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Georgio Ambrosoli a pour mission de liquider la Franklin National Bank. L'Inspecteur des finances Silvio Novembre lui apporte son aide. Signé Michele Placido ("Romanzo Criminale"), ce thriller palpitant est l'adaptation d'une histoire vraie, celle d'un homme qui, seul contre tous, mit à jour les liens entre la mafia, le Vatican et l'état italien... et fut assassiné en 1979.
Disparu en 2021, Melvin Van Peebles a révolutionné la représentation des Noirs à l’écran avec Sweet Sweetback’s Baadasssss Song. Sexe, guérilla et émancipation au menu de ce décapant documentaire.
Detroit, le 31 mars 1971. Une foule jeune et noire se presse devant le cinéma Grand Circus, une affluence inhabituelle pour un film indépendant classé X au titre bizarre, Sweet Sweetback’s Baadasssss Song. Ébahi et ravi, le public découvre un héros noir en révolte contre une Amérique raciste. Employé dans une maison close du ghetto de Watts, à Los Angeles, Sweetback a pris la tangente parce qu’il a défendu un Black Panther et assommé les policiers qui l’agressaient. "Le thème du film c’est : vous avez saigné mon père et ma mère, mais vous ne m’aurez pas", résume posément Melvin Van Peebles. Le réalisateur n’en est pas à son coup d’essai. Après un exil fructueux en France, il est revenu aux États-Unis pour tourner Watermelon Man, comédie narquoise narrant les aventures d’un Blanc qui se réveille dans un corps noir et ne s’en trouve pas plus mal. Une fin progressiste intégrée au montage final au nez et à la barbe des studios.
Cinéma guérilla
Avec Sweet Sweetback’s Baadasssss Song, le cinéaste pousse le curseur plus loin et porte le Black Power à l’écran. Du titre (issu de l’argot afro-américain) à la musique (un funk expérimental bidouillé par Melvin lui-même, avec l’aide de prometteurs débutants, les Earth, Wind and Fire) en passant par le décor (Watts, théâtre des émeutes antiracistes de 1965), tout inscrit le film dans l’avant-garde et, fait nouveau, le destine au public noir. Sous-représentés au cinéma, les Afro-Américains sont enfermés à l’époque dans des carcans stéréotypés pensés par et pour les Blancs (jeunes premiers clairs de peau, serviteurs dévoués…). Pour imposer ses vues, Melvin Van Peebles va détourner le système hollywoodien, pratiquant ce qu’il appelle le "cinéma guérilla". Pas d’argent ? Il emprunte à son ami Bill Cosby et aux caïds du ghetto, au risque d’y laisser sa peau. Pas de quoi recruter des techniciens syndiqués ? Il opte pour la classification X, moins contraignante, et fait le tour des plateaux porno pour repérer les meilleurs cadreurs. Des ennuis avec la censure ? Il fait de la mise à l’index de son film une arme politique.
Avec en main le journal de tournage au titre éponyme de Melvin Van Peebles, ses proches, notamment ses enfants et son petit-fils, en lisent des extraits et témoignent, replongeant dans l’épopée rocambolesque de ce film émancipateur qui remporta un succès phénoménal. Après avoir ouvert la voie à l’éphémère Blaxploitation, à travers une flopée de films à petit budget qui édulcorent son message politique, Sweet Sweetback… fera par la suite des émules plus combatifs (Spike Lee, John Singleton, Ava DuVernay…). Rempli d’archives qui immergent dans l’atmosphère libertaire et explosive des seventies, ce documentaire comporte aussi de nombreuses interviews de Melvin Van Peebles, où, flegmatique et direct, le cinéaste, disparu en 2021, raconte ses déboires, sa débrouille et assène quelques décapantes vérités.