Dans la famille Sibille, il y a le père, Hugues, 70 ans, enfant des Trente Glorieuses, nourri de la pensée 68, représentant d'une génération engagée pour la cause sociale mais plus indifférente à la cause écologique. Et il y a le fils, Bastien, 42 ans, enfant de la crise, membre d'une classe d'âge alertée sur le changement climatique et la dégradation de la biodiversité. Deux générations qui ont voulu – et veulent encore – « changer le monde », mais de manière différente. Au-delà des différences, une réconciliation est-elle possible et comment agir aujourd'hui ? Telles sont les questions posées par ces deux acteurs reconnus de l'économie sociale et solidaire, alors que des menaces sans précédent – écologiques, sociales, démocratiques – s'amoncellent. Que veut-on changer et comment ? Quelle est la responsabilité des « boomers » dans le fiasco écologique qui se précise ? La vision entrepreneuriale des quadras aujourd'hui aux affaires est-elle la réponse pour enclencher la transition écologique cruciale pour les décennies à venir ? Père et fils ont l'habitude de débattre de leurs engagements. Ces discussions donnent ici lieu à des lettres croisées. Derrière cette idée, la conviction que le dialogue intergénérationnel est indispensable à l'action. Pour que les « anciens » ne restent pas cantonnés au paradigme qui a conduit leur action, et les « modernes » s'enrichissent de l'expérience passée et ne se sentent pas la responsabilité de devoir réparer, seuls, le bilan écologique de la génération précédente.