Assoupie depuis l'arrivée des communistes en 1975, Saigon se réveille au milieu des années 90. On peut désormais y ouvrir des magasins, lécher les vitrines et consommer la vie. On continue pourtant de panser les plaies et contrôler les consciences. Entre la levée de l'embargo américain et le VIIIè congrès du Parti communiste vietnamien (1994-1996), Saigon s'adonne enfin sans complexe à l'ivresse de la convoitise. Loin des mythes qui s'étaient emparés de l'image de la ville, ce récit en propose une découverte au ras des trottoirs et du quotidien des petites gens. Les personnes qui ont accepté de se livrer ont fait le tri entre ce qui devait être dit et ce qu'elles préféraient taire. Ce livre est une chronique urbaine dans laquelle les murs comptent autant que les hommes, l'histoire pèse autant que le futur. Saigon n'est guère une ville qui s'explique, s'analyse et se laisse prévoir. Tout au plus, elle se vit, se respire, s'appréhende et se regarde.