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De plus en plus d’athlètes de haut niveau ont recours à des “préparateurs mentaux” afin d’améliorer leurs performances. Un décryptage scientifique passionnant sur l’apport des neurosciences dans le domaine sportif, à l’approche des JO de Tokyo.
Derrière les prouesses physiques des athlètes se cache une performance mentale encore plus impressionnante, préparée des années durant, et devenue un nouvel enjeu pour le haut niveau. L’intérêt pour la psychologie du sport est né au début du XXe siècle avec les écrits de Pierre de Coubertin. Ces réflexions ont rencontré l’engouement de l’armée américaine, qui a enrôlé dès 1941 celui que l’on considère comme le premier “préparateur mental” à part entière, Bud Winter, chargé de regonfler le moral des pilotes engagés dans la terrible bataille de Pearl Harbor. Depuis, le souci de la santé psychique a gagné les sportifs européens, aujourd’hui accompagnés, pour les meilleurs d’entre eux, par des coachs spécialisés. Grâce à des méthodes dont la science a prouvé l’efficacité, les champions entraînent leur esprit à contrôler les émotions, réduire le stress, mieux gérer la douleur et mettre en place la concentration nécessaire pour parvenir à des performances optimales.
Toujours plus fort
Ce documentaire suit la préparation psychique de plusieurs habitués des podiums – dont le nageur français Florent Manaudou, le pentathlonien allemand Marvin Dogue ou la championne du monde de sabre Cécilia Berder – en vue des Jeux olympiques de Tokyo. Le premier a débloqué ses freins intérieurs grâce à un travail d’association entre une émotion positive et un mot. Le deuxième, qui souhaite améliorer sa technique en escrime, combine visualisation et observation du mouvement avec l’aide d’une psychologue. Enfin, la troisième a trouvé dans la méditation un moyen d’améliorer nettement ses performances. Pour compléter ces témoignages, plusieurs chercheurs à travers le monde décryptent, schémas à l’appui, les effets concrets de différentes techniques forgées par les neurosciences sur les cerveaux des médaillés.
Avec le concours de personnalités de la mode et du sport (Jean-Charles de Castelbajac, Djibril Cissé…), une plongée pétillante dans un vestiaire inventif, dont les métamorphoses racontent les époques successives.
Dès les années 1920, des sportives deviennent des égéries de mode, à l'instar de la championne de tennis Suzanne Lenglen, dont le jeu offensif s'épanouit dans des jupes plissées signées Jean Patou. La recherche de performance nécessitant des tenues adaptées, René Lacoste invente dans la décennie suivante le polo, emblème de sa marque au crocodile. Si les survêtements et les baskets ont progressivement conquis la rue dans la seconde moitié du XXe siècle, le hip-hop les propulse dans une autre dimension au son de "My Adidas" de Run-DMC, hymne à la superstar qui dope la culture sneakers et ouvre de nouveaux horizons aux équipementiers. Dans les eighties toujours, marqués par un recul de la pudeur postlibération sexuelle, les corps, objets de culte, se moulent dans du Lycra avec le succès de l'aérobic, qui popularise les justaucorps, cyclistes ou leggings. Devenus les nouveaux jeans, ces derniers ont fait un retour en force aux côtés des joggings depuis la pandémie de Covid, la généralisation du télétravail ayant accéléré la course au confort. Autre exemple de cette tendance : la claquette – avec ou sans chaussette ! –, qui défile désormais sur les podiums du monde entier.
Phénomène durable
Au fil de réjouissantes archives parsemées de looks iconiques, ce documentaire enlevé raconte comment les deux usines à rêves que sont le sport et la mode ont noué une relation gagnante pour modeler nos garde-robes. Des JO, vitrines mondiales dont s'emparent les grands couturiers (tel André Courrèges à Munich en 1972), à l'eldorado des collaborations commerciales entre griffes de luxe et équipementiers (Vuitton et Nike, Jean-Charles de Castelbajac et Rossignol…), ou entre équipementiers et stars de la pop culture (Rihanna et Puma), ce riche panorama traverse un siècle de métamorphoses en compagnie d'intervenants passionnants : l'ex-international de football Djibril Cissé, le couturier Jean-Charles de Castelbajac, la judoka Clarisse Agbegnenou, le designer de sneakers Adidas Jacques Chassaing, l'historienne de la mode Sophie Lemahieu ou encore le rappeur Calbo, du duo Ärsenik, se succèdent pour décrypter ce phénomène durable qui n'en finit pas de nous rhabiller.
Nourrie de nombreux témoignages, cette enquête accablante met au jour les rouages d’un système qui sacrifie des enfants au nom des intérêts économiques et de la gloire.
À 14 ans, Coline Weber intègre le prestigieux pôle France de gymnastique de Marseille, où elle vit un calvaire : blessures à répétition et épuisement causés par l’excès d’entraînement, privation de nourriture, humiliations, pression constante… Écartée des sélections nationales après que sa mère a alerté la fédération, l’adolescente, aujourd’hui âgée de 18 ans, a dénoncé devant la justice les méthodes de son coach, Vincent Pateau. Outre-Manche, l’ancienne gymnaste Claire Heafford, fondatrice de l’association Gymnast for Change, a contribué à faire éclater au grand jour l’ampleur des dérives, tandis qu’au Canada la nageuse artistique Gabrielle Boisvert a déclenché une vague de dénonciations qui a éclaboussé une vingtaine de disciplines. Ces prises de parole, auxquelles se mêlent celles de superstars (Thierry Henry, Michael Phelps, Simone Biles…), mettent en lumière l’éventail et la gravité des abus infligés aux jeunes athlètes, corroborés par de très nombreuses études scientifiques. Une récente enquête allemande menée auprès de sportifs d’élite révèle ainsi que 86 % d’entre eux ont subi au moins une fois de la violence psychologique dans ce cadre, la plupart avant 18 ans. Aux États-Unis, où les enfants entre 6 et 18 ans font près de dix-sept heures de sport en moyenne par semaine, le docteur Mininder Kocher, lui, s’inquiète de l’augmentation des blessures, de plus en plus graves et précoces.
Enfances brisées
"S’il y avait autant de blessures dans n’importe quel autre domaine de la vie des enfants, le gouvernement interviendrait immédiatement", s’indigne le sociologue canadien Peter Donnelly. Dévoilant la face tragique du sport de haut niveau, ce documentaire plonge dans les rouages d’un système qui maltraite les enfants, hérité des méthodes de l’ancien bloc de l’Est. Sacrifiés sur l’autel du profit – le marché mondial du sport pesant aujourd’hui plus de 1 000 milliards de dollars –, les futurs champions se retrouvent pris en étau entre les attentes de leurs entraîneurs, de leurs parents, mais aussi des fédérations et des États, avides de médailles. Pour décrypter cette réalité aux conséquences lourdes, Pierre-Emmanuel Luneau-Daurignac (Violences sexuelles dans le sport, l’enquête) a enquêté dans plusieurs pays, recueillant les témoignages bouleversants de jeunes athlètes traumatisées – à l'instar de Jacqueline, petite patineuse allemande victime d'un burn-out –, complétés par les éclairages de médecins, de chercheurs, de défenseurs des droits des enfants ou encore de représentants d’associations d’aide aux victimes. Si l’exemple norvégien prouve qu’il est possible de concilier épanouissement et résultats, les explications de Vincent Pateau, qui nie être un "entraîneur dur" alors qu’il a été condamné pour harcèlement moral, illustrent la réticence des instances sportives à réformer le système et leurs difficultés à assumer leurs responsabilités...