Et si trop les protéger ne les aidait pas à grandir ? Aujourd'hui, il est devenu rare de voir des enfants s'amuser à escalader un arbre, construire une cabane ou dévaler une colline en roulant sur eux-mêmes. Nous avons sécurisé leurs aires de jeu, supprimé tourniquets, tape-culs et tout ce qui pouvait se montrer risqué. Les enfants passent de plus en plus de temps à interagir avec des écrans plutôt qu'avec d'autres. Agenda surchargé, activités encadrées, le temps de jeu libre et de contact avec la nature s'amenuise. Parallèlement, les enseignants notent une baisse d'attention et de concentration et une augmentation de l'impulsivité voire de la brutalité, tandis que les médecins observent une hausse inquiétante des troubles sensoriels et émotionnels. Les enfants d'aujourd'hui sont plus peureux et moins endurants que ceux d'hier et ils crisent à la moindre frustration. Pourquoi ? Dès nourrisson, les enfants sont entourés d'objets facilitant leur quotidien ainsi que celui de leurs parents, mais qui réduisent l'ampleur de leurs mouvements. Notre désir de les protéger ne leur permet plus de se confronter aux expériences qui leur sont nécessaires pour muscler leur corps, nourrir leurs sens et élaborer les réseaux de neurones dans leur cerveau. Angela Hanscom, ergothérapeute, braque ses projecteurs sur l'épidémie silencieuse qui frappe nos enfants et décrit l'expérience du programme TimberNook qu'elle a fondé. Jouer dehors est vital pour le développement harmonieux des compétences sensorielles, motrices, sociales et intellectuelles. Explorer, comprendre le monde, prendre des décisions, utiliser...