2567 résultat(s)
En archives et séquences d’animation, une évocation de la fulgurance "Bird", génie du saxophone alto et improvisateur visionnaire, à l’origine du basculement du jazz dans la modernité.
Étoile filante née en 1920 à Kansas City, dans une Amérique raciste rongée par les violences sociales, Charlie Parker erre seul la nuit dès 11 ans, s’étourdissant de cigarettes et bientôt d’alcool, avant de découvrir l’héroïne à 16 ans. Précoce, ce boulimique de musique écoute tout, blues, jazz, classique, soufflant dans son saxophone alto de onze à quinze heures par jour, autodidacte virtuose et prodigieux conteur d’histoires avec son instrument. Mais les improvisations du "Yardbird" (le bleu) – son surnom avant le sacre de "Bird" −, enrôlé à 17 ans dans l’orchestre de Jay McShann, lui valent des humiliations, avant la révolution new-yorkaise du be-bop dont la furieuse énergie dope ses solos et son langage poétique dès 1940. Avec le pianiste Thelonious Monk, les batteurs Kenny Clarke ou Max Roach et surtout le trompettiste Dizzy Gillespie, frère d’âme, le génie visionnaire propulse le jazz dans l’ère de la performance, entre fulgurances et rivalités. En 1949, lors d’une tournée en Europe avec Miles Davis, le compositeur de "Koko" conquiert le Saint-Germain-des-Prés de Juliette Gréco et Boris Vian, avant les enregistrements mythiques et la gloire. Mais la mort de sa fille de 3 ans le renvoie en enfer. Le 12 mars 1955, Charlie Parker s’étouffe dans un éclat de rire, devant un show de jongleurs à la télévision. Le médecin légiste note : "homme noir, environ 53 ans". Il a 34 ans.
Comète jazzistique
Mêlant archives – dont une émouvante interview radio de Bird −, séquences d’animation inspirées par les couvertures de ses albums et éclairages de Franck Médioni, auteur d’une biographie, ainsi que de musiciens (Steve Coleman, Antonin-Tri Hoang…), ce documentaire retrace la rupture parkérienne. Par ses innovations harmoniques, rythmiques et expressives, le saxophoniste, après Louis Armstrong et Duke Ellington, a réinventé le jazz, artisan de son basculement dans la modernité. "Il reflète la rébellion des Noirs dans les villes et leur conscience qu’il faut trouver une autre identité", pointe le toujours avisé Archie Shepp. Irrigué par ses improvisations et des interprétations de ses héritiers, un portrait sensible de la comète Parker, superbement ressuscitée en 1988 au cinéma par Clint Eastwood, qui a nourri la Beat Generation, Cocteau ou encore l’art urbain de Basquiat.
Les tribulations d’un journaliste choisi comme jouet par le riche fils de son PDG. Une comédie au charme vintage devenue un classique du duo Francis Veber/Pierre Richard.
Journaliste au chômage et vaguement lunaire, François Perrin vient d’être recruté à France Hebdo, propriété de Pierre Rambal-Cochet, milliardaire tyrannique qui achète tout ce qui bouge. Quand son fils Éric lui demande de lui offrir le nouveau reporter comme jouet, le PDG se plie à l’ultime caprice de sa progéniture. Quant à François, rebaptisé Julien par le petit monstre, après quelques vaines résistances, il se soumet à ses quatre volontés. Avant de reprendre la main…
Abdallah version française
Costume bleu pattes d’éph’, Peugeot 504 et Citroën Méharis : cette comédie très seventies sur l’univers gris de cols blancs terrorisés par leur richissime patron constitue l’un des films emblématiques de la collaboration entre Francis Veber et Pierre Richard, l’éternel distrait justicier. Ici aux prises avec un petit Abdallah version française dont la salle de jeux ressemble à un immense magasin de jouets, le grand blond excelle une fois encore dans cette partition de la revanche du loser, entre candeur et énergie. Un film à (re)voir pour son charme vintage.
Un émigré italien, Antonio Canova, dit «Toni», trouve du travail dans les carrières du village de Provence où il vient d'arriver. Amoureux de Josefa, une belle Espagnole courtisée par Albert, le contremaître, il épouse pourtant Marie, sa logeuse. De son côté, Josefa est la maîtresse de Gaby, son propre cousin. Elle projette de s'enfuir avec lui après avoir volé l'argent d'Albert. Mais la tentative de vol tourne mal et Albert est assassiné. Josefa va alors se servir de Toni, qui entre-temps a quitté Marie. Aveuglé par l'amour fou qu'il lui voue, Toni endosse sans réfléchir le crime de la belle. Il ne pense qu'à lui faire plaisir, à la soulager, à se montrer héroïque...
Le célèbre présentateur-producteur de télévision Christian Legagneur est sollicité par un jeune journaliste Roland Wolf qui désire écrire un livre sur lui. Le gagneur invite le jeune Wolf à venir travailler au calme, chez lui, à la campagne où il vit entouré d’un personnel impressionnant. La suite des évènements durant ces quelques jours permettra à Wolf de démasquer tout le monde avant de se démasquer lui-même !
Est-ce qu'un tableau peut révéler une histoire familiale ? À partir d'une toile de Thalia Flora Karavia, Sandrine Dumas suit les traces de l'artiste pour une série de portraits qui traversent la Grèce du XXe siècle et renoue en chemin avec l'histoire de sa famille. Entre Athènes, Istanbul, Alexandrie et Ithaque, un voyage de réconciliation...
Le portrait tout en muscles d'un paradoxe aussi attachant que taiseux, devenu malgré lui l'icône d'une Amérique paranoïaque.
"Ce que je suis devenu me déçoit." Dans la vie comme dans les films, Charles Bronson, né Buchinsky, parlait peu, mais franc. Quand il se confie ainsi à la presse, en 1975, il vient pourtant, à 54 ans, de conquérir une gloire hollywoodienne qu'il aura poursuivie durant près de trente ans. Peut-être pressent-il que son rôle de flingueur dans l’instantanément culte Death Wish (Un justicier dans la ville) va l'enfermer peu à peu dans une caricature de lui-même. Jusqu'à incarner, longtemps après sa mort, en 2003, l'icône d'une Amérique machiste, violente et paranoïaque, invoquée par Donald Trump dans ses meetings de campagne. Cogneur mélancolique, vedette mondiale boudée à domicile, mineur fils de mineur devenu l'acteur le mieux payé au monde, amoureux fervent abonné aux rôles de solitaires : l'inoubliable vengeur d'Il était une fois dans l'Ouest a porté ses contradictions avec le flegme impénétrable qui l’a rendu si magnétique à l'écran.
Carapace
Ce n'est pas le moindre des plaisirs procurés par ces retrouvailles avec la moustache la plus populaire du cinéma américain (après celle de Clark Gable) que de voir défiler les personnages incarnés par "Charlie" au fil des décennies. Ils se fondent dans la mémoire de générations de spectateurs en un même héros, aussi viril, sombre et taiseux qu'expéditif. Après une carrière de prolétaire étonnamment riche en avatars (qu'il énumère avec humour dans une archive savoureuse), des débuts laborieux de méchant à tout faire et une percée remarquée dans le film d'action (Les douze salopards, Les sept mercenaires, La grande évasion, mais aussi beaucoup de rôles d'Indiens, "cousins" par les origines "mongoles" de ce fils d'immigrés lituaniens), c'est en Europe qu'il devient d'abord célèbre : face à Delon dans Adieu l'ami, à Marlène Jobert dans Le passager de la pluie, puis en homme blessé qui n’a rien à perdre, en 1968, dans le chef-d'œuvre de Sergio Leone, Il était une fois dans l'Ouest. Un autre Italien, Dino De Laurentiis (dont on peut goûter au passage l'accent digne de Chico Marx), le ramènera chez lui, de l'autre côté de l'Atlantique… Nourri d'archives et d’extraits de films, choisis avec un sens gourmand du détail et de l'image, ce portrait documentaire couvrant plus de quarante ans de carrière ne prétend pas percer la carapace de Charles Bronson, mais tourne autour de l'attachant mystère qu'elle a protégé, puis fini par entraver.
Mars 2008. Dans la jungle colombienne, la plus vieille guérilla communiste au monde vit ses derniers instants. Raul Reyes, numéro 2 des FARC, est tué dans un bombardement par l'armée colombienne et la CIA. Il laisse derrière lui un document inouï : dix ans de correspondance où se croisent tous les acteurs du conflit, témoignage d'une lutte acharnée pour la révolution.