Médoc, Saint-Emilion, Sauternes : à la seule évocation de ces noms prestigieux, nous avons en tête les paysages somptueux du Bordelais, avec ses châteaux, ses vignobles verdoyants et vallonnés, d'où surgissent clochers et villes médiévales préservées. Surtout, on croit déjà humer les arômes subtils de ces grands crus internationalement recherchés, qui pourraient à eux seuls symboliser le raffinement à la Française. Derrière cette façade rutilante, se cache pourtant une réalité économique et humaine particulièrement dramatique. Soumis à des conditions de travail sans cesse plus précaires, exposés à la toxicité des pesticides employés dans la production viticole, les saisonniers de la vigne contrastent de façon saisissante avec la richesse de châteaux aux ambitions internationales, appartenant aux plus grandes fortunes françaises, et à l'ombre desquels de nombreuses communes s'enfoncent dans la pauvreté. C'est cette réalité que le film aborde de front, en partant à la rencontre de travailleurs, de militants, de petits viticulteurs étrangers aux logiques spéculatives des grands groupes, donnant un coup de projecteur sur des inégalités ignorées, et sur le contexte historique et économique qui les explique.