Jean Tenenbaum, devenu Ferrat en 1957, chanteur engagé, homme de coeur et de fidélité, ne se livrait guère. Derrière l'éternel révolté se cachait une figure contrastée. A l'avant-garde de toutes les batailles, l'insurgé d'Antraigues était aussi de toutes les parties de poker. Le pourfendeur du star-system, plusieurs fois censuré, était une valeur sûre de l'industrie du disque. Le révolutionnaire qui lançait « Cuba sí ! » avait vécu une enfance douillette à Versailles. Quant à l'interprète de « Nuit et Brouillard », qui n'avait pas sa carte du Parti, il n'aura jamais foulé la terre russe de ses ancêtres, ni avant ni après avoir tiré « Le Bilan » des erreurs du communisme... Robert Belleret a rencontré les témoins et les acteurs de cette vie, à commencer par Ferrat lui-même. Il dévoile nombre de documents inédits. Il raconte son enfance comme elle ne l'avait jamais été, mais aussi le destin de son père Mnacha, déporté à Auschwitz, la traversée des années noires, les débuts d'apprenti chimiste, la galère formatrice des cabarets, l'éclosion du génie mélodique, mais aussi l'influence d'Aragon et les dernières années désabusées d'un homme qui voulait « mourir la porte ouverte »... Vendu sous étui illustré incluant un CD rassemblant ses 16 premières chansons enregistrées, dont les succès « Ma môme », « Deux enfants au soleil », « Eh! L'amour ».