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Vallée de l'Asse. Provence. Été 1965. Il vit dans une station-service avec ses vieux parents. Les voitures qui passent sont rares. Shell ne va plus à l'école. Il est différent.
Un jour, il décide de partir. Pour aller à la guerre et prouver qu'il est un homme. Mais sur le plateau qui surplombe la vallée, nulle guerre ne sévit. Seuls se déploient le silence et les odeurs du maquis. Et une fille, comme un souffle, qui apparaît devant lui. Avec elle, tout s'invente et l'impossible devient vrai. Il lui obéit comme on se jette du haut d'une falaise. Par amour. Par jeu. Et désir d'absolu.
Ma reine est une ode à la liberté, à l'imaginaire, à la différence. Jean-Baptiste Andrea y campe des personnages cabossés, ou plutôt des êtres en parfaite harmonie avec un monde où les valeurs sont inversées, et signe un conte initiatique tendre et fulgurant.
Incarnation même de la légende de l'Ouest, John Wayne a porté haut les valeurs de l’Amérique. Mais comment l’acteur a-t-il revêtu le lourd uniforme du héros qu'il n'était pas ? Un formidable portrait du "Duke" signé Jean-Baptiste Péretié.
C’est l’histoire d’un rêve américain, celui d’un acteur incertain, né en 1907, qui gravit un à un les échelons pour se hisser durablement au firmament d’Hollywood. Marion Morrison, qui se fait appeler "Duke", passe le balai sur les plateaux quand John Ford le repère. Grâce à ce mentor, sévère figure paternelle, ce colosse maladroit aux yeux clairs, qui enchaîne les westerns fauchés pendant une décennie, finit par imposer son double de cinéma. Jeu nuancé, l’indomptable John Wayne promène alors sa démarche chaloupée au fil d’une impressionnante filmographie – de La chevauchée fantastique à Rio Bravo –, jusqu’à se fondre avec la légende même de l'Ouest. Mais alors que d’autres stars s’engagent lors de la Seconde Guerre mondiale, lui renonce, profitant d’opportunités de rôles qui le propulsent bientôt au zénith de la popularité. Une dérobade qui restera comme une douleur lancinante et qu’il tentera d’effacer en professant un ferme patriotisme, jusqu’à l’obsession. Inlassable soldat héroïque à l’écran (d’Iwo Jima au pathétique Les bérets verts qu’il réalise et produit) et zélé serviteur du maccarthysme pendant la guerre froide, John Wayne, figure mythique, a porté haut l'Amérique et ses valeurs, dans des postures ultraconservatrices. Une idéologie en rupture avec les idéaux de la jeunesse de l’époque : le héros, archétype du mâle viril et fier propagandiste de la guerre du Viêtnam, a vieilli.
Monument fêlé
Au fil de témoignages de proches et d’extraits de films minutieusement choisis, Jean-Baptiste Péretié signe un passionnant portrait politique du charismatique acteur, dévoilant, derrière le monument John Wayne, les fêlures du "Duke". Si le film ne ménage pas la star en proie à un aveuglement patriotique, le lonely cowboy hanté par le remords touche, comme son attachement filial à John Ford, qui lui offrira le rôle de L’homme tranquille qu’il n’était pas. Quarante ans après sa mort, le parcours, entre gloire et culpabilité, d’un géant hollywoodien qui livrera avec panache sa dernière bataille contre le cancer.
Alors que l'Indonésie se prépare à envahir le minuscule pays qu'est le Timor Oriental, cinq journalistes australiens disparaissent de manière soudaine et mystérieuse. Quatre semaines plus tard, Roger East, un correspondant étranger expérimenté, est attiré vers le Timor Oriental par le jeune et charismatique José Ramos-Horta afin de raconter l'histoire de son pays et enquêter sur la disparition de ces cinq hommes. Tandis que la détermination de Roger à révéler la vérité s'amplifie, la menace d'invasion devient de plus en plus réelle.
Un voyage érudit dans les films et la vie de Michael Cimino, figure majeure et mystérieuse du cinéma américain disparue en 2016, dont l’œuvre épique explore la psyché de son pays et en ressuscite avec mélancolie le mythe fédérateur.
Figure légendaire et énigmatique du cinéma, Michael Cimino a connu le firmament hollywoodien à 38 ans avec Voyage au bout de l'enfer (cinq Oscars), fresque habitée sur la guerre du Viêtnam qui révèle Meryl Streep et Christopher Walken aux côtés de Robert De Niro, avant d’être relégué au purgatoire deux ans plus tard avec le déchirant La porte du paradis. Le budget pharaonique et l'échec public comme critique de cette évocation d’une Amérique coupable d’un crime originel collectif affecteront profondément sa carrière. Né à New York en 1939, cet idéaliste érudit, féru d’architecture, débute au cinéma en tant que scénariste, avant de diriger Clint Eastwood et Jeff Bridges dans son premier film remarqué, Le canardeur, récit à la croisée des genres, déjà désenchanté et picaresque. Comment cet inconditionnel de John Ford, témoin mélancolique de l’anéantissement d’un monde, s'est-il alors retrouvé l’exilé d'une galaxie générationnelle disparate, baptisée le Nouvel Hollywood ? Tour à tour taxé d’homophobe, de fasciste, de marxiste et enfin de raciste pour L’année du dragon, Cimino appartenait-il vraiment à son époque, les années 1970-1980 ? Et pourquoi l'industrie du cinéma l'a-t-telle écarté du jeu, lui-même se targuant de n’y être jamais entré ?
Les blessures d’une nation
Quelle histoire de l'Amérique raconte son cinéma ? "La seule manière de comprendre mes films, avait prévenu le réalisateur, c’est de prendre la route..." Accompagné par la voix fantomatique et émouvante du cinéaste − enregistrée en 2010 au fil d'entretiens avec le réalisateur et critique Jean-Baptiste Thoret, lors d'un road-trip dans l’Ouest américain et les somptueux paysages du Montana −, ce beau documentaire, nourri des extraits de ses films et d’éclairages passionnés, de Quentin Tarantino à Oliver Stone, et dont l’auteur signe aussi la lancinante musique originale, explore la complexité du cinéma épique de Michael Cimino, disparu en 2016, comme la "cartographie" des blessures d’une nation. Lesquelles ont hanté tout à la fois ce génie solitaire, rétif au moindre compromis, et son œuvre, traversée par une réflexion hallucinée sur l’identité américaine, la perte et la condition humaine.
"Faire un film dont le sentiment serait joyeux, faire en sorte que le spectateur soit après la projection moins maussade qu'il ne l'était en entrant dans la salle." Jacques Demy
Delphine et Solange sont deux jumelles de 25 ans, ravissantes et spirituelles. Delphine, la blonde, donne des leçons de danse et Solange, la rousse, des cours de solfège. Elles vivent dans la musique comme d'autres vivent dans la lune et rêvent de rencontrer le grand amour au coin de la rue. Justement des forains arrivent en ville.
Justement ils fréquentent le bar que tient la mère des jumelles. Une grande foire se prépare et un marin rêveur cherche son idéal féminin...
Version restaurée 2010
Dès 7 ans
Du romantisme à l’expressionnisme, du Symbolisme à la Nouvelle Objectivité, de « l’art héroïque » à « l’art dégénéré », faire une histoire de l’art allemand, c’est parler de courants esthétiques fondamentaux, c’est parler d’artistes visionnaires ou révolutionnaires, c’est évoquer des villes ouvertes sur le monde et des périodes sombres et tragiques. C’est faire une histoire à la fois culturelle, sociale et politique dans laquelle les créateurs et les œuvres ont été les acteurs incontournables des tourments et des espoirs d’une nation.