de médias aux ordres et à grand renfort de violences policières, le gouvernement s’emploie alors à discréditer cette mobilisation d’une ampleur inédite. Pourtant, la plus longue grève de l’histoire de l’Inde se conclut par une victoire, le Premier ministre, dans une volte-face en novembre 2021, accédant à la plupart des revendications des paysans. Mais 720 d’entre eux y auront trouvé la mort.
Une nouvelle voie
Jour après jour, saison après saison, les réalisateurs indiens Nishtha Jain et Akash Basumatari ont suivi les battements de cœur et de vie de ce combat pacifique. Entre cuisines collectives, concerts, danses et discours d’une remarquable maturité politique, ces paysans ont forgé, au cours de ces quatorze mois, un véritable mouvement d’émancipation. Avec confiance et malgré la répression policière, ils inventent une nouvelle voie, révélant une Inde plurielle d’une saisissante modernité. Fier et ému aux larmes, Rakesh Tikait, leader du BKU (Bharatiya Kisan Union), félicitera les marcheurs : "Vous avez montré au monde comment manifester !" Immersion tout à la fois politique et poétique au cœur du mouvement, ce film rend hommage à leur courage et à une action collective qui pourrait bien en inspirer d’autres, au-delà de leur pays.
Au milieu du XIXe siècle, une poignée de scientifiques, d'ingénieurs et d'entrepreneurs relèvent un défi inimaginable : relier l'Europe à l'Amérique par un câble en cuivre, posé sur le sol marin, qui conduira les conversations télégraphiques d'un continent à l'autre grâce à une simple impulsion électrique. De nos jours et malgré l'avènement des satellites, 99 % de nos communications mobiles ou Internet transitent par cette technologie vieille d'un siècle et demi.
Annihiler le temps et l'espace
Née de l'imagination de Cyrus Field, un riche entrepreneur américain qui avait théorisé dès 1844 que le futur serait aux "communications globales", la "mission Apollo du XIXe siècle", selon l'un des experts interrogés dans ce documentaire, présentait bien des défis… Field et ses collaborateurs – parmi lesquels l'homme de science William Thomson, dont les études révolutionnaires sur la thermodynamique ont rendu l'exploit possible – devront passer par nombre d'échecs et la perspective de la ruine pour qu’enfin la reine Victoria et le président américain James Buchanan puissent échanger un message protocolaire en 1858. Le télégramme entre continents ne deviendra d'ailleurs réellement performant qu'au bout de dix ans, après la pose d'un nouveau câble renforcé sur le sol marin. Entre reconstitutions, témoignages enthousiastes d'experts et exploration du passé et du futur de nos habitudes de communication, un documentaire complet sur ces 3 500 kilomètres de câble qui ont "annihilé le temps et l'espace", selon la presse de l'époque.
Quarante ans après la fin de la dictature franquiste, toutes les sphères de la société catalane se mobilisent pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination interdit par l’Espagne. Alors qu’ils s’engagent ouvertement dans la désobéissance, les Catalans font face à une répression grandissante, avec le sourire. À leurs côtés, Alexandre Chartrand livre son témoignage et son point de vue sur cette page de l’histoire catalane, espagnole et européenne.
Aux États-Unis, en Europe et en Chine, un voyage inspirant auprès d’ingénieurs déterminés à décarboner l’aviation grâce à des appareils électriques dernier cri.
Responsable du réchauffement climatique à hauteur de 3,5 %, l’aéronautique, secteur en croissance avant la pandémie, tente de se décarboner, et, dans le même temps, d’abaisser les coûts d’exploitation des vols pour les rendre encore plus accessibles. Avions fonctionnant à l’énergie solaire ou à l’hydrogène, drones transportant des passagers, engins volants hybrides… Dans le monde, quelque 200 start-up innovent dans le domaine du transport aérien électrique, avec des obstacles majeurs à surmonter, liés notamment à l’autonomie de la batterie, la vitesse de l’appareil, la charge transportable ou encore le stockage du carburant. Si certains ingénieurs prédisent l’arrivée des premiers avions électriques sur le marché d’ici une dizaine d’années, de nombreux défis restent à relever.
Innovations
Aux États-Unis, en Europe ou en Chine, ce documentaire scrute les innovations du secteur et part à la rencontre d’ingénieurs enthousiastes aux prototypes parfois très aboutis, à l’image de Solar Impulse 2 – à bord duquel Bertrand Piccard a été le premier à boucler, en 2015, un tour du monde grâce à l’énergie solaire. Il suit également une équipe de la Nasa chargée d’inventer le contrôle aérien du futur, en imaginant des escadrons d’appareils sans pilote volant au-dessus des villes.
Dans le secteur médical, après seulement une quinzaine d’années de recherches, les premiers produits "nano" font leur apparition. Certains sont déjà commercialisés, d’autres en phase d’essais cliniques. Il s’agit de nouveaux systèmes de diagnostic dont la précision et la simplicité permettent le développement d’une médecine plus préventive et personnalisée. Mais aussi d’une amélioration spectaculaire de l’efficacité de nombreux traitements contre le cancer ou les maladies cardiovasculaires par la possibilité de cibler exclusivement les cellules malades.Porteuses d’espoirs considérables, ces avancées vont sans doute nous confronter à des situations et des questions inédites. Selon certains, les pouvoirs des nanotechnologies pourraient aller jusqu’à permettre l’émergence d’un homme nouveau aux "performances améliorées", un cyborg bardé d’implants électroniques directement connectés à son système nerveux. Cauchemar ou réalité future ?
Le couple de chercheurs allemands Ugur Sahin et Ozlem Tureci a fondé en 2008 à Mayence la start-up désormais célèbre BioNTech, qui a mis l’accent dans ses travaux de recherche sur la technologie de l’ARN messager (ARNm), une copie d’ADN qui permet la synthèse des protéines nécessaires au fonctionnement de nos cellules. Initialement explorée dans le cadre de la lutte contre le cancer, cette technologie a récemment fait ses preuves, avec le succès que l’on sait, dans la course au vaccin contre le Covid-19. Sa mise au point a été amorcée dès les premières informations faisant état d’un nouveau virus méconnu à Wuhan, en Chine. Après la levée des fonds nécessaires et son association au géant pharmaceutique américain Pfizer, qui a accéléré la phase de test, BioNTech est parvenu à faire approuver très tôt le vaccin Comirnaty, dont l’efficacité démontrée a contribué à immuniser plusieurs millions de personnes. Mais après cette victoire fulgurante, qu’en est-il aujourd’hui des autres applications de l’ARNm, notamment dans la recherche contre le cancer ? Cette technologie pourrait-elle aussi être utilisée dans la lutte contre le paludisme ? Retour sur les avancées scientifiques et plongée dans les coulisses d’une petite entreprise, qui a su se hisser au premier plan sur l’échiquier pharmaceutique mondial
Le dernier fabricant de magnétoscopes a stoppé sa production en 2016. Mais la VHS fait de la résistance. Recréés grâce à des applis, le grain, les stries, l’usure de la bande – tout ce qui faisait pester les cinéphiles il y a quinze ans – donnent aujourd'hui un cachet nostalgique aux images. La "K7" fait vibrer la corde sensible d'une génération grandie avec elle. Mais si elle connaît un revival, c'est aussi parce qu'elle a révolutionné nos vies. Dès la fin des années 1980, elle libère les particuliers de la dictature du programme TV, provoquant l'ire des studios et des chaînes qui voient diminuer les revenus du cinéma et de la pub. Seconde révolution : grâce à l'essor conjugué de la VHS, du caméscope et des vidéoclubs, on peut produire des films à petit budget que le public visionnera à l'abri des regards. Le porno dopera donc la croissance de la cassette, qui fera elle-même exploser le cinéma gore. Pour le pire et le meilleur, la VHS repousse les limites de la bienséance, et façonne l'imaginaire de hordes d'ados, gavés de films d'horreur et de kitsch.
Jeu télévisé canin
En respectant les codes visuels du support, rembobinage compris, ce documentaire conte avec brio la révolution artistique, sociale et économique fomentée par la petite boîte noire, qui ira jusqu'à faire souffler un vent de liberté (et de capitalisme) sur le bloc communiste. Nourri d'interviews de compulsifs et sympathiques pionniers de la vidéo, ce film plonge aussi dans la délirante culture visuelle générée par ce média, exemples improbables à l'appui (jeu télévisé canin, manuel de séduction, cours d'aérobic avec bébé au bras…).
Un an après l'assassinat qui a embrasé l'Iran, ce documentaire relate, à l'aide d'images tournées clandestinement et de témoignages, une insurrection féministe et populaire à l’immense impact.
"Lorsque j'ai appris le meurtre de Mahsa, ma première réaction a été la rage", témoigne Narges Mohammadi, qui a suivi les événements de la prison d'Evin où elle est détenue. Dans une missive bouleversante, lue par l'actrice iranienne exilée Golshifteh Farahani (qui témoigne dans le film), cette militante des droits de l'homme évoque aussi son combat pacifique contre un "régime religieux, misogyne et tyrannique" et ses dures conditions de détention.
Le 16 septembre 2022, à Téhéran, le meurtre par la police de la jeune Mahsa Amini, arrêtée pour "port du voile non conforme à la loi", déclenche une insurrection sans précédent. En quelques heures, un mouvement spontané se forme autour du cri de ralliement : “Femme, vie, liberté.” Pour la première fois, des femmes, rejointes par les hommes et les étudiants, en sont à l’initiative : elles descendent en masse dans la rue et retirent leur voile, symbole honni de la République islamique. La population iranienne, toutes régions et catégories sociales confondues, se soulève. Les réseaux sociaux s’enflamment. La diaspora (de 5 millions à 8 millions d'Iraniens) prend le relais et le monde entier découvre l'ampleur de cette mobilisation : se pourrait-il, cette fois-ci, que le régime théocratique soit renversé ?
Colère et désobéissance civile
À cette révolte les mollahs répliquent de manière féroce, emprisonnant des dizaines de milliers de personnes et causant plus de 400 morts. Mais la peur suscitée par cette répression s'accompagne désormais d'une rage tenace et d'une propension grandissante à la désobéissance civile. Les exécutions publiques, le gazage des écoles de filles sanctionnant l'activisme des élèves, les tirs dans la foule et les arrestations n'entravent plus la détermination du peuple iranien. La contestation perdure, et des dissensions surgissent chez les Gardiens de la révolution, le rempart du régime. Ce film retrace ce soulèvement de l'intérieur en puisant dans l'avalanche de vidéos publiées sur les réseaux sociaux durant les émeutes et dans les images tournées clandestinement et courageusement sur place par une équipe iranienne. Tout en préservant leur anonymat, il recueille les témoignages de manifestants et d’activistes, éclairage complété par celui d'opposants au régime en exil. Il rappelle l'extrême pauvreté du pays et les fondations fragiles d'un pouvoir verrouillé, miné par la corruption et l'autoritarisme : le guide suprême Ali Khamenei, ce "dictateur" dont la jeunesse en colère a déchiré maints portraits, contrôle justice, élections et médias, tandis que des gangs mafieux font tourner l'économie. Dans le feu des témoignages et des images, parfois d'une grande violence, documentant cette révolte historique, au fil de cette immersion instructive et poignante, une question demeure : quel épisode décisif mettra fin à la dictature ?