Maïa jette son jeu par terre. Ses copines préfèrent aller jouer à loup glacé. C'est nul ce jeu ! Alexandre, son meilleur copain, s'éloigne aussi. Il a un peu peur quand Maïa est en colère : elle fronce les sourcils, elle crie et elle en veut à la terre entière. Ce n'est plus la gentille Maïa, qui est prête à l'attendre pour aller en récré, même s'il est le dernier à se préparer. La colère fait peur, on y voit une force puissante, agressive et destructrice. On dit de celui qui est en colère qu'"il n'est plus lui-même". Bref, face à la colère, il n'y aurait qu'une chose à faire : la combattre, l'éviter, et même l'empêcher de naître. Mais la colère n'est-elle pas aussi une force de résistance et de révolte ? N'est-elle pas parfois légitime ? Elle fournit l'énergie nécessaire pour s'engager. Elle peut devenir une puissance d'indignation et d'insoumission, une aide précieuse pour lutter contre toutes les formes d'injustice.Si la colère s'exprime souvent de manière brutale, aveugle et désordonnée, la patience, elle, est parfois coupable : elle pousse à l'inaction, à l'adhésion aveugle à l'ordre établi. Toute la question est alors de savoir jusqu'où il nous est possible de contrôler nos colères et de nous assurer que nous ne nous trompons pas d'objectif.