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Sur ce simple fruit s’est bâti un empire. Raconter l'épopée édifiante de la banane, entre l'Amérique centrale et les États-Unis, c'est revenir aux sources d'un modèle plus que jamais d’actualité – un capitalisme se jouant des frontières et des lois nationales pour assurer à ses actionnaires des profits maximaux, jusqu’à menacer la démocratie. Quand elle apparaît au tournant du XXe siècle sur le marché nord-américain, la banane, denrée rare et chère, est réservée à une élite aisée. Minor Cooper Keith, entrepreneur visionnaire et dur en affaires, va faire d'elle un produit de consommation populaire, sur lequel il édifiera la première multinationale au monde. Bâtisseur du chemin de fer costaricain, il promet au lendemain de la Première Guerre mondiale aux jeunes nations d'Amérique centrale un développement basé sur la monoculture et l'exportation de la banane, en échange de terres achetées à vil prix, souvent confisquées aux petits paysans indiens, de l'usage gratuit des lignes ferroviaires qu'il construit et d'une quasi-exemption d'impôts.
"Le Poulpe"
Née en 1899, l'United Fruit Company (UFC) constitue trente ans plus tard une puissance régionale incontestée, édictant ses propres lois sur d'immenses plantations qui s'étendent jusqu'en Colombie. "Le Poulpe", comme on la surnomme, fait venir de Jamaïque une main-d'œuvre corvéable à merci, pourchasse les syndicalistes et fait pression sur les gouvernements des républiques "bananières". Quand, en 1933, quatre ans après la mort de Keith, un self-made-man né en Moldavie, Samuel Zemurray, alias "le tsar de la banane", reprend les rênes du mastodonte, il amplifie ces méthodes, notamment grâce aux services du père des spin doctors Edward Bernays. En 1954, avec l'appui du gouvernement Eisenhower, tous deux chasseront du pouvoir au Guatemala le social-démocrate Jacobo Árbenz Guzmán, coupable d'avoir nationalisé pour sa réforme agraire des milliers d'hectares de l'UFC. La guerre civile déclenchée alors fera plus de cent mille morts jusqu'en 1996…
Les multinationales d'aujourd'hui ont repris les pratiques inaugurées par l'UFC en Amérique latine : intégration verticale, poursuite du monopole, privatisation des ressources, évitement fiscal. La monoculture intensive d'un produit d'exportation, qui épuise les sols et empoisonne les travailleurs, reste elle aussi en vigueur dans une grande partie du monde. Grâce à un montage d’archives rares, le film retrace près d'un siècle de règne sans partage. Des spécialistes (Geoffrey Jones, historien des multinationales à la Harvard Business School, Gaël Giraud, économiste à l’Agence française pour le développement, et la philosophe Cécile Renouard, enseignante à l’Essec) commentent cette histoire édifiante et en partie oubliée, illustration éclairante des dérives du capitalisme.
Constance, une trentenaire qui réussit dans la vie, part pour son enterrement de vie de jeune fille. Une fois arrivée, son rêve tourne court : son fiancé l'informe qu'il rompt ses fiançailles. Incapable de le dire à ses amis, Constance doit se confronter à cette dure réalité...
Au cours de sa longue vie, Picasso a rencontré de nombreux photographes avec qui il a tissé des liens solides et à qui il a offert de splendides images. Surtout, devant ou derrière l’objectif, le peintre a vite utilisé la photographie comme un prolongement de son art.
D'abord photographe pour immortaliser des moments, des lieux et des personnes importantes à ses yeux, ce visionnaire pressent rapidement les possibilités infinies de cet art nouveau : magnifier, témoigner, mais aussi déformer la réalité et en offrir une représentation abstraite. Il utilise alors la photo comme média complémentaire, qu'il détourne, découpe ou colle ou dans des compositions que seule la technique photographique permet. Avec, entre autres, le témoignage du photographe Lucien Clergue, ami et portraitiste de Picasso.
En cinq ans, au Pérou, plus de 300 000 femmes et près de 30 000 hommes ont été stérilisés de force par le gouvernement d'Alberto Fujimori, soutenu par les instances internationales. Au nom de la lutte contre la pauvreté, les Indiennes quechua en ont été les premières victimes. "Ils ne m'ont rien demandé... Ils m'ont emmenée comme un animal dans la salle d'opération", témoigne Yoni. Comme des milliers d'autres femmes, ses trompes ont été ligaturées de manière irréversible dans des conditions dangereuses. Nombreuses sont celles qui sont mortes des suites de leur stérilisation ou qui lui doivent, aujourd'hui encore, de lourdes séquelles.
Responsabilité internationale
Ce documentaire d'investigation donne en priorité la parole aux victimes. Face à la caméra, elles témoignent avec dignité de la brutalité de l'opération imposée qui a bouleversé leur vie. Autour de ce choeur de femmes, le film resitue le cas du Pérou dans une histoire globale du contrôle des naissances. Il met en lumière le rôle fondamental de la Banque mondiale, des Nations unies et de l'USAID (l'agence américaine d'aide au développement) qui l'ont érigé en instrument de lutte contre la surpopulation, fût-ce au prix de milliers d'existences brisées. Si le cas des 8 millions d'Indiens stérilisés de force sous Indira Gandhi, dans les années 1970, a été dénoncé depuis comme un immense abus de pouvoir, la tragédie des femmes péruviennes était jusqu'ici restée dans l'ombre
Grâce à son dynamisme et aux grandes réformes de 1991, l’Inde est devenue l’une des locomotives de l’économie mondiale, surfant avec succès sur la cyber-révolution.
Dans des centres d’appels où il est interdit de parler une autre langue que l’anglais, les coolies hightech travaillent à distance et à moindre coût pour des entreprises britanniques ou américaines. Maintenance informatique, gestion des ressources humaines… ils gèrent de plus en plus de tâches. Attirés par ce renouveau, les “cerveaux” commencent à revenir d’exil. Mais ce boom économique demeure fragile et ne profite pour l’instant qu’à une minorité d’Indiens. La classe moyenne supérieure ne représente que 40 millions de foyers dans un environnement majoritairement rural où un tiers des habitants vit avec un dollar par jour… Ce pays qui sera le plus peuplé du monde en 2025, avec environ 1,4 milliard d’habitants, arrivera-t-il à répartir également les fruits de la croissance ?
Victor et Rainer se retrouvent un samedi soir pour zoner ensemble. Alors qu’ils traversent Paris, les rencontres et désillusions s’enchaînent. Mais tandis que la nuit les emporte, ils s’éloignent de la ville vers la forêt. Dans le silence de la nature, le désir entre les deux adolescents se fait de plus en plus frémissant. De leur amitié naît un nouveau jour.
Mathilde vit dans le Nord, simplement, entourée d'une nombreuse famille et d'amis qui feraient croire que l'on est dans une chanson de Brel. Lorsqu'un accident de travail à son usine la laisse désemparée, elle doit réapprendre à vivre. Ce sont peut-être les hommes de sa vie, si près, qui pourraient l'aider...
Ce film raconte l’histoire d’un décalage entre un produit du terroir bien français, le cognac, guère consommé sur nos terres, et son succès outre-atlantique aux États-Unis, en particulier dans la sphère hip-hop.
C’est une histoire d’amour historique entre les américains et le cognac. Elle nous est contée par des viticulteurs, des bouilleurs de cru, des dirigeants de maisons de cognac, des historiens du cocktail et des spiritueux, des maîtres de chai, des Français et des Américains.
Ce film est un aller-retour entre deux territoires, deux imaginaires ; dont il s’efforce de trouver les ponts et d’expliquer les connexions. Le contraste des représentations selon le territoire est ainsi incommensurable. En France, le cognac est perçu comme notre vieux papy qui pique du nez après dîner, tandis qu’aux États-Unis il danse en boîte jusqu’au bout de la nuit.
Comment, de l’indépendance grecque (1830) à l’avènement de la République turque (1923), le démantèlement de l'Empire ottoman a porté en germe les conflits contemporains. La passionnante traversée d'une page d'histoire aussi cruciale que méconnue.
Six siècles durant, l’immense Empire ottoman a imposé sa puissance sur trois continents et sept mers. Terre des Lieux saints des trois monothéismes, mosaïque de langues, de cultures et de religions sans équivalent dans l’histoire, cette puissance exceptionnelle s'est pourtant effondrée en moins d’un siècle, de l’indépendance de la Grèce, premier État-nation à s’émanciper de l’Empire en 1830, jusqu’à l’avènement de la République de Turquie en 1923, sous l'égide de Mustafa Kemal Atatürk. Des guerres israélo-arabes à l'éclatement de la Yougoslavie, de l'invasion de l'Irak au chaos syrien, ses ruines et ses lignes de faille, autant ethniques que religieuses, ont façonné un monde moderne dont les fractures multiples apparaissent désormais au grand jour. Passionnant et dense, ce documentaire en deux parties retrace avec fluidité la mécanique politique, économique et sociale qui a conduit l’Empire ottoman à sa fin. Grâce à des images d'archives rares et aux contributions éclairantes d'historiens américains, européens et proche-orientaux, il fait revivre une page d'histoire largement méconnue, mais essentielle pour comprendre les bouleversements contemporains.