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Ex-république soviétique, la Lettonie s'apprête à prendre la présidence tournante de l'Union européenne le 1er janvier prochain. Le dessous des cartes interroge la situation de ce pays, également membre de la zone euro et de l’Otan, mais qui reste dépendant de la Russie.
La nouvelle enquête CHOC de Marie-Monique Robin (Le Monde selon Monsanto, Les Moissons du futur...)
Le nouveau documentaire de Marie-Monique Robin est avant tout l’histoire d’une cassure. Entre les décideurs politiques et une partie de la population réticente à se laisser imposer les doxas libérales, les visions du monde tel qu’il doit être mené semblent irréconciliables. Lorsque les premiers ne jurent que par la croissance, répétant le terme comme une formule incantatoire, les seconds espèrent en d'autres solutions et réfutent le productivisme et la consommation à tout prix. Les experts intervenant dans le film sont formels : sous la forme qu'elle a connue au XXe siècle, la croissance est terminée, elle ne reviendra pas. De nombreux paramètres ne leur laissent aucun doute, dont la fin de l’ère des énergies bon marché ou la dépendance croissante à la dette.
Fous et insoumis
"Celui qui pense qu’une croissance exponentielle infinie est possible dans un monde fini est soit un fou soit un économiste" déclare un... économiste, non sans humour. Alors, pendant que les États s’enfoncent dans la crise, des insoumis créent les prémices d’une société fondée sur la sauvegarde écologique et le développement durable. Avec Sacrée croissance !, la réalisatrice présente une sélection d’initiatives réussies et de modèles alternatifs viables. Son film élargit ainsi le champ des possibles en montrant comment on peut réfuter en action, et pas seulement en paroles, le modèle économique dominant. Avec une idée force : face au gaspillage mondial, la réponse doit être locale et solidaire. À Toronto, une coopérative de fermiers produit des légumes bio près du centre-ville et vise la souveraineté alimentaire. À Rosario (Argentine), on lutte contre l’exclusion sociale en fertilisant d'anciennes décharges pour embaucher des maraîchers débutants. Certains villages népalais s’approchent de l’autosuffisance énergétique grâce au biogaz et à la micro-hydro-électricité. Au Brésil ou en Bavière, des banques communautaires et des monnaies locales bouleversent le rapport à l’argent d’un public qui se fait "prosommateur" (producteur et consommateur). Quant au Bhoutan, il développe une politique publique révolutionnaire instaurant le concept du "Bonheur national brut" (BNB). "L’abondance matérielle finira par s’arrêter", rappelle un des intervenants. Et c'est avant qu'il faut changer de paradigme économique, insiste Marie-Monique Robin.
Sexualité, homosexualité, avortement... : l'écrivaine Violette Leduc abordait sans détour et avec style les sujets tabous des années 1950 et 1960. Ce documentaire d’une grande sensibilité relate l'amitié littéraire entre l'auteure de "La chasse à l’amour" et Simone de Beauvoir, sa protectrice.
Auteure confidentielle depuis la fin des années 1940, Violette Leduc crée un choc littéraire en 1964 avec "La bâtarde". Dans ce roman vendu à plus de cent mille exemplaires, celle qui se veut "une limace" décrit les souffrances endurées par sa mère, séduite et abandonnée par un grand bourgeois, et revient sur la condition de fille mère condamnée à la honte et à la pauvreté. À cette reconnaissance tardive fait écho la préface dithyrambique de Simone de Beauvoir, son amie et mentor : "Une femme descend au plus secret de soi et elle se raconte avec une sincérité intrépide, comme s'il n'y avait personne pour l'écouter." Soutenue financièrement par la philosophe, Violette Leduc apporte une liberté nouvelle à "l'écriture de soi". Dépassant l'audace érotique de Colette, aussi exigeante que Jean Genet, son frère en littérature.
Au plus près des sensations
Tourné sur les lieux d'écriture de Violette Leduc, entre Paris et Faucon, son village du Vaucluse, ce portrait sensuel fait résonner l'aventure littéraire de l'auteure de "La chasse à l'amour" - son dernier livre, qui sera publié après sa mort - avec une réflexion autour des liens intimes entre l'exploration du langage et la quête d'identité. Au fil de ses écrits, Violette Leduc révèle la psyché féminine avec une liberté de ton sans pareil. Sa manière de dire l'érotisme au plus près de ses sensations est précisément ce qui inspire aujourd'hui des femmes écrivaines. La beauté crue et poétique de ses textes exalte l'amour sous toutes ses formes, tout en débusquant l'irrépressible besoin de domination des êtres. Homosexualité ou avortement, elle aborde chacun de ces sujets tabous des années 1950 sans aucune hypocrisie. Cinquante ans après le succès public de La bâtarde, le film revient sur une oeuvre et une amitié hors du commun.
Leurs photographies ont fait le tour du monde. Dans les années 1970, avec la montée en puissance de la lutte anti-apartheid, ce furent celles de David Goldblatt ou du collectif Afrapix, héraut de la struggle photography. Né du drame politique de l'Afrique du Sud, cet engagement artistique unique au monde trouve aujourd'hui écho dans le travail d'une nouvelle génération de photographes : aux côtés de leurs aînés, Jodi Bieber, Pieter Hugo ou Zanele Muholi se sont à leur tour emparé de cette "arme" pour témoigner puissamment des déchirements de la société post-apartheid. Des émeutes de Soweto, en 1976, aux inégalités ravageuses du présent, du militantisme politique d'hier à l'activisme visuel d'aujourd'hui, leurs voix et leurs images, mêlées à des films d'archives parfois inédits, racontent avec force et émotion quarante ans d'une histoire brutale, toujours en train de s'écrire.
Tournée au lendemain des élections législatives en Tunisie, en 2014, une radiographie du parti islamiste national, toujours incontournable dans le jeu politique.
Aux élections législatives du 26 octobre 2014, après un peu moins de trois années au pouvoir, Ennahdha est arrivé en deuxième position derrière son rival Nidaa Tounes. Persécuté pendant deux décennies, le parti de Rached Ghannouchi avait pris sa revanche en remportant, en 2011, les premières élections démocratiques jamais organisées dans le pays, avec 38 % des voix. Mais sa gestion désastreuse de la transition a entraîné son rejet par une partie de la population.
Complexité
Dans ce film, ce sont les principales figures du mouvement qui retracent son histoire, de sa naissance en 1978, en réaction à la dérive autocratique du régime de Bourguiba, jusqu'à la proclamation de la nouvelle Constitution issue de la révolution, en janvier 2014. À cette date, les islamistes acceptent de quitter le pouvoir pour apaiser la tension qui grandit dans le pays. Et c'est le premier intérêt de ce remarquable documentaire que de donner longuement la parole à des hommes (et à une femme) plus souvent dénoncés qu'écoutés dans les médias occidentaux : Rached Ghannouchi, leader cultivant l'ambiguïté, mais aussi le vibrionnant Abdelfattah Mourou, cofondateur du parti, qui n'a pas de mots assez durs pour l'épisode gouvernemental ; les deux ex-Premiers ministres Hamadi Jebali et Ali Layaredh qui, sous Ben Ali, ont payé leur engagement de longues années de prison ; et plusieurs députés que l'on suit dans leur circonscription, notamment face à des électeurs furieux. Nourri d'archives et de nombreuses séquences sur le vif tournées pendant plus d'un an, ce portrait de groupe, ni à charge ni à décharge, restitue à la fois la complexité d'un islam politique hésitant entre plusieurs voies et l'enjeu historique des années charnières que la Tunisie est en train de vivre.
Ni seules ni démunies, elles ont décidé de ne pas avoir d'enfants.
De par son histoire personnelle, Colombe Schneck, dont les grands-tantes, déportées, ont perdu leurs enfants à Auschwitz, et ont choisi d'en avoir d'autres très vite après la guerre, a ressenti la maternité comme une évidence "liée à la vie même". "Mère heureuse de deux enfants", elle est néanmoins intriguée par celles qui ont fait le choix inverse. La journaliste et écrivain s'interroge aussi sur le jugement sévère que la société porte sur ces femmes sans enfant, facilement taxées d'égoïsme, de narcissisme, de névroses diverses… Pour en savoir plus, elle a rencontré Marie-Laure, 50 ans, une esthéticienne vivant à Paris, Eva, une Allemande de 80 ans, et Orna, 37 ans, une Israélienne, auteure d'une thèse sur les mères qui regrettent d'avoir eu des enfants.
"Panique"
Ces femmes ont en commun une jeunesse heureuse et un grand besoin d'indépendance. Passionnée par son métier, Eva a, par exemple, privilégié sa carrière, dans un pays, l'Allemagne, qui propose peu de modes de garde et oblige les femmes à choisir. Cela ne l'empêche pas de s'investir auprès d'enfants en tant que bénévole. Marie-Laure, elle, s'occupe tous les mercredis de sa filleule. Mais les deux femmes insistent : il ne s'agit pas d'une compensation mais d'une envie. Qu'elles soient militantes ou non, ces trois anticonformistes doivent assumer leur statut et les réactions négatives qu'il suscite, qu'Orna attribue à un sentiment de "panique face à toute déviation de la norme". Le film les montre aussi dans leur vie quotidienne, confrontées à des proches aimants mais pas forcément approbateurs. Ces derniers poussent les trois femmes dans leurs retranchements et les incitent à justifier leur choix par de solides arguments. Trois beaux portraits qui montrent la complexité qui caractérise le désir d'enfant.
Le film qui a remporté l'Ours d'or du court métrage à la Berlinale 2014. Il fait chaud. Les rues sont désertes. Les palmiers agonisent et les fusils à pompe pleurent. Joshua veut mourir mais ne veut pas laisser son frère Maël seul. C'est alors qu'il rencontre le gang des Icebergs.
Été 1985. Radford Miracle et sa famille posent leurs valises à Ocean City, Maryland pour les grandes vacances. Jeune adolescent solitaire mais sympathique, Rad est obsédé par le ping-pong, le hip-hop... et Stacy Summers, la fille populaire sur laquelle il a flashé dès son arrivée. Sportif médiocre, piètre danseur et a priori peu dragueur, cet été sera pourtant le sien : celui ou il va gagner son surnom de Radical Miracle.
Théâtre de la guerre froide en Afrique, l’Angola n’est en paix que depuis 2002, date de la mort de Jonas Savimbi, leader de la rébellion angolaise. Douze ans après la fin du conflit, le pays décolle et affiche un taux de croissance économique annuel proche des 8 %. Que s’est-il passé entretemps ? Pour le comprendre, Le dessous des cartes revient sur la trajectoire de l’Angola et sur un décollage économique qui ne profite pas encore à tous.