Dans Ward Ier-IIe siècle, paru en 2011 et élu « meilleur livre de l'année » dans la catégorie « Découverte » par la revue Lire, Frédéric Werst inventait une civilisation, sa langue - dans laquelle il écrit, la traduisant ensuite en français - les débuts de sa littérature avec ses genres, dont beaucoup sont inconnus dans d'autres langues, ses écrivains, ses écoles, etc. Ward IIIe siècle poursuit, ramifie, densifie cette extraordinaire aventure littéraire. Nous sommes à ce qu'on appellera plus tard « l'apogée » de cette culture, ou « l'époque de la liberté ». La langue évolue, on découvre et explore des territoires littéraires jusque là inconnus, des genres nouveaux s'inventent pour les dire. Dans cette anthologie bilingue qu'illustrent des cartes et des fac-similés de l'écriture ward, des traductions dialoguent entre elles, tout un appareil critique raffiné commente et éclaire les textes. Index et lexique complètent le travail d'édition. Autant de documents d'un temps passé qui permettront peut-être d'apporter une réponse à la disparition mystérieuse de cet empire? Et pour la première fois, est esquissée une mise en rapport du temps des Wards avec le nôtre : « Aucun Ward n'a encore l'idée qu'il puisse exister des Européens, et vice versa. En Europe, pendant ce temps, Dante a achevé La Divine Comédie, Pétrarque vient de rencontrer Laure de Noves. » Frédéric Werst, né en 1970, agrégé de lettres, enseigne dans un lycée parisien. Avec lui, la littérature Ward existe éminemment, même si l'existence historique des Wards n'est pas attestée.