Dans sa forme, Les Insoumises se présente comme un équivalent moderne du roman épistolaire de Balzac, Mémoires de deux jeunes mariées, même si l'histoire rappellerait plutôt le roman d'apprentissage du 19e siècle. La correspondance commence avec le départ de Renée pour l'Italie, où celle-ci compte entreprendre des études de cinéma et surtout « devenir plus Italienne que les Italiennes ». Au même moment, Louise, restée à Paris, commence à se radicaliser politiquement. Les lettres échangées au cours des trois années suivantes apparaissent tour à tour comme le journal passionné des jeunes filles écrit sous l'emprise de la rêverie pour Renée, rédigé dans le feu de l'action pour Louise et comme la critique mutuelle, sans concessions, des impasses symétriques dans lesquelles chacune s'engage et finira par se fourvoyer dramatiquement. Loin d'atténuer la virulence du propos, le naturel et le classicisme apparents de l'écriture de Celia Levi jettent une lumière crue sur l'époque et le destin de ces deux héroïnes d'aujourd'hui. Celia Levi, qui vit à Paris, a vingt-six ans. Les Insoumises est son premier roman.