Ecrite en 1934, cette nouvelle énigmatique et envoûtante, inspirée de la propre vie de l'auteur, relate une révolution minuscule dans la perception que F.S. Fitzgerald se fait de lui-même : quelque chose s'est brisé en lui, qui modifie radicalement son regard.
Entre rêverie et érudition, F. Hessel (1880-1941) évoque l'esprit européen et cosmopolite du Paris des années 1900-1930, où il a longtemps vécu. Il rapporte nombre de petits faits incongrus ou drôles, révélant un regard à la fois familier et étranger porté sur la ville.
Retranscription de conférences enregistrées en 1952 pour la BBC sur les thèmes chers au philosophe : les ambiguïtés des Lumières et du romantisme, racines de la modernité. Il dresse le portrait de six penseurs (Helvétius, Rousseau, Fichte, Hegel, Saint-Simon et Maistre) chez qui il met en évidence l'autoritarisme ou l'antilibéralisme.
Directeur de conscience de Sérénus, un jeune transfuge de la secte épicurienne, Seneque expose les principes du stoïcisme et les moyens de parvenir à la sérénité et à l'apaisement de l'âme dans la constance du sage. Le Temps à soi évoque le désir de Seneque d'abandonner la politique au profit de la contemplation de la nature.
En 1623, suite à une attaque de typhus, Donne tomba gravement malade. Il rédige alors ces Méditations dans lesquelles il reprend les thèmes de la maladie et de la mort qui parcourent son oeuvre. Description des symptômes du typhus, rappel de la dégradation de la matière, le tout en relation avec une réflexion éthique sur la variabilité de la destinée humaine.
Longtemps hésitant entre la médecine et la poésie, John Keats n'avait guère eu qu'ironie et méfiance pour les choses du sentiment lorsqu'il s'éprit de Fanny Brawne, la fille de ses nouveaux voisins de Hampstead. De cette liaison difficile - ils seront fiancés mais jamais époux-, il nous reste trente-sept lettres, rédigées au cours des deux dernières années de la vie de l'écrivain, juste avant et pendant la maladie qui devait l'emporter en 1821 à l'âge de vingt-cinq ans. Dans ce qui fut pour Keats un temps d'assombrissement et d'amertume, l'amour devient à la fois révélation et désastre, nectar et poison ; le poète trouve dans sa passion la réalisation possible d'un idéal de beauté qui le hantait, mais aussi la source d'une vulnérabilité qui l'éloigne encore davantage d'un monde dont il ne se satisfait plus. C'est-à-dire que l'amour, chez Keats, est autant le double que la limite de la poésie, et c'est pourquoi l'on retrouve dans la trajectoire brisée de cette correspondance, l'une des plus célèbres de la langue anglaise, le goût et l'exigence de l'impossible qui habitèrent toute son oeuvre.
Le Yiking (ou Yijing) est le plus célèbre traité divinatoire de tous les temps. Composé en Chine, il y a plus de trois mille ans, cet oracle fut élevé au rang de livre de méditation de portée universelle par les disciples de Lao Tseu et les grands maîtres du taoïsme vers 200 av. J.-C. Ce texte est ici rendu accessible au plus grand nombre par S. Karcher qui le pratique depuis plus de trente ans.
Après Empire, fabuleux voyage chez les Romains avec un simple sesterce, Alberto Angela nous fait vivre comme si nous y étions, et loin des idées reçues, l'une des plus grandes tragédies de l'Antiquité. Le 24 octobre, subitement, le modeste Vesuvius libéra une énergie équivalant à 50 000 bombes d'Hiroshima, ensevelissant Pompéi et ses habitants.
Malgré tout, il y eut des survivants ; l'historien en a retrouvé sept, grâce auxquels il nous offre un passionnant reportage sur la vie quotidienne au pied du volcan et, heure par heure, un film catastrophe riche en rebondissements.
Deux textes à travers lesquels la philosophe s'interroge sur la place de l'humain dans la nature. Selon elle, l'écologie, la cause animale et le respect dû aux personnes vulnérables ne peuvent être séparés. La conscience du lien qui unit l'être humain aux autres vivants fait naître en lui le désir de réparer le monde et de transmettre une planète habitable.
La douceur est une énigme. Incluse dans un double mouvement d'accueil et de don, elle apparaît à la lisière des passages que naissance et mort signent. Parce qu'elle a ses degrés d'intensité, parce qu'elle a une force symbolique et un pouvoir de transformation sur les êtres et les choses, elle est une puissance. En écoutant ceux qui viennent me confier leur détresse, je l'ai entendue traverser chaque expérience vécue.
En méditant son rapport au monde, il apparaît que son intelligence porte la vie, la sauve et l'accroît. Préface inédite de Catherine Malabou