Lorsqu'un de ses amis, au théâtre, présente Charles Swann à Odette de Crécy, elle ne lui semble pas sans beauté, mais d'un genre de beauté qui ne le séduit pas. Et cependant, elle lui écrit pour lui demander de voir ses collections, puis retourne chez lui, rapproche bientôt ses visites, et le fait inviter par le petit clan de Mme Verdurin. Lorsqu'il s'avise qu'elle ressemble à un Botticelli, le regard que Swann porte sur Odette se transforme - et un jour où, arrivé en retard chez les Verdurin, il découvre que, croyant qu-il ne viendrait plus, elle est déjà repartie, une étrange souffrance le gagne : « son amour n'était plus opérable ». Deuxième partie de Du côté de chez Swann qui, en 1913, ouvre A la recherche du temps perdu, « Un amour de Swann » a été, dès 1930, publié en volume séparé, et il s'agit bien, en effet, d'une histoire dont l'unité s'impose aisément au lecteur : celle d'un amour traversé de souffrance et de jalousie, jusqu'à ce que, dans une sorte de guérison, s'effacent les tendresses successives qui étaient nées peu à peu de la première image entrevue. Edition d'Elyane Dezon-Jones.