Cicéron a dix-sept ans quand débute la lutte armée entre Marius et Sylla. Pendant plus d'un demi-siècle, la guerre civile va ensanglanter Rome, jusqu'à ce qu'Auguste inaugure un nouveau régime. Dans cette terrible période de convulsions et de déchirures, un homme va désespérément tenter de sauver la République. Une république conservatrice, dominée par les classes privilégiées, mais préférable à ses yeux aux aventures de la dictature militaire ou aux illusions d'un despotisme aux accents populistes.
Présent sur tous les fronts, foudroyant une conjuration aux effets mortels, mais acceptant de lourds compromis au nom du moindre mal, Cicéron oscilla entre les intransigeances et les louvoiements, entre les fidélités et les volte-face. Jusqu'à l'ultime combat qu'il affronta avec énergie et avec panache. Mais ce lutteur avait bien d'autres passions. Orateur d'exception, philosophe érudit, poète de talent d'après Plutarque, il laissa une oeuvre abondante, qui nous est, pour l'essentiel, parvenue, et qui nous permet de suivre le cours de ses pensées et de ses émotions.
Avec son appétit de culture, son idéal de tolérance, son culte de l'amitié, son attention aux autres, Cicéron ne fut pas seulement le dernier Républicain de Rome. Il en fut aussi le premier humaniste. Plutarque, Tacite, Appien, Salluste, Dion Cassius et Cicéron nous racontent.