« Pourquoi t'intéresses-tu subitement autant à ces petites bêtes ? On ne peut pas dire que cela m'intéresse, ce qui me fascine, c'est d'être la première à le faire. » La zoologiste danoise Marie Hammer (1907-2002) a sillonné le monde entier pendant quarante-sept ans, souvent seule, parfois accompagnée de ses enfants, pour faire progresser la science. Spécialiste des acariens, dont elle a étudié les caractéristiques et la répartition, elle a prouvé la théorie de la dérive des continents. Première femme à participer aux expéditions de Knud Rasmussen au Groenland, elle écrit sa thèse de doctorat chez elle, sur la table de la cuisine, puis finance elle-même ses travaux, se trouvant trop souvent en butte à l'incompréhension et aux sarcasmes de la recherche universitaire, avant qu'ils ne soient reconnus et largement diffusés. Avec La femme qui a reconstitué le monde, Eva Tind livre le portrait émouvant d'une chercheuse unique et méconnue dont les découvertes ont eu une portée considérable. Ce roman biographique montre la relation qu'entretient une scientifique avec la nature et le vivant, et sa volonté d'apposer sa marque sur l'histoire. C'est aussi un livre passionnant sur l'ambition humaine, la famille et toutes ses tensions, l'amour, le renoncement et la science.