Roxanne Vidal est une femme puissante. A presque 40 ans, elle vient de prendre la direction marketing du groupe horloger suisse Alpha Watches, le chronométreur officiel des Jeux Olympiques, pour imaginer la campagne de publicité des Jeux de Paris en 2024. Elle choisit pour égérie la charismatique Marie-José Pérec, triple championne olympique restée chère au cœur des Français et mondialement admirée. En prenant cette décision, Roxanne ne se doute pas que sa vie va s'en trouver bouleversée. Lorsqu'elle visionne des interviews de la championne, notamment celle suivant sa défection à Sydney en 2000, elle se forge la conviction insensée que Marie-José Pérec a «disparu», qu'elle a été remplacée. Se faisant, une brèche s'ouvre dans sa propre intimité, laissant progressivement resurgir des bribes de son passé autour d'un espace fantasmatique : Olympia. Ce lieu apparaît d'abord en filigrane dans la narration. Ce sont les ruines du stade d'athlétisme d'un pensionnat abandonné à la merci de promoteurs immobiliers. Puis s'y superposent les traumatismes de Roxanne, les maltraitances qu'elles y a subies lorsqu'elle était pensionnaire. Et surtout, l'événement qu'elle a voulu enfouir au plus profond de sa mémoire : la mort devant ses yeux de l'homme qui l'avait violée, son professeur d'EPS, tombé du grand mur d'escalade, et auquel elle a refusé de porter assistance alors qu'elle était la seule en mesure de le faire. Passé le choc de la révélation qui pousse Roxanne à renouer avec son père adoptif, Rodolphe, un pianiste à la carrière détruite par une dystonie, le roman ouvre une phase de rédemption, chassant les brumes d'Olympia pour y faire apparaître la communauté créée par Marie-José Pérec (par le double secret de son personnage public, Antoinette Parrau) et régie selon les préceptes d'antiques sociétés matriarcales.