En connaisseur de l'URSS sous Staline et penseur des oeuvres d'art, T. Todorov a souhaité éclairer les rapports idéologiques entre les artistes et le pouvoir politique communiste. Il explore le destin d'artistes et d'auteurs célèbres de l'époque, s'attardant en particulier sur le parcours singulier de K. Malevitch dont la pluralité des voies artistiques fait écho à l'intensité de l'engagement. ©Electre 2017
« Le discours soviétique officiel décrit progressivement la réalité du pays en termes qui ne correspondent pas à l’expérience commune, comme si les mots pouvaient créer les choses. [...] L’importance de cette doctrine dépasse de loin le domaine esthétique, elle représente à l’état pur l’un des traits dominants de la société soviétique sous Staline car elle consacre le règne universel du mensonge.» À la fois connaisseur de l’Union soviétique et grand penseur des œuvres d’art, Tzvetan Todorov a souhaité éclairer les rapports idéologiques entre ceux qu’il nomme les «artistes créateurs» et le pouvoir politique à partir de la révolution d’Octobre. Comment les artistes ont-ils annoncé la révolution? Comment ont-ils ensuite obéi ou échappé au réalisme socialiste désireux d’annihiler toute création? Todorov explore le destin d’artistes phares, Maïakovski, Pasternak, Boulgakov ou Mandelstam, et s’attarde sur le parcours singulier du peintre Kasimir Malevitch, dont la pluralité des voies artistiques fait écho à l’intensité de son engagement. Le Triomphe de l’artiste, c’est finalement le pouvoir de l’art sur celui qui veut sa mort.