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De l’exil de l'enfance au succès, un portrait de l’étincelant Frank Capra, chantre du rêve américain au cinéma.
Il fut le premier à recevoir, en 1934, cinq Oscars pour New York-Miami, une comédie avec Claudette Colbert et Clark Gable. Trois décennies après son arrivée à Ellis Island, à l’aube du XXe siècle, le petit immigré sicilien n’a pas fini de savourer son rêve américain, premier aussi à décrocher trois fois l’Oscar du meilleur réalisateur. Francesco Rosario Capra a 6 ans lorsque ses parents quittent Bisacquino, leur village sicilien, dans l’espoir d’une vie meilleure. Installé avec sa famille dans un ghetto de Los Angeles, il bûche dur pour suivre une formation d’ingénieur chimiste. Mais un coup de pouce du destin le fait entrer, au début des années 1920, dans le studio de Mack Sennett en tant que gagman. Recruté par le producteur Harry Cohn, qui lui fait signer ses premiers films pour la Columbia, Francesco devenu Frank va passer habilement du muet au parlant avant de s’imposer avec sa "Capra’s touch", irrésistible mélange d’idéalisme et d’humour qui teinte quelques-uns de ses chefs-d’oeuvre, parmi lesquels Vous ne l’emporterez pas avec vous, L’extravagant Mr. Deeds, Monsieur Smith au Sénat ou La vie est belle, entrés au panthéon du cinéma.
Conte de fées
C’est à la manière d’un conte de fées s’inspirant du style narratif de Capra dans ses films, dont les plus célèbres ont été réalisés pendant la Grande Dépression, que Dimitri Kourtchine retrace, de l’enfance à la fin de la carrière, la fabuleuse ascension du réalisateur à Hollywood. Raconté par le sociétaire de la Comédie-Française Didier Sandre et nourri d’extraits de films et d’interviews, un portait richement documenté du cinéaste, disparu en 1991, qui exaltait le rêve américain sans être dupe de ses limites